Quand Suez valorise l'innovation née en région

Le bassin de rétention Ganay, qui évitera le déversement d’ 1 million de m3 d’eaux usées non traitées dans le Parc National des Calanques, vient de voir sa construction achevée. Et les méthodes pour le réaliser, c'est aussi une innovation à valoriser.

Sa construction est achevée, et avec 6 mois d'avance s'il vous plaît : le bassin de rétention Ganay, construit par le groupe Suez via sa filiale Seramm basée à Marseille, va être à présent testé pendant 6 mois, avant d'entrer en fonctionnement en janvier 2018. Soit un investissement de 50 M€ et trois ans de travaux pour cet ouvrage résolument moderne, dont la vocation est de traiter les eaux usées et pluviales lors de forts épisodes pluvieux, comme l'explique Yves Fagherazzi, Directeur général de Seramm. "L'innovation intervient à divers niveaux dans cet ouvrage. Le premier enjeu, c'était de bien dimensionner le volume du bassin et de le positionner sur le réseau. Ce grâce à une modélisation mathématique qui a conduit à la fabrication d'une maquette permettant de valider ledit volume (une capacité de stockage de 50 000 m3, NDLR)". Autre innovation, "l'utilisation du big data, l'afflux d'infos pour gérer en temps réel les épisodes pluvieux majeurs qui contaminent les fleuves et les mers", détaille de son côté Jean-Louis Chaussade, PDG de Suez Environnement.

Progrès technologique

En effet, il s'agit d'un modèle de simulation - qui sera exploité dorénavant de façon courante, outre la gestion du bassin, et va permettre plus largement la prise de décisions d'exploitation -  créé à partir des images de Météo France. Son objet : déterminer quels volumes d'eau vont tomber et où, avec précision. "Là encore, des modélisations mathématiques nous permettent de prendre les meilleures décisions en fonction de ce constat, à savoir quel volume retenir dans le bassin, s'il va falloir délester... Sachant que si cela arrive, nous pouvons maintenant grâce à la simulation anticiper l'impact qu'auront ces délestages dans la mer, leur extension, leur durée et leur retour sur le littoral", reprend Yves Fagherazzi. Un outil qui a été créé pour être conforme à l'obligation de ne pas déverser plus de 20 fois par an dans le parc des Calanques. "C'est un vrai progrès : il y a 5 ans, les plages marseillaises étaient encore menacées de fermeture définitive... Depuis 3 ans, aucune ouverture ou fermeture ne se fait à mauvais escient", poursuit le directeur général. Enfin, sur la construction même du bassin, des nouveautés techniques ont été mises en exergue, notamment un radié plus souple composant avec les spécificités du sol, ou encore le moulage des parois dans le sol.

Une expertise à valoriser ?

Ainsi, le bassin de rétention Ganay se trouve à la croisée des expertises du groupe Suez : "le consulting, via l'ex Safege, le suivi des travaux, géré par notre centre d'expertise et technique de Bordeaux, les équipes spécialistes dans le domaine de l'eau... C'est la force d'un groupe comme Suez : on additionne les compétences pour parvenir au résultat. Sans oublier la collaboration avec Vinci, qui a mobilisé les siennes en matière de parois moulées, de radié, de tunnelage..."

Et cette expérience, elle est forcément valorisable.  Pourquoi pas en accueillant, au travers de la collectivité, des délégations d'autres villes du monde confrontées à la même question de la maîtrise de leur littoral, soulève Yves Fagherazzi.

L'intérêt, c'est qu'à "chaque opération nouvelle, nous en apprenons un peu plus. L'expertise développée à Marseille nous donne aujourd'hui les moyens de proposer des coopérations dans les villes qui sont confrontées au même faisceau de problématiques : de très forts épisodes pluvieux, une urbanisation galopante et une hausse de la démographie. Nous portons ainsi notre regard sur des villes comme Singapour, Hong Kong... L'Asie, avec le phénomène des moussons, répond typiquement à cette configuration. Mais nous sommes plus largement présents au Maghreb, en Amérique latine et avons également une forte activité en Amérique du Nord", détaille le PDG de Suez Environnement. Et de citer en conclusion, pour illustrer le propos, le contrat remporté  en 2016 pour la construction pour 389 M€ et l'exploitation pendant 37 ans d'une usine de dessalement au Mexique, à Playas de Rosarito.

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