Comment Telecom Valley anime le cluster du numérique azuréen et pourquoi ça marche

Avec ses conférences techniques incluant le retour sur expérience, le succès du FabLab installé à Sophia-Antipolis qui a réussi l'exploit de fédérer entreprises, PME et étudiants, le rapprochement opéré cette année avec les industriels, l'association présidée par Pascal Flamand fait bouger la filière. Et c'est visible.

Cela fait un peu plus de douze mois qu'il pilote Telecom Valley. Lorsqu'il arrive à la présidence de l'association début 2015, Pascal Flamand établit une feuille de route. Simple, claire et précise. Il est question de stratégie, de complémentarité à trouver notamment avec le territoire et de visibilité à intensifier. Le tout tient en une phrase : "savoir-faire et faire savoir". Presque un mantra. Une ligne de conduite.

Promesse tenue

Une ligne qui semble avoir été tenue si l'on en croit le bilan affiché. 37 nouveaux adhérents en une année, portant à 144 le nombre d'entités affiliées (PME, académiques, association...), ce qui représente 18 000 salariés et 40 000 étudiants. Le faire savoir a semble-il fonctionné. Parce que le savoir-faire a aussi été bien mieux promu. Sans doute en avait-il besoin. Le nombre d'actions - tout type confondu - est monté jusqu'à 150. De SophiaConf, la série de conférences consacrées à l'Open Source au Challenge Jeunes Pousses qui chaque année encourage les étudiants à l'entreprenariat en passant par les Business Lunches ou la Nuit de la formation, il y en a pour tous les goûts et surtout pour tout type d'adhérents. Certains viennent du logiciel, d'autres du mobile et de la communication digitale ou encore du milieu des opérateurs et des réseaux télécoms... Des adhérents qui ne sont pas tous originaires de Sophia-Antipolis. Car Telecom Valley - pour tordre le cou à une fausse idée - ne se réduit pas au périmètre sophipolitain, mais rayonne bien au-delà englobant, outre les Alpes-Maritimes, le Var allant aussi jusqu'aux Bouches-du-Rhône et même en Île de France. Cette diversité c'est aussi ce qui nourrit Telecom Valley. Ses programmes de conférences par exemple intègrent très vite les problématiques sectorielles. La dernière commission m-tourisme par exemple a réfléchi à l'impact de l'internet des objets sur la promotion touristique tandis que les Tech Events - le tout premier s'est tenu en mars - ont pour but d'allier sessions de training personnalisées suivies de sessions de retour d'expériences.

Recette

Tels sont les ingrédients qui semblent contribuer au succès de Telecom Valley, association née il y 25 ans, et qui si elle s'était quelque peu endormie, à une époque, sur ses lauriers, est désormais bel et bien en éveil. Et avec elle, c'est toute une filière qu'elle draine. Sa force, c'est d'avoir su s'ouvrir. Aux autres acteurs du numérique - notamment avec le pôle de compétitivité SCS mais pas seulement - aux autres territoires - elle collabore en bonne intelligence et complémentarité avec son pendant sur le territoire d'Aix-Marseille, Medinsoft. Aux mentalités. Et même au milieu industriel. Pascal Flamand l'avait annoncé, sa volonté de nouer avec cette catégorie d'acteurs économiques partait de l'intention de mieux se connaître, certains que "nous avons beaucoup à apprendre mutuellement". Le rapprochement s'est fait officiellement et en public lors du rendez-vous azuréen consacré à l'industrie et devenu une référence en la matière, Industria, en novembre dernier. L'objectif au-delà de la convivialité de deux secteurs qui se côtoient : abolir les frontières existantes. Bref, être plus en phase, l'union faisant toujours la force.

Communauté qui s'investit

"Le but est de se réinventer constamment", explique Pascal Flamand, réélu en mars pour une année et qui maintient sa feuille de route initiale. Pas question de changer ni une équipe ni une stratégie qui gagnent. "De nouvelles communautés se constituent, comme par exemple celle consacrée à la sécurité et au cloud" et qui n'existait pas encore il y a deux ans.

"Nous avons réussi à mobiliser une partie de la micro-électronique qui reparle à Sophia-Antipolis. Nous avons réussi à fédérer une communauté qui a envie de s'investir".

Telecom Valley c'est aussi un modèle économique qui s'appuie sur 327 bénévoles actifs et un autofinancement à 50 % de son budget, issu des cotisations, du bénévolat valorisé et des ressources provenant du Fablab, 45 autres % provenant des institutions locales et 5 %, d'institutions privées. Un modèle qui fonctionne. Mais c'est évidemment la visibilité donnée à la filière du numérique azuréen qui est la vraie valeur ajoutée de Telecom Valley. Une visibilité qui manquait, qui rétablit la dynamique qui est celle d'un secteur qui lui aussi a muté et mute encore. "Nous essayons d'avoir un terreau fertile" souligne Pascal Flamand. Au-delà de la simple image, c'est aussi une question d'attractivité et de... business. En PACA "la filière numérique croît bien". Surtout "aujourd'hui, il n'y a plus de segmentation. Ainsi l'IoT regroupe du hardware, du software, de la microélectronique, de l'usage, du télécom... Toutes les frontières ont été abolies". Et puis le numérique maintenant, c'est tendance. Effet French Tech ? "La politique s'est emparée du numérique", fait remarquer Pascal Flamand faisant référence aux engagements sur le sujet d'Axelle Lemaire ou Emmanuel Macron. Pascal Flamand qui siège désormais au sein du comité stratégique de la French Tech Côte d'Azur mis en place récemment. Ce qui paraît bien logique. Sinon pertinent. Tout au moins indiscutable. "Nous sommes dans une période de rupture qui pourrait permettre à l'Europe de se relancer dans le jeu mondial", analyse à plus grande échelle Pascal Flamand. Le numérique, tremplin économique.

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