Pourquoi la fusion Paoli-Calmettes /Lacassagne déplaît

Le projet de fusion entre l'Institut Paoli-Calmettes de Marseille et le centre Antoine Lacassagne de Nice ne plaît pas du tout du côté niçois. Une ire remontée à Marisol Touraine et Manuel Valls.
8 000 nouveaux cas de cancer sont déclarés tous les ans dans les Alpes-Maritimes.

Voilà qui ne va pas arranger le débat incessant sur la régionalisation. La fusion de l'Institut Paoli-Calmettes et du centre Antoine Lacassagne, projet gouvernemental piloté par la fédération Unicancer déclenche la colère du côté du personnel médical évidemment mais aussi des politiques azuréens, Christian Estrosi et Eric Ciotti en tête.

Le premier s'en est déjà ému auprès de Manuel Valls et de la ministre de la santé, qu'il avait déjà alerté il y a un an sur le sujet. Le second est tout autant en colère et après un courrier envoyé fin février, annonce qu'il interrogera Marisol Touraine lors de la séance des questions au gouvernement le 29 mars prochain à l'Assemblée nationale.

Collaboration mais pas fusion

Pour le personnel médical et les membres du conseil d'administration on voit rouge et on évoque davantage une fusion-absorption. Et si de fusion il n'en n'est pas question, une collaboration médicale serait pour autant envisageable.

Il faut dire que le Centre Lacassagne est un fleuron en ce qui concerne la lutte contre le cancer. Outre des partenariats noués avec d'autres centres hospitaliers du département, il est surtout fortement positionné sur l'innovation avec ses trois accélérateurs à articules, son Cyclotron, son Cyberknife - qui traite les tumeurs cancéreuses mobiles - et son Synchrocyclotron qui permet le recours à la protonthérapie, une radiothérapie capable de toucher les tumeurs situées dans des organes vitaux difficiles à atteindre comme l'œil, le cerveau ou la moelle épinière.

Et des centres de protonthérapie il n'en n'existe que deux en France, un au centre d'Orsay, l'autre... à Nice

Attractivité écornée

"Tant d'un point de vue scientifique que économique, l'intérêt réel du projet de fusion n'est pas démontré", insiste Eric Ciotti. Qui va aussi faire voter une motion lors de l'assemblée du Conseil départemental. Lequel CD06 rappelle qu'il a apporté un financement de 3,7 M€ pour 13 projets issus d'appel à projets.

"Que ce soit sur le domaine de la santé, de l'éducation ou sur d'autres domaines stratégiques, Nice et les Alpes-Maritimes n'ont pas vocation à devenir une antenne de Marseille".

Une fusion signifierait du financement en moins. Et de l'attractivité entachée. On peut évidemment compter sur le président de la Région PACA, Christian Estrosi, pour monter au créneau. Et même s'il a démissionné de l'Assemblée nationale, le Maire de Nice et président de la Métropole sait ce qu'il y a à perdre. Alors que Team Côte d'Azur, l'agence de développement économique travaille à faire des Alpes-Maritimes un hub européen en santé, voilà un projet qui ne tombe pas bien. Après l'aéroport, ce projet de fusion devrait mobiliser les forces vives. La régionalisation, c'est pas toujours bon.

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