Antoine Frérot nuance ses propos sur la SNCM

Quelques jours après sa ?sortie? sur la situation de la SNCM, le P-d.g de Veolia Environnement a de nouveau plaidé ce lundi 3 mars pour la saisine du tribunal de Commerce pour la SNCM.

Quelques jours après sa "sortie" sur la situation de la SNCM, Antoine Frérot, a de nouveau plaidé ce lundi 3 mars pour la saisine du tribunal de Commerce pour la SNCM.

Quelques jours seulement après avoir évoqué le "boulet" SNCM, au lendemain de la décision du conseil d'administration de Veolia de reconduire pour quatre ans le P-d.g à la tête du numéro un mondial du traitement de l'eau et des déchets (22 Md€ de CA), Antoine Frérot a de nouveau abordé la situation de la compagnie maritime marseillaise lors d'un entretien sur BFM Business ce lundi 3 mars. Mais cette fois en des termes plus mesurés. "Je n'ai jamais employé le terme de dépôt de bilan. C'est une erreur de dépêche qui a d'ailleurs été très vite corrigée. J'ai demandé la protection du tribunal de Commerce. C'est tout l'inverse d'ailleurs, s'est défendu le dirigeant de l'entreprise de services collectifs depuis novembre 2009, quand on va au tribunal de Commerce c'est pour éviter le dépôt de bilan et se mettre à l'abri le temps nécessaire pour trouver une solution."

Écarter la partie viable

Le patron de Veolia Environnement (actionnaire de la SNCM via transdev, filiale commune de Veolia et de la Caisse des Dépôts, qui détient 66 % de la société marseillaise), a de nouveau rappelé l'épée de Damoclès que représentaient les remboursements d'aides exigés par la justice européenne (440 M€). "Pour que la SNCM puisse vivre, il faut lui trouver un plan viable et pérenne. Aujourd'hui, l'entreprise n'est pas viable à cause des amendes de Bruxelles qui un jour ou l'autre seront exécutoires. Il faut donc trouver une solution pour écarter la partie viable et la mettre dans une autre raison sociale. Et pour ce faire, il n'y a pas 36 solutions. Je n'en ai trouvé qu'une seule et elle mérite d'être explorée." Sachant que Veolia ne "remettrait plus un sou dans la SNCM", a-t-il répété.

L'Europe, grand responsable
Antoine Frérot rend l'Europe responsable de tous les maux. Il faut ajouter que les injonctions de Bruxelles ont aussi bloqué la sortie de Veolia Environnement de sa division de transports collectifs Transdev. Veolia devait initialement reprendre en direct les 66 % du capital de la SNCM détenus par Transdev. Mais la condamnation de Bruxelles a figé le processus.

La SNCM, trois minutes de temps de parole
La SNCM (191 M€ de CA et 22 M€ de pertes) n'a occupé que trois minutes d'une interview de plus de 10 minutes, largement consacrée aux tentatives d'éviction que le polytechnicien a incroyablement déjouées depuis deux ans : émanant du P-d.g d'EDF Henri Proglio qu'il a remplacé à la tête de Veolia puis de l'ancien ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo. Tout récemment, Le Point révélait que le groupe Dassault, deuxième actionnaire de Veolia avec 6,3 % du capital, manœuvrait pour lui substituer David Azema, actuel directeur général de l'Agence des participations de l'État.
Le groupe Dassault regrette que "la valorisation en bourse, depuis qu'il a acheté les titres en 2008, a baissé", explique-t-il sans nier que "la valeur de l'action Veolia a baissé" mais en ajoutant que "l'entreprise a pris soin de continuer à verser des dividendes. En deux ans, la famille Dassault a touché à peu près 200 M€ de dividendes de Veolia". Celui qui a récolté 6,3 Md€ avec la cession d'actifs opérés en 2012-2013 rappelle aussi que "la valeur de l'action a quand même pris 45% en deux ans". "Je travaille dans cette entreprise depuis 25 ans, je sais comment la transformer, la restructurer, sans la casser. Je tiens le bon rythme. L'entreprise a fait énormément de progrès depuis deux ans".

Conseil de surveillance le 7 mars
Les premiers propos tenus par Antoine Frérot a fait vivement réagir l'État-major de la SNCM, qui s'était fendu d'un communiqué, à peine quelques heures après les déclarations. "Il n'existe, à ce jour, aucune raison ni économique, ni juridique, qui pourrait contraindre la direction de l'entreprise - seule compétente - à solliciter la protection du tribunal de Commerce de Marseille pour déposer le bilan ou mettre en œuvre quelques procédures collectives que ce soit (...) En effet, L'État a déclaré qu'il n'entendait pas notifier ces demandes de remboursement à la SNCM et qu'il recherchait d'autres solutions juridiques à la résolution de ce problème." Un conseil de surveillance est prévu le 7 mars prochain.

Adeline Descamps

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