Le positionnement export de la Société du Canal de Provence

Parce qu'on peut avoir le statut de société d'aménagement régional et ne pas rester focalisé sur la Provence mais aussi être acteur du secteur concurrentiel. Ou comment exporter les compétences dans des pays où hydraulique et agronomie sont porteurs de développement économique.
Le Canal Medjerda-Cap Bon en Tunisie est l'un des ouvrages à bénéficier des expertises de la SCP.

Bien sûr, elle a assure une mission de service public, celle de construction, d'exploitation et d'exploitation des ouvrages du Canal de Provence. Comme son nom l'indique. Mais ce que son nom n'indique pas en revanche, c'est que la SCP, basée près d'Aix-en-Provence, est active - aussi - à l'export.

Apport d'expertises

Un axe que son directeur général veut consolider. D'autant qu'il est en forte croissance comme le montre le doublement du chiffre d'affaires en 5 ans, depuis 2010. Et ce n'est pas fini, l'objectif, ainsi que l'indique Bruno Vergobbi étant qu'il "soit supérieur à 16 M€ à l'horizon 2020". C'est via des activités d'ingénierie - grâce au bureau d'études intégré - et de services - l'accompagnement en matière d'irrigation et d'exploitation que la Société du Canal de Provence a posé les jalons dans plus de 40 pays. "Nous arrivons en étant aménageur et exploitant avec notre expertise. Les enjeux sont énormes en ce qui concerne l'agriculture. Les changements climatiques vont exiger des moyens plus forts en ce qui concerne l'aménagement en eau". Et la spécificité de la SCP c'est bien de lier compétences techniques mais aussi et surtout hydrauliques. C'est cette union qui fait la force. Et la différence. "Nos concurrents disposent soit de l'une ou l'autre", souligne Bruno Vergobbi. Des concurrents qui disposent plutôt d'une grande envergure, avec un chiffre d'affaires davantage proche du milliard d'euros quand du côté de la SCP on a atteint en 2016, 104 M€.

Maîtriser la croissance à l'export

C'est que, "nous avons une carte importante à jouer", poursuit Bruno Vergobbi. "Nous sommes certes une ETI en terme de taille mais plutôt une PME en ce qui est de l'ingénierie. Cela implique une stratégie. Nous ciblons ainsi les pays qui sont à notre échelle et ceux où nous sommes pertinents". C'est le cas par exemple pour le Brésil et l'Inde. Mais aussi la Tunisie où "nous n'étions pas présents jusqu'en 2010 et nous où sommes devenus l'acteur le plus important parmi les acteurs étrangers". Ou encore le Sénégal. Au Vietnam, la SCP y arrive il y a deux ans à la demande de l'Agence française du développement et y installe un chef de projet senior en septembre dernier, chargé de prospection et de développement.

"Aujourd'hui la stratégie est d'y aller par étapes et de nous renforcer sur ces pays", annonce Bruno Vergobbi. "Nous sommes sur une dynamique de croissance", croissance que la Société du Canal de Provence souhaite "raisonnée".

L'innovation aussi

Evidemment, l'innovation fait partie intégrante de la démarche de la SCP. Comme avec Providence, ce système de potabilisation fonctionnant à l'énergie solaire, développé via des ONG jusqu'à présent mais pour lequel "nous avons décidé de passer à une logique de social business" et donc d'ouvrir dès 2017 une succursale dédiée à Dakar. Qui dit innovation dit aussi startup et bien évidemment la Société du Canal de Provence, membre de Capénergies et du Pôle Eau, n'ignore par les bonnes idées des jeunes pousses, comme Fruition Sciences, basée à Montpellier et qui apporte son expertise en viticulture, notamment dans la compréhension fine des plantes. De quoi amplifier encore les expertises de la SCP. Et d'étancher les soifs d'internationalisation.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.