Cinéma : pourquoi la Région met la main à la poche

Le décor : le festival de Cannes bien sûr. Dans le rôle des acteurs principaux : Christian Estrosi, le président de la Région Provence Alpes Côte d'Azur et Frédérique Bredin, présidente du CNC. Le synopsis : signer un accord pour financer plus fortement la filière du 7ème art. Histoire de rester tête d'affiche.

Le cinéma n'est pas une industrie si différente des autres. Plus glamour parfois - comme en cette période de Festival du Film - mieux perçue souvent - l'effet "star" et paillette - mais n'ayant pas moins besoin d'être encouragée, notamment financièrement. En Provence Alpes Côte d'Azur, le sujet fait totalement partie de la "politique" d'attractivité.

Fois deux

Tête d'affiche derrière l'Île de France comme destination de tournages avec 5 000 jours dédiés à cette activité, la Région c'est le soleil, des décors multiples - ce qui facilite bien les choses mais n'est absolument pas suffisant - et économiquement c'est un poids certain : 448 entreprises pour 6 500 emplois. Une filière qui se structure fortement. Qui multiplie les projets, qui attire... Et qui a besoin de financement.

L'accord conclu entre la Région et le CNC va dans ce sens. Aide à l'animation, au développement, doublement de celles consacrées au documentaire comme de celles pour le long métrage fiction. Des aides à l'écriture en résidence vont également être accordées directement aux auteurs.

Pas oubliées du dispositif, les salles de cinéma devraient aussi bénéficier du coup de pouce qui va bien, notamment dans les zones rurales où le cinéma itinérant et de plein air est un vecteur d'animation sociale et culturelle.

Financer, acteur de réussite

Si les aides annoncées vont bien évidemment dans le bon sens, il est certain que le financement est l'une des données essentielles de la réussite des projets de production. C'est notamment l'un des sujets qu'abordent les producteurs eux-mêmes. A Cannes, Sébastien Aubert et David Guiraud, les deux fondateurs d'Adastra Films ont créé en 2015 un fonds spécifique, baptisé Adastra1, abondé pour l'heure à hauteur de 80 000 euros par des investisseurs privés, mais qui reste ouvert à la souscription. A Marseille, Sabrina Roubache et son fonds baptisé Gurkin Invest Films est en passe d'atteindre son objectif de réunir 1 M€ douze mois après son lancement. Et essaime déjà en Corse avec les mêmes perspectives.

L'enjeu des compétences

Dans la cité du cinéma, la Chaire internationale Cannes - Vivendi-Canal+, lancée officiellement ce 18 mai va former dans le domaine de l'écriture et de la création de contenu, avec en son sein, l'Institut du storytelling. L'idée ici est bien de détecter les talents, les former, en faire des pépites à la plus-value capable de répondre aux enjeux, défis et évolutions de demain. Le financement - à hauteur de 250 000 euros par an - obtenu de la part de Vivendi et Canal + est tout autant révélateur des besoins de la filière.

Décidés à utiliser la fameuse méthode du "chasser en meute", les acteurs de l'économie cinématographique régionale sont conscients que pour être visibles, entendus, regardés, d'Hollywood ou d'ailleurs, il faut privilégier le jeu collectif. C'est "nouveau" mais indispensable.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.