Quel bilan pour la BPM ?

Pour son premier exercice, la Banque Populaire Méditerranée affiche un PNB en retrait de 4,4%. La faute aux taux bas dont souffre encore le secteur bancaire dit-elle... Les projets innovants impulsés au cœur de la fusion vont devoir permettre à la nouvelle-née d'inverser la tendance.

C'est le premier résultat d'exercice post-fusion... celle qui a vu s'unir le 22 novembre dernier dans le giron d'une nouvelle entité appelée Banque Populaire Méditerranée, la BPCA (Banque populaire Côte d'Azur) et la BPCX (soit la Banque populaire Provençale et Corse et sa filiale, la Banque Chaix). Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce mariage de raison n'a pas forcément eu lieu au moment le plus favorable pour le secteur bancaire de façon globale, tant la nouvelle entité a souffert des renégociations de taux d'intérêt demeurés encore très bas cette année. Un phénomène qui se répercute sur le PNB de la banque, en retrait de 4,4 % en 2016 par rapport à l'année précédente (361 M€ contre 378 M€). Malgré tout, la hausse de 1,5 % des commissions a permis de contenir cette baisse, précise le directeur général Christophe Bosson, ajoutant qu'un "PNB en recul est le lot de toutes les banques en 2016, puisque toutes ont souffert de ces renégociations".

L'innovation, une planche de salut ?

A quelques - rares - exceptions près toutefois... Car au sein-même du groupe BPCE, la cousine de la BPM au logo rouge, la Caisse d'Epargne Côte d'Azur (couvrant deux départements, le 83 et le 06), a quant à elle su tirer son épingle du jeu. Elle enregistre en effet un PNB en hausse, à 344,8 M€ en 2016 contre 338,8 M€ en 2015. Les raisons de la croissance ? Une stratégie portée majoritairement sur l'innovation, avait alors expliqué Christophe Pinault, président du directoire. "Nous investissons dans des projets, nous nous battons, nous allons au contact des entreprises, des particuliers, nous développons des activités nouvelles". Ainsi en est-il par exemple de la Digital Academy, "spécialitée" Caisse d'Epargne Côte d'Azur lancée fin 2016 répondant à la vocation de lieu d'échanges, de créativité et de développement au cœur de l'Eco Vallée à Nice et s'appuyant sur la capacité d'innovation des startups.

Il ne serait toutefois pas juste de dire que la BPM n'a pas axé son développement sur l'innovation... Loin s'en faut. C'est déjà tout l'intérêt de la fusion, qui a été opérée pour répondre aux défis de demain et notamment réfléchir sur la façon de se moderniser en intégrant le digital. Ce afin de séduire un client, particulier ou entreprise, mu par les nouveaux usages inhérents au 2.0. Et la BPM commence déjà à récolter les fruits de cette réflexion... "Nous avons été les premiers à passer un partenariat avec Apple Pay, prenant la mesure de l'importance des paiements à distance. Et nous avons également élargi cette offre à tout ce qui est Android", poursuit Christophe Bosson, évoquant par ailleurs d'autres projets en cours, parmi lesquels "la création d'un agrégateur propre à la banque".

Redresser en 2017

Il est vrai que la BPM s'est fixé des objectifs ambitieux : "amorcer et construire la fusion selon un plan de 18 mois, alors qu'habituellement, ce type d'opération nécessite plusieurs années". Les coûts de la fusion, évalués à 35 M€, seront, selon les prévisions de Christophe Bosson et du président Michel Hillmeyer, absorbés sur deux ans. "Nous en avons passé 15 en 2016, on doit encore en passer 20 cette année". Par ailleurs, les volontés de trouver des relais de croissance vibrant au diapason des nouveaux usages sont indéniablement là. Et si le fameux plan n'en est qu'aux prémices, puisque certains projets en termes de digitalisation sont encore à concrétiser (et le premier d'entre eux et non des moindres, la fusion informatique des deux anciennes banques, qui va s'amorcer à présent), nul doute que d'ici l'échéance de 18 mois, la BPM va récolter le produit des graines d'innovation semées en amont. Sur le PNB aussi ? C'est en tout cas l'objectif que vise Christophe Bosson, prévoyant une croissance de 2 à 4 % de ce dernier en 2017. "Nous allons l'infléchir sur les volumes", précise-t-il. Et c'est en bonne voie : premiers effets constatés de la fusion, une plus grande facilité à se développer sur le segment de marché de la PME. "Il y avait des besoins que l'on ne pouvait satisfaire du fait de nos limites d'interventions. Nous l'avons aujourd'hui intégré dans notre nouvelle organisation, avec une équipe au sein de l'ex-BPCX qui est la tête de pont de cette orientation. Et les premiers signes sont encourageants", conclut Michel Hillmeyer.

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