Le Fil politique Municipales de 2014 : Avec ou sans étiquette, les dracénois ont le choix

La semaine dernière, Olivier Audibert-Troin (député UMP de la 8e circonscription, président de la communauté d'agglomération dracénoise et premier ajoint à la mairie de Draguignan) et Isabelle Rieux, chef de file UDI à Draguignan ont entériné leur alliance. Tandis qu?Olivier Perrin, fils de l'actuel adjoint aux finances, a annoncé sa candidature sous l'étiquette divers droite. Six candidats déclarés à ce jour pour une ville de près de 40 000 habitants.

"Je ne suis pas dans une logique partisane mais de rassemblement pour porter une équipe crédible, explique Olivier Audibert-Troin, qui dit mener une liste "clairement marquée à droite en tant que député UMP mais avec des personnalités non encartées et marquées à gauche. C'est une liste représentative de la population dracénoise." Il s'est lancé dans la course aux municipales début juillet, avec le soutien du maire sortant, Max Piselli. Battu par son premier adjoint aux législatives de 2012 - il n'avait recueilli que 9,7 % des voix dans sa ville contre 34,66 % pour Olivier Audibert-Troin - Max Piselli a renoncé à la quête d'un cinquième mandat (non consécutif, Max Piselli ayant été battu par la liste de rassemblement de la gauche de Christian Martin lors d'une triangulaire avec le FN aux municipales de 1995). Et a préféré donner son soutien à Olivier Audibert-Troin, plutôt qu'à Richard Strambio, son adjoint à la culture et au patrimoine depuis 2008 qui l'avait, lui, soutenu dans sa campagne pour les législatives. "Je pensais que Max Piselli se placerait au-dessus de la mêlée. Mais j'ai suffisamment de sens de l'honneur et d'envie de faire bien pour ma ville pour ne pas m'arrêter à ça", commente pour sa part Richard Strambio. Kinésithérapeute de profession, candidat sans étiquette, porteur de la liste "Draguignan au cœur", il place ses priorités sur l'attractivité de la ville, qui passe selon lui par "des opérations de réhabilitation", qui devront être "menées par les petites entreprises locales". Partisan du mandat unique, il estime qu'avec "un travail d'équipe on multiplie l'efficacité par dix". Une attaque frontale en direction d' Olivier Audibert-Troin.

Des faits et des actes
"Le fait d'être parlementaire est un atout indéniable",
se défend le candidat UMP, agent d'assurance de profession. "Ça fait 80 ans que Draguignan court après un député-maire", assure-t-il. Cela fait 27 ans que je suis un élu local et je prétends avoir une expérience en matière de gestion municipale." Olivier Audibert-Troin se donne pour ligne de conduite de ne présenter que des projets datés et chiffrés : la mise en sécurité des biens et des personnes suite aux inondations (120 M€ sur trois exercices, les subventions devant atteindre 40 % du budget), la construction d'un centre nautique (15 à 20 M€ financés par la CAD, livraison en 2017), la création d'une base nature de 12 ha (4 M€ financés par la ville, livraison en 2015) ou encore la création d'un BHNS (bus à haut niveau de service) en site propre sur le tracé de l'ancienne voie ferrée reliant Draguignan aux Arcs (10 M€ financé par la CAD et des subventions).

"Le désenclavement de Draguignan est essentiel, mais le BHNS n'est qu'une solution provisoire", explique pour sa part Patrick Seror, candidat investi par le PS, souhaitant rassembler à gauche et au-delà. L'avenir pour le candidat est au ferroviaire. "On se bat pour obtenir le raccordement de Draguignan aux Arcs avec le tram-train, ce qui permet d'intégrer d'autres villes." Le programme du socialiste, qui flèche autant l'attractivité économique que les questions environnementales, est ambitieux : faire de la ville la capitale de l'Est varois. Le conseiller municipal d'opposition depuis 2008 a décidé de se présenter pour "respecter l'engagement pris auprès des citoyens qui avaient voté pour notre liste menée par Christian Martin à 42,22 % quand la liste de Max Piselli n'avait recueilli que 300 voix de plus à 44,13 %."


Visionnaire le FN ?

"Nous recevons un accueil très favorable et je pense me maintenir au second tour", estime Valeria Vecchio, candidate investie par le Front National et porteuse d'une liste rassemblement bleu marine pour Draguignan. Femme de commerçant, Valeria Vecchio n'a adhéré au FN qu'en 2009. "Plus jeune, j'étais plutôt de gauche, comme beaucoup, explique-t-elle, mais depuis plusieurs années, le discours du FN me paraît visionnaire, par exemple sur la corruption des hommes politiques, sur le fait que l'Europe telle qu'elle est construite ne fonctionne pas et nous empêche de nous développer sur certains points." Pour Draguignan, la candidate frontiste se mobilise sur le problème des inondations, le plan de circulation du centre-ville et s'attaquer au problème de la sécurité publique et des incivilités.

"Je pense que je vais créer la surprise", annonce d'emblée Abdelkader Bouzaboune, candidat sans étiquette, qui, alarmé par le taux d'abstention de 2008 (plus de 30 % aux deux tours) s'est lancé dans un "challenge citoyen". Au programme, le développement économique avec la création d'une zone artisanale et industrielle, la cohésion sociale pour "donner un signal fort contre tous les intégrismes". Fondateur de son école English language center il y a cinq ans, Abdelkader Bouzaboune n'a encore jamais siégé dans un conseil municipal mais explique s'être entouré de colistiers d'expérience et entend s'appuyer sur son expérience d'entrepreneurs. Tout en ajustant : "le maire n'est pas qu'un simple gestionnaire, explique ce fils de Harki, il doit aussi se positionner sur les problèmes de société."

Charlotte HENRY


Photo : Richard Strambio, candidat sans étiquette, porteur de la liste "Draguignan au cœur", place ses priorités sur l'attractivité de la ville.

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