Pourquoi les jeux de société français… s'exportent

Il y l'aéronautique, la mode ou les produits de luxe. Et il y aussi les jeux de société, dont le Festival International se tient à Cannes. A l'export, la French Touch séduit. Et le marché hexagonal grossit.

Ils font forcément un peu partie de l'enfance et de l'adolescence de chacun. Les jeux de société évoquent les bons moments en famille ou entre amis. Une industrie que l'on pourrait croire dépassée ou en perte de vitesse au regard de la performance des jeux vidéo. Et pourtant, il n'en n'est rien. Au contraire, les jeux de société sont même devenus une valeur sûre à l'export.

French Touch

Un phénomène que Monsieur Phal, créateur du site internet Tric Trac et membre du jury du Festival International des jeux de Cannes depuis 13 ans, analyse comme la conséquence d'une démarche entamée afin de se hisser dans la cour des grands. "Le secteur s'est créé en France sur un fantasme, celui de faire comme l'Allemagne. Et c'est ainsi qu'une touche française s'est développée grâce au travail sur la mécanique, le graphisme des jeux". Preuve de cette French Touch attitude, l'an dernier, Bruno Cathala, l'un des auteurs français les plus reconnus à l'international a eu droit à un t-shirt à son effigie lors du rendez-vous annuel de l'industrie aux Etats-Unis. Et ils n'étaient que trois autres dans ce cas...

Le compte est bon

Autre partie visible de la bonne tenue des jeux de société, c'est le nombre mis sur le marché. "Un joueur vivant en France a accès à 1 500 nouveautés par an", explique ainsi Monsieur Phal. De même, le nombre d'auteurs a rapidement progressé, passant de 2 auteurs vivant de leur art dans les années 2000, à 15 à 20 actuellement. Autre indicateur évidemment, le chiffre d'affaires généré en France, de l'ordre de 383 millions d'euros en 2014 contre 240 millions d'euros en 2010. Sans compter la progression des ventes de boîtes de jeu en France, de l'ordre de 20 millions en 2015, alors qu'elles atteignaient 12 M€ cinq ans auparavant.

Le numérique en complémentaire

Qui dit jeu de société dit aussi numérique. Et vice-versa, dans le sens où les joueurs de jeux de société sont souvent des joueurs de jeu vidéo. Celui-ci a donc sa part dans l'essor du ludique faisant en quelque sorte basculer les adultes d'aujourd'hui dans les jeux modernes. D'ailleurs cette passerelle tenue entre les deux mondes se manifeste aussi par le format des jeux de société, pensés pour durer 45 minutes. "Les jeux doivent s'apprendre rapidement", indique Monsieur Phal. "Les joueurs ont tendance à en consommer plusieurs". Les jeux avec à la fois, version physique et numérique existent, "il y a parfois eu des succès mais le juste modèle économique n'a pas encore été trouvé", souligne le fondateur de Tric Trac.

L'avenir, lui s'annonce "radieux pour le joueur", note l'expert français. Car les offres se multiplient. Pour l'industrie en revanche, il existe comme dans d'autres secteurs un phénomène de concentration, notamment des auteurs et des boutiques qui se fédèrent afin de mieux mettre en avant leur art et leurs produits. "Aux professionnels du secteur de se faire entendre de la meilleure des manières", analyse Monsieur Phal. Car dans le jeu de société comme ailleurs, les modes de consommation traditionnels évoluent. Ou comment savoir tirer son épingle... du jeu.

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