France Digitale, les Pigeons et le manifeste

Comme à peu près tous les secteurs, les élections sont le moment propice pour faire remonter ses desiderata. Avec son Manifeste des startups, l'association qui réunit investisseurs et entrepreneurs y va de ses propositions précises pour favoriser l'entreprenariat comme l'explique Yannick Liabaud, l'ambassadeur PACA.

"Les Pigeons en 2012, c'était nous", rappelle Yannick Liabaud. Et de la révolte qui avait déchaîné les passions est née une volonté de fédérer pour se faire entendre et éviter que le tout se reproduise. A élections présidentielles, remontées d'idées. C'est général, tout le monde y va de ses propositions et France Digital n'échappe pas à la règle. Parce que dit-elle aussi, l'inquiétude qui plane sur les entreprises en croissance ne s'est pas dissipée, bien au contraire. Et pour faire entendre sa voix, venue du terrain, quoi de mieux qu'un manifeste.

Penser différent

Avec 14 propositions réparties en trois thèmes qui parlent de prise de risques, d'Europe ou de réparation d'ascenseur social, France Digitale essaie de balayer le large champ de ce qui soutient l'entreprenariat. Et pour mettre tout le monde dans l'esprit entreprenarial, elle propose par exemple de faire la part belle aux méthodes pédagogiques innovantes. Une idée que détaille Yannick Liabaud. "90 % des personnes qui codent aujourd'hui ont appris sur le tas. La vision que nous avons est qu'il faut préparer à ne pas fonctionner comme des poules", mais plutôt à "apprendre à apprendre".

Dans la même veine, à côté des bacs scientifiques ou littéraires, pourquoi ne pas créer un bac N, comme Numérique. Et comme ne pas rester coincé en silo. "Si l'on avait dans l'entreprise des personnes câblées, capables d'appréhender les grandes innovations et d'intégrer des techniques telles que le deep et machine learning", cela permettrait de gagner en agilité et d'adresser les métiers du numérique. Surtout quand on sait que le numérique est bel et bien un sujet transverse.

Bienveillance économique

Mais si faire comprendre à travers l'éducation et la formation qu'il faut changer de modèle pour permettre aux employeurs d'avoir recours à des talents adaptés à l'évolution de l'économie, l'autre pierre d'achoppement des startup, c'est le financement. Le sujet chez France Digitale est donc intrinsèquement incontournable. C'est par exemple cette nécessité soulignée de faire du capital-investissement français une destination pour les capitaux internationaux et pour cela, de faire bénéficier les investisseurs étrangers d'un régime de transparence fiscale, sans oublier d'harmoniser ce même régime au niveau européen, ce qui ne diverge pas finalement de ce que suggère l'Association française des investisseurs pour la croissance (Afic) dans ses propres propositions soumises aux candidats à la Présidentielle. Autre cheval de bataille, maintes fois évoqué mais pas satisfait, celui de l'accès à la commande publique pour les startup. Ce qui devrait selon France Digitale se traduire par une assouplissement de la recevabilité financière pour ces jeunes pousses pleines de bonne volonté mais freinées vu leur taille. C'est aussi obliger à ce que le minima annuel dédié en sous-traitance à des entreprises innovantes soit explicité dans les réponses aux appels d'offre publics. Bref, France Digitale veut faire souffler un vent de modernité. Yannick Liabaud lui, en appelle simplement "au bon sens". Ce qui peut prendre parfois des airs de révolution quand il ne pourrait s'agir "que" d'évolution.

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