Des voeux, des souhaits et des promesses

Traditionnelle au bas mot pour ne pas dire surannée, l?incontournable présentation des v?ux, à laquelle se prêtent les élus chaque début d?année sans jamais oser déroger à la règle, révèle un style et parfois une pensée.

Traditionnelle au bas mot pour ne pas dire surannée, l'incontournable présentation des vœux, à laquelle se prêtent les élus chaque début d'année sans jamais oser déroger à la règle, délivre des enseignements à qui sait observer. Petit tour de tables ici et là.


Humainement sincère ou pas, politiquement efficace ou pas - telle n'est pas la question - l'indéracinable et universel exercice peut révéler un style voire une pensée. C'est le président de région Michel Vauzelle, qui le premier a ouvert le feu dans un discours vilipendant tous azimuts « la politique de droite », « un État qui se dissout en abandonnant toutes ses prérogatives », « l'effet catastrophique qu'aura la réforme des collectivités territoriales privant les régions de ressources financières », alors qu'elles sont de plus en plus sollicitées pour allonger l'enveloppe ici et là. Mais au-delà du discours attendu d'un homme de gauche « égaré » dans un environnement régional de toute autre obédience, l'on retiendra que Michel Vauzelle, investi d'un mandat local, s'est très longuement exprimé sur les tribulations du monde. Certes, « nous ne sommes pas une île à l'écart du monde », mais pour autant, il a principalement mis son analyse et sa réflexion au chevet du monde, là où il était peut être davantage attendu sur des questions de proximité. L'homme, dans son 3ème mandat à la tête de l'institution, s'est finalement davantage comporté comme un élu investi d'un mandat national. Des velléités de retour sur l'autre scène ? Du coup, l'on se souvient que Michel Vauzelle fut le garde des sceaux de Bérégovoy.
Rattrapé par une question des médias sur l'affaire qui agite actuellement le microcosme local (incarcération du frère du président du Conseil général pour fraudes présumées sur les marchés publics), il s'est empressé de dire que « la justice passe », exhortant la presse à ne pas jeter davantage l'opprobre sur le monde politique. Pour le reste, il a beaucoup insisté sur le soutien de la région aux activités culturelles et sportives. Hormis l'emploi - 380 M€ consacrés à la formation professionnelle - et l'engagement dans le cadre du plan régional 2011 de créer 30 000 emplois en 5 ans - la vision économique a été étrangement absente.
Autre jour, autre hémicycle, même comédie humaine. Le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône s'est également prêté au jeu paraissant ce qu'il affirmait être : « serein et décontracté », rappelant indirectement à la presse - tout comme son homologue de la Région - à la prudence sur la façon de traiter l'affaire, agitant la menace du Front national et des abstentionnistes lors des prochaines consultations. Certes, 2011 sera une année « politique » pour le Département, avec les cantonales approchant, mais pour autant, le président de la fédération socialiste du département ne paraissait guère inquiet quant à sa capacité de préserver les positions gagnées.

Adeline Descamps
Photo : Jean-Pierre Garuffi

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