Immobilier de luxe : la Côte d'Azur toujours une valeur sûre

Indéniablement, le territoire entre Monaco et Cannes reste une valeur refuge. Malgré les aléas économiques ou sécuritaires, ce bout de France aux conditions climatiques idéales conserve son pouvoir d'attractivité. Auprès des étrangers, mais pas seulement.

La présence récente des Chinois sur le marché de l'immobilier de luxe en Paca est un signe notable de la bonne santé du secteur, malgré les prix élevés. D'abord parce que c'est une nouvelle arrivée - ce qui n'est jamais négligeable en matière de business -, avec des préoccupations nouvelles. Le Chinois étant très soucieux de sécurité, son choix d'investir dans l'immobilier azuréen, alors que les événements du 14 juillet sont encore présents dans les esprits, sonne donc comme une bonne nouvelle.

Cette arrivée a permis aux professionnels de l'immobilier de mieux respirer. Car sans être un « annus horribilis », il faut bien reconnaître que l'année 2016 a été perturbée. Les Russes, une clientèle quasi immuable au regard des liens historiques entre la Côte d'Azur et le pays des tsars, ont quelque peu déserté, la politique en matière de déclaration des capitaux étrangers de Vladimir Poutine ayant freiné les ardeurs. Et l'attentat du 14 juillet a contribué à faire de 2016 « une année de transition », comme le confirme Benjamin Mondou, le dirigeant de l'agence Lafage Transactions, à Nice : « 2016 a été calme sur le segment du haut de gamme, mais depuis quatre mois, l'activité repart ».

Une conjoncture redevenue favorable

La Côte d'Azur plaît toujours autant aux investisseurs étrangers. Notamment aux Scandinaves mais aussi aux Turcs, nouveaux venus également, qui privilégient la Promenade des Anglais, profitant d'une proche liaison avec Nice par les airs. Ce que confirme Kirkor Ajderhanyan, directeur de l'agence 107 Promenade des Anglais, à Nice, et président de la Fédération internationale de l'immobilier (FIABCI) : « La Promenade des Anglais prend une vraie valeur et les prix, qui avaient chuté après le 14 juillet, repartent à la hausse. Nous vendons ce qui est disponible. » Outre les étrangers - un socle qui ne se dément vraiment pas - l'immobilier de luxe azuréen attire aussi... les Français, à la faveur des taux bas. Pour la plupart, ce sont des industriels du nord de l'Hexagone et des Parisiens, enchantés par la qualité de vie sous le soleil méditerranéen, « discrets, mais qui achètent de beaux biens », note Benjamin Mondou.

Et les raisons de cette conjoncture redevenue favorable, il faut certes les piocher dans les conditions climatiques exceptionnelles, mais le soleil et la mer ne suffisent pas à expliquer cet engouement retrouvé. L'un des éléments favoris c'est... l'aéroport Nice Côte d'Azur. Avec ses 37 pays desservis, la plateforme niçoise est assurément l'un des facteurs qui contribue le plus à la bonne tenue de l'immobilier de luxe.

Dans le même ordre d'idée, la deuxième ligne du tramway qui reliera l'est et l'ouest de la Baie des Anges l'an prochain est aussi un argument qui pèse dans les décisions d'acquisition. De même, le développement de l'offre culturelle pèse de son poids dans la balance. « Beaucoup d'endroits dans le monde peuvent concurrencer la Côte d'Azur, analyse Benjamin Mondou. Mais nos clients reconnaissent que notre territoire a tout : le climat, la gastronomie, la culture. Sur la Côte, il y a donc la beauté du climat et des activités à faire. » De ce segment particulier qui performe, un acteur bancaire a décidé d'en faire un atout dans son portefeuille de services.

Création de valeurs

En lançant Luxury Properties by Caisse d'Épargne, une démarche dédiée à l'immobilier d'exception, la Caisse d'Épargne Côte d'Azur a très bien compris tout l'intérêt que le groupe avait à être présent sur l'ensemble de la chaîne de valeur. Pas seulement donc en étant actif sur la partie de la promotion immobilière, mais aussi sur les étapes suivantes. « Nous sommes sur un terrain de jeu où l'immobilier de luxe est une importante création de valeur », explique Jacques-Olivier Hurbal, membre du directoire en charge de la Banque des Décideurs en région. « Nous couvrions le "B to B" mais nous étions moins présents sur le "B to C". Nous financions peu les acquéreurs, or ils sont aussi une source de PNB importante ». L'objectif de l'établissement bancaire est de « devenir un vrai spécialiste du financement de luxe ». Et pour l'heure, il est le seul acteur à le faire de cette façon.

« Tous les établissements financiers le font, mais sans structurer l'offre », reconnaît Jacques-Olivier Hurbal, dont les objectifs sont d'atteindre 20 % du « B to B » et 20 % du « B to C » en couvrant un marché constitué de cinq zones, celles de Monaco, Saint-Jean Cap Ferrat, Cap d'Antibes, Cannes et Saint-Tropez. Un centre d'affaires exclusivement consacré à la clientèle est opérationnel depuis ce mois de mars.

Et l'embellie dont bénéficie l'immobilier de luxe ne devrait pas fléchir. Même si, évidemment, les orientations politiques en matière fiscale sont aussi guettées par les professionnels. Reste que l'offre se cantonne beaucoup à des biens déjà existants, les offres neuves étant peu nombreuses. La célèbre - pour son gigantisme, ses 170 mètres et des 49 étages - Tour Odéon à Monaco a certes beaucoup fait parler d'elle, mais elle reste une exception... dans l'exception.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.