Aéroport de Nice : L'Etat va-t-il annoncer qui est le lauréat sans consulter les actionnaires locaux ?

Il semblerait que les choses s'accélèrent dans la vente des parts de l'Etat dans l'aéroport de Nice. L'annonce du lauréat serait en passe d'être faite. Sauf que les actionnaires locaux n'auraient pas été consultés, contrairement à ce que prévoit le cahier des charges.

Il en va de la privatisation de l'aéroport de Nice comme des séries à l'eau de rose : à chaque épisode son rebondissement. Dernier en date : l'Etat serait en passe d'annoncer qui sera lauréat de l'appel d'offres lancé pour acquérir ses parts dans la société de gestion. Sauf que...

Sauf que si tout le monde attend en effet le nom de l'heureux gagnant, il n'empêche que selon nos informations, les actionnaires locaux - minoritaires certes, mais actionnaires tout de même - n'aient absolument pas été consultés. Or, et c'est bien là où ça coince, c'est que la procédure, telle que décrite dans le cahier des charges, prévoit que les actionnaires locaux puissent donner leur avis, même s'il s'agit d'un avis de principe, après le dépôt des offres fermes donc après le 4 juillet, date de remise. Il est clairement écrit noir sur blanc qu'en ce qui concerne le choix de l'acquéreur, "les actionnaires publics locaux et les collectivités territoriales associées se verront offrir par l'Etat la possibilité d'exprimer un avis soit sur les offres fermes présentées par les acquéreurs éventuels soit sur les offres finales présentées par les acquéreurs pressentis".

On se souvient également de la passe d'armes entre Christian Estrosi et Emmanuel Macron, le premier montant au créneau et exigeant du second que les collectivités locales actionnaires (pour rappel la CCI à hauteur de 25 %, la Région, le Département et la Métropole Nice Côte d'Azur pour 5 % chacune) puissent a minima exprimer leur sentiment sur le choix de celui avec lequel elles auront à collaborer ensuite.

Troisième tour out ?

Ce coup d'accélérateur de la part de l'Etat surprend d'autant plus qu'un troisième tour semblait chose acquise. Et que là encore, il est bel et bien prévu dans le cahier des charges. Pourquoi alors cette précipitation ? À Nice, comme l'annonçait L'Opinion hier, c'est le consortium Altlantia qui arriverait en tête. Une autre surprise tant Vinci et Ardian semblaient être les favoris. Et l'arrivée du consortium italien ne serait pas très bien vu par Bercy. Car qui est Atlantia ? Sinon que l'une des parties prenantes aux côtés de la SNCF, Thales, SFR et Steria, dans le dossier Ecomouv. Un dossier qui vaut à l'Etat français de rembourser à la société une somme minimale de 800 M€. Pourquoi alors ne pas organiser ce fameux troisième tour ? Une étape qui généralement permet de rééquilibrer les choses et de donner la prime à celui qui ne fait pas qu'apporter un gros chèque mais qui amène aussi avec lui un projet industriel. Sauf que ce "rééquilibrage" pourrait fortement agacer celui arrivé en tête et qui se verrait finalement "rétrogradé". Au point, pourquoi pas, cerise sur le gâteau, d'aller au contentieux. Un second souci jurido-judiciaire avec Atlantia, serait sans doute le souci de trop.

Mais de leurs côtés, on n'imagine pas un instant les actionnaires locaux être les dindons de la farce, Christian Estrosi en tête, lui qui disait déjà voici quelques jours à propos du candidat turc, "être prêt, si nécessaire, à aller devant la Cour européenne".

Suite au prochain épisode...

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Commentaire 1
à écrit le 08/07/2016 à 12:33
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Non mais des fois ! Est-ce que les actionnaires locaux oseraient défier le 49.3 qui est la loi de la Hollandie :-)

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