Il y avait déjà eu City Opt - qui permet à des particuliers de pouvoir piloter leur consommation énergétique -, Nice Grid, le démonstrateur posé à Carros avec l'ambition d'en faire un quartier solaire et intelligent, le stade à énergie positive Allianz Riviera... Ça, c'était avant. En 2013, lorsque Nice déploie ses expérimentations, EDF est de la partie. De la première convention passée alors pour trois ans, les résultats semblent suffisamment probants pour que Jean-Bernard Lévy himself, le PDG du groupe, vienne officialiser ce 17 janvier le nouveau partenariat. Car, EDF et la Métropole Nice Côte d'Azur, c'est reparti pour trois ans. Avec en perspective, des projets plus ambitieux.

La preuve par six

Les deux parties ont, en effet, décidé de déployer plus fortement les synergies. Laboratoire grandeur nature, le territoire métropolitain intéresse EDF pour ce qu'il lui permet de mieux comprendre de ses besoins. Comme on le rappelle du côté du spécialiste de la transition énergétique, EDF n'a pas forcément vocation à répliquer ici ce qu'il a développé là, mais au contraire à s'adapter aux spécificités. A Nice, il y a donc 6 sujets qui feront l'objet d'un travail en commun. Notamment celui de la production d'électricité d'origine renouvelable : il est ainsi question de projets de filière solaire et de biomasse. Il y a également la mobilité électrique et tout ce qui concerne le sujet ô combien stratégique du déploiement des bornes de recharge. On sait par exemple que la filiale du groupe dédiée au sujet, Sodetrel, a vu son réseau de charge rapide être reconnu de dimension nationale en février 2016. La branche R&D (EDF consacre 661 M€ à la recherche et au développement NDLR), planche, elle sur les nouveaux systèmes de batteries. Voilà qui va bien avec les réflexions que mène la Métropole sur les infrastructures de recharge.

On rappellera également qu'Interflex - qui est l'extension à l'échelle européenne de ce qu'a été Nice Grid - a son démonstrateur français à... Nice. Que Flexgrid, le projet piloté par la Région est l'un des trois projets français retenus suite à l'appel national qui a été lancé et qui a aussi retenu Lille et la Bretagne. Bref, pour expérimenter tout ce qui concerne l'économie verte, la Métropole est un interlocuteur impliqué. C'est même toute la spécificité de l'Eco-Vallée où, on le rappelle, EDF s'est elle-même installée en 2015, dans l'immeuble The Crown.

Effet startup

Sorte de double effet kiss cool, l'implication du groupe n'est pas anodine lorsque l'on sait qu'au niveau national il jette un regard plus qu'intéressé vers les startup. C'est même pour cela qu'a été créé le concours Pulse. Décliné pour la première fois en Provence Alpes Côte d'Azur fin 2016, il a clairement pour but de mettre en valeur les jeunes pousses qui, elles, réfléchissent, travaillent, développent des solutions qui concernent la maison connectée ou la ville intelligente. C'est indéniablement pour le groupe français un moyen de garder et entretenir une connexion avec un écosystème qui sait faire preuve d'inventivité. Une façon de se positionner qu'expliquait très bien Jacques-Thierry Monti, le délégué régional EDF PACA à La Tribune en septembre dernier. "Nous sommes un grand donneur d'ordre et nous sommes vigilants quant à notre empreinte sur le développement économique du territoire. L'idée c'est que les startups aient la connaissance des marchés où elles peuvent se positionner. C'est permettre aux grands donneurs d'ordre de bénéficier de compétences. Il y a nécessité d'avoir un tissu industriel à la pointe de la nouvelle technologie". La boucle est bouclée...