Nice-Matin : Un premier départ remarqué

La démission de Frédéric Touraille fait du directeur délégué le premier salarié à quitter le groupe alors que 180 à 200 licenciements sont souhaités par Philippe Hersant. Le pire signal que le Groupe Hersant Média pouvait adresser au personnel, alertent les syndicats.

Le feuilleton Nice-Matin vient de connaître un nouvel épisode avec l'annonce de la démission de Frédéric Touraille. Le communiqué interne diffusé en milieu de semaine dernière pour annoncer aux salariés du groupe le départ du directeur délégué évoque une volonté de "donner une nouvelle orientation à sa carrière". Une litote pour expliquer le départ de celui dont la vision stratégique apparaissait de plus en plus en décalage avec celle de Philippe Hersant. Déjà confronté à une vive opposition de ses salariés et des syndicats qui rejettent en bloc le plan de restructuration présenté il y a 15 jours et qui prévoit une allégement de charges de 14 M€ soit la suppression de 180 à 200 postes, il ne fait nul doute que le patron de presse ait gentiment poussé Frédéric Touraille vers la sortie. Une annonce qui n'est pas faite pour rassurer, l'intersyndicale soulignant d'ailleurs que c'était "le pire signal que le Groupe Hersant Média pouvait adresser au personnel".

La DIRECCTE demande une négociation loyale et transparente

C'est donc Dominique Bernard, le P-d.g du groupe qui reprend le fil des discussions avec les syndicats. Car au milieu de tout cela, la DIRECCTE, la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi y est allée de son injonction dans le même temps, demandant à la direction de négocier avec les syndicats de manière "loyale et transparente". Une série de réunions est donc programmée en vue de trouver sinon un modus vivendi tout au moins un terrain d'entente. Cela constitue tout de même une petite victoire pour les syndicats, ravis de constater que "notre obstination a payé", soulignent-ils dans un communiqué. "C'est à armes égales que nous démontrerons à notre actionnaire qu'une entreprise comme Nice-Matin ne peut envisager ne serait-ce que le principe de 183 licenciements".

Tapie aux abonnés absents

C'est donc autour de la même table que direction et intersyndicale vont travailler désormais à la mise au point d'un plan de développement accompagné d'un plan de restructuration. "L'avenir d'un journal ne se résout pas en appuyant frénétiquement sur le sigle soustraction d'une calculette à casse sociale". Et de rappeler que Philippe Hersant n'est pas le seul actionnaire concerné dans l'histoire. Qu'un certain Bernard Tapie détient toujours 25 % des parts du capital et qu'il est aujourd'hui aux abonnés absents. "Faut-il sans délai lancer un avis de recherche ?" demandent ironiquement les syndicats, qui se souviennent encore de l'arrivée triomphale et des promesses de l'homme d'affaires lors de son passage Route de Grenoble, siège du quotidien. Le patron de la Provence, homme providentiel ? Rien n'est moins sûr.

L. BOTTERO

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