Quel modèle économique pour Cara Santé ?

Implanté dans l’hyper-centre de Marseille depuis quatre mois et regroupant près de 18 praticiens, le centre de soins fondé par Jean-Jacques Zenou, connaît une fréquentation exponentielle. Visant la rentabilité à deux ans, il repose sur un scrupuleux modèle économique.
Le centre de soins Cara Santé, basé à Marseille, entend répondre aux problématiques de dépenses de santé.

Il a ouvert le 2 mai dernier. Fruit de l'idée de Jean-Jacques Zenou, le centre Cara Santé, établi dans le premier arrondissement de Marseille soit en plein centre-ville, connaît déjà une fréquentation exponentielle, qui "double tous les mois", annonce le directeur général. Les raisons de ce succès ? Un accès aux soins pour tous, en tiers payant et sans dépassement d'honoraires, permettant au patient de n'avancer aucun frais, quel que soit le praticien consulté. Ce en ayant passé des accords avec la Sécurité sociale et près de 250 mutuelles... "Mais on est loin du positionnement low cost", appuie Jean-Jacques Zenou. "Je me suis doté de ce qui se fait de mieux en matière d'équipements, j'ai sollicité des partenaires de qualité à l'instar de Général Electric, afin que les praticiens qui œuvrent ici le fasse dans les meilleures conditions", avance-t-il, évoquant un investissement de 850 000€ et le soutien d'un partenaire financier, la Société Générale.

C'est d'ailleurs l'argument qui a décidé nombre d'acteurs de la profession médicale et paramédicale, ayant déjà pour beaucoup un cabinet à leur actif, à effectuer des vacations de quelques heures par semaine dans les locaux de Cara Santé. Voire à y œuvrer à temps plein. Ils sont donc 18 à avoir dit oui à Jean-Jacques Zenou, parmi lesquels médecins généralistes, dentiste, gynécologue, dermatologue, gastro-entérologue, ohptalmo, ORL, pneumologue et cardiologue. D'ici peu, un psychiatre, un généraliste avec la spécialité médecine du sport et nutrition, et deux autres dentistes se joindront encore à l'équipe. "Mais il n'a pas été simple de les convaincre à la base, car je n'étais pas issu de la profession médicale... Le premier mois, j'ai eu la sensation de traverser un désert. Aujourd'hui, je reçois trois candidatures de praticiens par semaine". Le centre compte ainsi 12 équivalents temps plein et 14 temps partiels.

Un deuxième centre à l'étude

Une belle masse salariale, des investissements conséquents : le modèle économique se doit d'être au cordeau si comme se l'est fixé Jean-Jacques Zenou, Cara Santé doit passer le cap de la rentabilité sous deux ans. Un seuil qui nécessitera de réaliser un chiffre d'affaires de 2 M€ par an, soit 8000 euros par jour. Sachant que sur les sommes reversées chaque mois par les organismes de santé, les deux tiers vont aux praticiens, et le tiers restant au centre de soins lui-même. Le succès de l'entreprise de santé dépend ainsi essentiellement de l'évolution de la fréquentation. Et il réside donc en quelques recettes : une large amplitude horaire (8h à 20h pour l'instant... Jean-Jacques Zenou vise à terme un service d'urgences jusqu'à 22h et une ouverture le dimanche) et une variété de spécialités médicales la plus large possible. Sans oublier la nécessité de rationnaliser les coûts. Après quelques mois d'activité, l'entrepreneur a déjà identifié le principal frein : le non-respect des rendez-vous, phénomène d'autant plus fréquent que le fait de ne pas avancer de frais ne responsabilise pas le patient. Un absentéisme que l'entrepreneur compte gérer en pratiquant le surbooking.

Mais en dehors de cet aléa, Jean-Jacques Zenou est convaincu que sa structure offre une solution à "un modèle économique qui est en train de changer, en matière de santé. Il peut même contribuer à réduire le trou de la Sécurité sociale, dans la mesure où nos moyens nous permettent de nous investir dans des actions de prévention. De quoi éviter les hospitalisations, qui coûtent le plus cher". Selon lui, Cara Santé pourrait même constituer une solution à la problématique des déserts médicaux, moyennant un soutien financier des collectivités locales. Preuve qu'il croit dur comme fer en ce modèle, il projette déjà d'ouvrir un second centre et se lance l'étude de ce nouveau projet d'ici deux mois.

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Commentaire 1
à écrit le 01/10/2016 à 17:14
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tout cela pour enrichir des faiseurs et aux dépends des budgets sociaux...le 1901 est bien pratique et ces beaux chevaliers blancs sont très crédibles.... dans quel pays je vis ?

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