Véhicules électriques : Monaco, l'exemple à suivre ?

Avec 3 % de son parc automobile dédié à l'électrique dont 90 % venant du privé, la Principauté confirme être précurseur en matière de mobilité propre. Un modèle pour la France ?
Le véhicule électrique s'est taillé une part de choix dans le parc automobile monégasque. Mobee est un service d'auto-partage déployé en Principauté.

1 300 immatriculations au total soit 3 % du parc automobile dédié à l'électrique, les chiffres concernant la mobilité propre à Monaco semblent confirmer que le modèle déployé en Principauté est pertinent. Il faut dire que la stratégie a été pensée de longue date : c'est en 1994 que les premières mesures d'incitations fiscales ont été activées par le gouvernement. Car en matière d'évolution des mentalités, Monaco n'est pas différente des autres villes : l'incitation fiscale est la plus savoureuse des carottes.

Carotte

La mesure phare est la prime à l'achat proposée pour l'acquisition d'un véhicule hybride comme électrique. Dans le premier cas de figure, le calcul est un peu complexe car il tient compte à la fois de la technologie d'hybridation - mild hybride (à la fois électrique et thermique et fonctionnant en simultané), full-hybride, hybride rechargeable plug-in - et du niveau de Co2 émis. Mais dans le second, l'aide est à hauteur de 30 % du prix d'achat TTC, plafonnée à 9 000 € pour les quatre roues et à 3 000 euros pour les deux roues. A cela s'ajoute un déploiement de bornes de recharge qui a été mené crescendo, de l'ordre de 470 actuellement. Un tout qui semble avoir permis d'atteindre le fameux seuil d'acceptation dans les mentalités.

Nullité carbone

Pourtant, l'exercice n'était pas facile. Car comme le souligne Bernard Fautrier, le vice-président et administrateur de la Fondation Albert II et référent en matière de mobilité propre, "les produits n'étaient pas sexy. Mais aujourd'hui le véhicule électrique est sorti du ghetto, le parc public représente moins de 10 %, ce qui signifie que 90 % du parc provient des particuliers et des entreprises". Alors certes, la topographie et la dimension de la Principauté ont sans doute facilité cette acceptation. Mais la politique menée devrait permettre d'arriver à une nullité carbone d'ici 2050. D'ailleurs à Monaco, on pense à revoir les incitations fiscales à la baisse, signe que la mobilité électrique est bien entrée dans les mœurs.

Frein

Si l'expérience monégasque est convaincante, quels sont les freins qui empêchent un résultat équivalent en France ?

"La problématique est toujours celle des infrastructures, ce n'est plus une question de rayonnement d'action des véhicules électriques. La moyenne aujourd'hui est de 200 km. Ce qui convient à des déplacements quotidiens. Cependant le conservatisme est toujours fort. Les précédentes générations ont été élevées dans le culte du véhicule thermique. Or le véhicule électrique aujourd'hui est performant".

L'évolution, pour ne pas dire la révolution, vient plus facilement avec l'engagement des industriels. Harley Davidson a annoncé une moto électrique. "Peut-être demain, Ferrari prendra-t-il aussi le chemin de l'électrique", distille Bernard Fautrier. À l'instar de Porsche qui a annoncé une berline Mission E de série pour 2019. Ce serait alors une accélération conséquente...

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