Quand Cannes s'allie à Vivendi et Canal +

Si avec la seconde l'histoire d'amour est déjà bien entamée via le Festival du Film, c'est ensemble que ce trio stratégiquement constitué veut faire de l'Institut du storytelling fraîchement lancé, un centre de formation référent en Europe.

Cannes, son Festival, ses stars et ses paillettes... C'est le très agréable côté face. Le côté visible par tous, celui qui fait l'image de l'ancien village de pécheurs devenu mondialement célèbre.

Côté pile, c'est un tout aussi célèbre village de pêcheurs qui à bien conscience que les paillettes une fois par an ce n'est pas suffisant. Mais que c'est néanmoins un bon point de départ pour créer de la plus-value. Et c'est comme cela qu'est né le projet technopole de l'image, installé à l'est de la ville.

Bonne chaire

Cette idée de créer une filière dédiée aux industries créatives est le dada (parmi d'autres) de David Lisnard, le maire de Cannes. La création de CréaACannes, la pépinière qui accueille les jeunes pousses de ce secteur depuis 2014 est la première brique d'un plus vaste ensemble, baptisé Bastide Rouge et qui accueillera en 2019, étudiants, bâtiment de recherche, résidence, cité d'entreprises... Voilà pour les structures en dur. Sauf qu'il faut bien lui donner aussi un contenu pédagogique. Et ça, c'est, entre autre, le rôle de la Chaire internationale Cannes -Vivendi-Canal+, lancée officiellement ce 18 mai. Une Chaire qui va distiller des formations dans le domaine de l'écriture et de la création de contenu. Mais une Chaire qui va surtout accueillir l'Institut du storytelling. Et c'est cela, l'arme stratégique.

Equilibre de cycliste

Car pour créer son Institut, Cannes n'a pas hésité à sortir l'artillerie lourde.

Elle s'est d'abord alliée avec l'Université Côte d'Azur, notamment pour la sélection des étudiants. Mais elle est aussi aller démarcher l'UCLA, histoire de s'accorder une très belle référence. D'ailleurs les étudiants qui sortiront diplômés le seront de l'Université Côte d'Azur mais aussi d'UCLA.

Cependant, pour financer le tout quoi de plus normal que de se tourner vers Canal + et Vivendi. Qui du coup, investiront 250 000 euros par an. Démarrage pour de vrai en avril 2018 avec une dizaine d'étudiants et une formation de six semaines.

Intérêts convergents

L'institut du storytelling, c'est forcément pour chaque partie une question de win-win. Quels intérêts alors pour Vivendi ou Canal + ? Ceux de dénicher les pépites et de pouvoir être les premiers à utiliser du contenu de qualité, capable de convaincre le public, et pas que dans l'Hexagone. "Nous espérons mettre à l'image ce que la première promotion pourra proposer", avoue Franck Cadoret, le directeur de Vivendi. Maxime Saada rappelle que Canal +, dont il est le directeur général, est le premier financeur du cinéma français. Evidemment ils participeront aussi à des expériences in vivo. Cannes, quant à elle, sait qu'elle doit appuyer son développement économique sur une assiette plus large que le Festival du film ou que l'événementiel et que son axe de croissance est en dehors des frontières. "Cannes s'en sortira par l'international", dit lucide, David Lisnard. Ça s'appelle aussi savoir rester sous le feux des projecteurs.

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