Comment le campus Paul Augier s'applique à être innovant

D'envergure régionale, spécialisé tourisme-hôtellerie-restauration, l'établissement basé à Nice, en plein cœur de l'Eco-Vallée, se fait fort de conjuguer formation et innovation dans les métiers du secteur. Et ça intéresse à l'international.

C'est au programme "redressement productif" d'Arnaud Montebourg qu'il doit sa constitution et sa labellisation en 2013. Trois ans plus tard, l'initiative semble constructive. Avec sept partenaires - outre l'Etat et la Région, l'Université Nice Sophia Antipolis, celle de Toulon, l'UMIH et le CRT Côte d'Azur avec en établissement support, le lycée Paul Augier - c'est une équipe de pros qui s'est penchée sur son berceau, acceptant une mission tout aussi claire que stratégique : faire que la filière THR trouve son bonheur dans le vivier des forces vives. Comprendre "qu'il y ait adéquation entre les besoins exprimés par les professionnels et les formations dispensées", explique Corinne Clerissi, qui assume la direction opérationnelle du campus.

Recherche permanente d'innovation

Car c'est aussi cela qui contribue à la compétitivité d'un territoire : faire en sorte que les professionnels ne souffrent pas de difficulté de recrutement et que le service proposé soit pile dans les attentes du client ou du touriste. C'est précisément sur cette capacité à adapter l'enseignement et les formations que s'applique le campus dont le rôle fédérateur doit justement permettre cette réactivité. C'est ainsi qu'est né un BTS Croisière proposé dès cette rentrée 2016 alors qu'une licence professionnelle sur ce thème est en train d'être créée en concertation avec l'Université Côte d'Azur. "Nous travaillons l'ingénierie pédagogique", précise Corinne Clerissi. Comme par exemple avec les nouvelles applications des logiciels de réservation et ces nouveaux produits mis en test à Milan et dans le haut pays niçois.

"L'idée est de mesurer si une application qui fonctionne bien sur la bande littorale fonctionne tout aussi bien dans le haut pays. Cela permettrait de proposer un office de tourisme virtuel pour les communes qui n'ont pas les moyens. Le campus c'est aussi aller chercher l'innovation du THR, afin que cela ne reste pas que dans la recherche à Sophia-Antipolis", souligne la directrice opérationnelle.

Avec le spécialiste du café basé à Carros, Malongo, c'est une formation "Gestion et management des établissements de boissons chaudes et mixologie" qui a été mise en place.

"Jean-Pierre Blanc, le directeur général de l'entreprise, souhaitait une formation universitaire incluant la connaissance du café et des compétences en gestion. Des dizaines de milliers d'emplois ne sont pas pourvus dans cette filière".

Cependant, choisir la bonne innovation cela signifie aussi prendre en compte les attentes des touristes. Pour cela, une opération a été menée avec Orange afin de connaître avec finesse leurs habitudes.

Adaptation obligatoire

Pas davantage que d'autres secteurs, le THR n'échappe à l'influence du numérique. "Beaucoup de métiers en découlent. Ceux qui ont su s'adapter en rajoutant du conseil client ont compris que les touristes ont toujours besoin de contact humain", note la directrice opérationnelle du campus. L'innovation c'est aussi prendre en compte les évolutions sociétales. Comme les métiers de la restauration qui doivent intégrer tout ce qui relève des allergènes dans l'alimentation telles les intolérances diverses ou encore l'impact de l'alimentation sur les traitements médicaux. Et s'adapter. Toujours le même leitmotiv.

Vitrine internationale

Qui porte ses fruits car Corinne Clerissi l'affirme, "le campus Paul Augier est une vitrine à l'international". Son implantation géographique à quelques mètres du second aéroport français, n'y est pas, non plus pour rien. "Nous avons des demandes en provenance de l'étranger pour accompagner des mutations". Dont notamment du ministère du tourisme de Tunisie et du ministère de la formation tunisien pour former... leurs formateurs. Il y a aussi ce projet avec l'Île Maurice, "intéressée par notre savoir-faire", s'enorgueillit Corinne Clerissi. Cela prend notamment la forme d'un partenariat avec l'école hôtelière pour des échanges de stagiaires. Il y a aussi ce bureau des stages virtuel, disponible sur le site web, qui va permettre aux professionnels et aux stagiaires de poster leurs propositions et demandes. Au responsable de stage ensuite de valider. Testé sur Paul Augier, le déploiement prévoit une extension au niveau national, dès ce mois de septembre, puis à l'international.

"Nous avons ici tout le savoir-faire nécessaire pour faire du campus une référence incontournable", affirme Corinne Clerissi. Et dans ces temps de mutation, la capacité à savoir être agile est incontestablement un atout.

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