Quand Aix-Marseille Provence envisage son avenir économique

Pénurie de foncier, emploi, accès au très haut débit, poursuite des grands projets structurants : voilà les défis auxquels l’Agenda de développement économique métropolitain va devoir se mesurer. Avec tous les acteurs de l’économie si possible.

"Nous travaillons enfin à la bonne échelle", se réjouit Martine Vassal, première vice-présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence. Et pour cause : pour élaborer un agenda de développement économique ambitieux, à la mesure des atouts et des attentes du territoire, les élus de la métropole ont su poursuivre dans une démarche qui s'impose plus que jamais comme la règle : le jouer collectif. C'est essentiel, pour répondre au défi - et à l'immense marge de manœuvre - mis entre les mains de la jeune collectivité par les lois MAPTAM et NOTRe... D'autant qu'il fallait œuvrer en bonne intelligence avec la Région, elle aussi dotée de compétences en économie... Pour y parvenir, "il faut que chacune garde ses spécificités", clame Martine Vassal. Et Jean-Claude Gaudin, président de la métropole, d'illustrer la bonne concertation entre les deux collectivités, par l'annonce de l'ajout de cet agenda "en annexe du Schéma régional de développement économique, qui sera voté par la Région le 17 mars prochain".

Faire équipe

Jouer collectif, c'est également le cas avec les chambres consulaires, les organes patronaux, les représentants de l'enseignement supérieur, les présidents d'infrastructures, dont celle du GPMM... Un port de Marseille-Fos sur lequel plus que jamais d'ailleurs, les enjeux se cristallisent. Notamment parce que c'est de ce côté que les élus entendent creuser afin de trouver de nouvelles réserves de foncier, aujourd'hui en pénurie. Or, "il n'y aura pas de développement économique sans espaces d'accueil pour les entreprises", martèle Jean-Claude Gaudin. Ce dernier entend "sceller une alliance stratégique entre le GPMM et la Métropole", afin de "valoriser les ressources foncières de grande qualité du port. L'aménagement économique de zones aussi vastes que PIICTO est bien entendu un défi considérable, et la Métropole propose au Port de Marseille-Fos d'y travailler ensemble".

De nouvelles zones franches

Plus concrètement, la collectivité projette de mettre à disposition du monde entrepreneurial 1 500 hectares dans les quinze prochaines années. 400 d'ici 2021, à la périphérie de l'étang de Berre, puis 600 pour PIICTO, alors que Martine Vassal souhaite "ouvrir de nouvelles zones franches dans la Vallée de l'Huveaune, à Miramas et dans le centre-ville de Marseille". C'est l'un des points majeurs qui "facilitera la vie des entreprises", appuie la première vice-présidente, mettant également en avant la nécessité d'alléger leur charge sur le plan fiscal.

Mais l'Agenda de développement économique de la Métropole se devra aussi, entre autres, de continuer à rendre le territoire attractif "par la co-construction d'une stratégie mettant en œuvre une politique de grands événements. En 2018, ce sera la culture, tandis que l'année 2019 sera dédié à la gastronomie". Le document met de même la compétitivité d'Aix-Marseille Provence au cœur de ses priorités, avec l'objectif de "mener à bien les grands projets mis en œuvre dans nos filières d'excellence", à l'instar d'Henri Fabre, thecamp, ou encore des expérimentations menées sur l'éolien offshore flottant...

Quid de la question de la mobilité ?

Six axes en totalité qui seront mis en œuvre au moyen "d'une boîte à outils". Parmi ces derniers, la recherche de foncier disponible, comme évoqué plus haut, mais pas seulement. Car l'agenda prévoit également la mise à disposition de 200 000 m2 de bureaux annuellement pour le tertiaire... ou encore le financement de l'accès sur tout le territoire au très haut débit. Mais aussi et surtout, rappelle Martine Vassal, le développement économique d'Aix-Marseille Provence ne se fera pas sans gagner la bataille de la mobilité. "Il faut donc que l'agenda contractualisé en la matière entre en action. Pour ce faire, nous travaillons actuellement sur les problématiques de financement". Et c'est là où ça fait mal : la 1ère vice-présidente n'hésitera pas à rappeler l'engagement, à ce jour non tenu, du gouvernement à soutenir en espèces sonnantes et trébuchantes l'impulsion d'une politique de transports ambitieuse sur le territoire. Un engagement aujourd'hui toujours lettre morte... "Il y a 5 mois, j'ai interpelé avec humour François Hollande sur cette question, lorsqu'il était venu inaugurer la L2. Lui rappelant qu'il avait 5 mois pour agir avant l'élection présidentielle.... Aujourd'hui, il n'en reste plus que deux..."

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