Marché de bureaux : pourquoi ça tangue

Alors que du côté d'Aix-Marseille, ça chute, du côté de Nice Sophia-Antipolis ça reste stable. Mais tout cela s'explique, disent de concert Nicolas Treich et Renaud Savignard, respectivement en charge des transactions pour BNP Paribas Real Estate à Marseille et Nice.

Provence Alpes Côte d'Azur a souvent l'habitude de se démarquer de la tendance nationale. Et en matière de transactions de bureaux au premier semestre, il en va de même. Ainsi, alors que les études menées par BNP Paribas Real Estate font état d'un certain dynamisme des régions, Aix-Marseille notamment va en sens inverse. Mais tout cela a une bonne raison.

Peut mieux faire

Et c'est ce qu'explique Nicolas Treich, directeur de BNP Paribas Real Estate Transaction à Marseille. La raison principale réside dans le fait que la période n'a pas vu la réalisation de transaction significative. Hormis Ginger (2 800 m2), Pôle Emploi (1 800 m2) EY (1 400 m2) et Foncia (2 000 m2), rien de très important sous le soleil provençal.

"Le marché Aix-Marseille est assez cyclique", reconnaît Nicolas Treich. Si l'industrie, l'informatique et les nouvelles technologies ont une préférence pour la zone aixoise, ce sont les activités bancaires et le secteur public qui tirent l'activité sur le périmètre marseillais. Et "les transactions sont autant exogènes, qu'endogènes" sur la période observée. Et puis il y a un facteur non négligeable, "la logique de regroupement", observe Nicolas Treich. Une tendance "forte des chefs d'entreprise", qui s'engagent dans une logique de regroupement des leurs différentes activités éparses sur un seul et même site. "Nous observons de plus en plus cette logique de consolidation et elle est tirée par une logique de coût". Pour autant c'est là un phénomène national, qui n'est pas réservé au marché d'Aix-Marseille. Un marché qui devrait par ailleurs bénéficier de l'attractivité des projets tels thecamp, lesquels, reconnaît Nicolas Treich, envoient "un message fort, celui de chefs d'entreprises impliqués au niveau local".

Santé vaillante

"Sophia-Antipolis se porte bien", dit Renaud Savignard a propos de la première technopole européenne, qui d'ailleurs "se porte mieux qu'il n'y paraît". Le parc cher au sénateur Laffitte continue d'être attractif, promet le directeur de BNP Paribas Real Estate Transaction à Nice. Notamment avec l'accueil de start-ups, telles que Milanamos, Pixmap, DataScience ou Ignilife. L'aura "innovante" de la plateforme sophipolitaine perdure donc. En cela le Business Pôle, l'espace développé par la CASA, la communauté d'agglomération Sophia-Antipolis et qui regroupe jeunes pousses, sièges d'associations thématiques et de services administratifs "a bien aidé. Sophia-Antipolis demeure la terre d'élection des biotechs et du high tech" souligne Renaud Savignard, son image étant plus internationale que sa voisine niçoise. Nice est en effet "plus administrative" mais les projets du tramway - la ligne 2 est en construction - ont apporté un air de modernité. La question qui se pose est bien davantage d'une offre trop abondante. "Sept projets ont obtenu un permis de construire entre Nice et Sophia-Antipolis pour 60 000 m2 au total, c'est plus que ce que le marché peut absorber", prévient Renaud Savignard. A Nice, c'est surtout le secteur public qui investit. A Sophia-Antipolis, "le neuf ne s'écoule pas aussi bien que l'on pourrait le penser". Car de ce côté-ci de Provence Alpes Côte d'Azur, la tendance observée c'est plutôt la volonté de s'installer à côté d'un centre de vie. Des "envies" suffisamment fortes pour être prises en compte par les promoteurs ?

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.