Christian Estrosi : "Avec les chefs d'entreprises, pas de verbiage"

Venu avec Nicolas Sarkozy à l'Université d'été du Medef qui se déroule à Jouy-en-Josas, le président de la Région PACA redit toute l'importance que l'économie doit avoir dans le programme des politiques et comment ce qu'il expérimente au niveau régional peut nourrir la réflexion, notamment de l'ancien président de la République.

L'Université d'été du Medef est devenu le point de ralliement des politiques voulant (r)assurer les chefs d'entreprises qu'ils ont bien compris leurs besoins et attentes. Si l'exercice revêt cette année un aspect particulier - échéances présidentielles en ligne de mire - il est devenu au fil du temps un passage quasiment obligé.

Parler vrai

Présent aux côtés de Nicolas Sarkozy, Christian Estrosi reconnaît que le rendez-vous aoûtien de Jouy-en-Josas est "incontournable". Et que l'exercice de "son" candidat s'est plutôt bien passé de son point de vue, arguant que le parler vrai est la seule bonne façon de parler aux entrepreneurs.

"Avec les chefs d'entreprises, on n'est pas dans la technique, dans le verbiage. Ils souffrent, ils sont inquiets, ils savent que nous sommes en perte de compétitivité".

Et de citer comme maux insidieux par exemple le protectionnisme américain que lequel "on a tendance à trop céder", ou encore les normes, "chez nous, c'est toujours plus que la moyenne".

Cœur du réacteur

L'économie donc, élément central des programmes comme l'a exhorté Pierre Gattaz lors de son discours inaugural hier, est, assure Christian Estrosi, pour le candidat Sarkozy "le cœur du programme". Il faut dire qu'avoir dans son équipe rapprochée l'ancien ministre de l'Industrie c'est utile. Encore plus quand celui-ci est aussi président de région et qu'il prend des initiatives. D'ailleurs il le reconnaît Christian Estrosi. "Je bénéficie de tribunes qui me permettent d'expérimenter certaines choses". Faisant ainsi référence au guichet unique opérationnel depuis juin dernier et dont un premier bilan sera présenté prochainement.

"Là où nous avions des délais de 3 à 4 mois, nous instruisons en 15 jours et débloquons en 3 semaines. En formation, c'est pareil. On voit bien à quelle vitesse évoluent les métiers. On sait qu'il y a des métiers qui existent aujourd'hui et n'existeront dans 3 ans, et que de nouveaux métiers arriveront sur le marché. Les plans de formation nous les faisons donc ensemble pour que nous formions et qualifions pour répondre aux besoins immédiats des entreprises. On peut parfaitement former quelqu'un en trois mois sur certaines activités".

Reconquête

"Ce sont des modèles que nous proposons, dans la campagne de Nicolas Sarkozy, de porter à l'échelle nationale. Sophie de Mentonnn'a pas tort quand elle dit qu'avant de faire une réforme qui va s'appliquer à tous, sans en connaître les impacts, ne peut-on pas d'abord l'expérimenter dans une vingtaine d'entreprises. Je trouve que c'est une formidable idée".

Car Christian Estrosi en est persuadé, "on peut reconquérir une partie de l'électorat modéré par l'économie et le social. C'est un tort de penser que par une surenchère permanente (en matière de sécurité NDLR) on va inverser la courbe".

Macron et l'aéroport

Une démission du ministre de l'Economie en pleine Université, ça fait parler. Sur l'attitude générale de l'ancien ministre de l'Economie, Christian Estrosi a des choses à dire. Il faut dire que les deux hommes se sont largement affrontés sur le sujet de la privatisation de l'aéroport de Nice.

"Personne ne peut contester les qualités d'Emmanuel Macron en matière d'économie, ça n'empêche pas de constater que la production industrielle a chuté ces dernières années dans des proportions conséquentes. Sur bien des sujets où le ministre de l'économie doit faire entendre sa voix, je ne l'ai pas entendu, notamment sur les sujets concurrentiels, la crise de nos relations avec la Russie, l'embargo qui a fait que nos exportations vers ce pays ont chuté de 30%, etc. J'ai l'impression qu'Emmanuel Macron n'a pas forcément mis ses connaissances au service de notre pays. J'ai l'expérience de la vente de 60 % des parts de l'Etat au capital de l'aéroport de Nice. Faire rentrer de l'argent comme ça, en vendant ce que l'on appelle les bijoux de famille, c'est facile. C'est plus difficile en faisant gagner des parts de croissance. Soit on sert son ego, soit on sert son pays".

Transformer

L'attractivité nationale donc est essentielle, mais celle du territoire tout autant. Et les conséquences de l'attentat du 14 juillet sont extrêmement surveillées. Si en terme d'activité, 5 % à 25 % de baisse par rapport à l'an dernier, selon les secteurs, sont évoquées, du côté des investisseurs ayant choisi l'Eco-Vallée, "pas un seul ne s'est rétracté", se réjouit l'ancien maire de Nice qui compte justement s'appuyer sur le numérique et l'innovation pour apporter des réponses aux problématiques de sécurité. Un groupe de travail a ainsi été créé avec des bureaux d'études israéliens expert sur ces domaines, afin de mettre en place des solutions nouvelles comme des portiques capables de lire les plaques d'immatriculation des véhicules suspects. Mais c'est l'image aussi qu'il faut retravailler. Et si Christian Estrosi salue le plan initié par le CRT Côte d'Azur, il annonce également une vaste opération communication menée conjointement par la Métropole et la Région et qui doit permettre de rassurer à l'international, "les décideurs des pays cibles comme les Etats-Unis, le Japon, l'Australie, Canada, la Grande-Bretagne, l'Allemagne avec parallèlement un plan sur le tourisme en finalisation avec trois agences". Sans oublier que "nous réfléchissons aussi à une nouvelle politique événementielle nouvelle. La population de masse dans les espaces publics ce n'est plus possible". Y croire. Agir. Finalement les deux maîtres-mots de l'Université 2016 semblent convenir aussi bien aux entrepreneurs qu'aux politiques.

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Commentaires 2
à écrit le 02/09/2016 à 7:44
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Pourtant bien les commentaires apres cet evenement de la part de Chefs d'entreprises ont dits l'exact contraire de ce que raconte le motodidacte. Bismuth a fait une pietre prestation. En bref de la part de ces messieurs, "des promesses" rien d'autre,...

à écrit le 01/09/2016 à 15:56
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"Nice est la ville la plus sûr de France !" "Grâce à la vidéo protection les niçois ne risquent rien !" Il sait de quoi il parle en effet. Vous pouvez me le valider ce sont ses propres paroles que je viens de citer.

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