Ce que Renaud Muselier veut pour PACA

De l'Europe, bien sûr, la poursuite de la smart région, la création d'un label culturel et toujours le soutien aux entrepreneurs… la feuille de route du nouveau président de Provence Alpes Côte d'Azur s'inscrit dans la lignée de celle de son prédécesseur. Et avec le maire de Nice, une certaine idée du travail d'équipe.

Ils étaient venus, ils étaient tous là en ce jour de passation d'écharpe, du secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement mais aussi Maire de Forcalquier, Christophe Castaner, à Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire de Marseille. Venus pour assister sans surprise à l'installation de Renaud Muselier dans le fauteuil de président de Provence Alpes Côte d'Azur. Une élection particulière étant donné le contexte mais qui a permis au nouveau chef de la Région de poser les axes de sa politique.

Pas Eurobéat

Député européen, Européen donc plus que convaincu, Renaud Muselier l'a asséné a nouveau, "l'Europe sert si l'on sait s'en servir". Autrement dit c'est un outil qui soutient l'économie et pas seulement financièrement - même si le nouveau président l'a rappelé, d'ici 2020, ce seront 2 Mds€ qui auront été injectés sur le territoire - mais aussi socialement, prenant pour exemple ce qu'il a imposé en tant que député européen lors de la réforme portuaire : que les pilotes étrangers qui veulent travailler en France soient dans l'obligation de battre pavillon étranger. "Nous sommes ainsi protégés des dumpings et préservons nos emplois". Et si Muselier dit ne pas être Eurobéat il insiste sur la fonction nourriture financière que Bruxelles permet également aux projets entreprenariaux modestes. Parce qu'il n'y pas que les projets structurants qui comptent.

Smart toujours

Evidemment, pas question de ne plus impulser la smart région, cette volonté portée par Christian Estrosi de faire de Provence Alpes Côte d'Azur la première région très intelligente, connectée et durable d'Europe, une région où le numérique simplifie la vie du citoyen, offre des perspectives de business pour les entreprises et permet aux territoires parfois oubliés comme les départements alpins de déployer la smart montagne, autre axe de développement du tourisme. Le tourisme, cette mamelle qui s'est refait une beauté programmatique avec la naissance des marques Provence et Côte d'Azur, avec sa politique de (re)conquête du touriste est un sujet que connaît bien aussi celui qui est également président du CRT.

Conquête de l'espace

Et puis il y a la question aménagement du territoire. A l'heure des métropoles, le sujet n'est pas anodin. Renaud Muselier sait qu'il ne suffit pas de tracer les contours sur le papier pour que tout fonctionne sans anicroches. "Nous allons nous saisir du sujet de la transmission des entreprises" promet le nouveau président régional qui rappelle que le fonds d'investissement régional va soutenir l'accompagnement direct des artisans et commerçants dans l'acquisition de machines nécessaires à la pratique de leur activité. Et puis il y a aussi cette partie rurale du territoire que la Région ne saurait oublier. "Les agriculteurs ne sont pas des jardiniers de l'espace mais des entrepreneurs à part entière que nous voulons aider et soutenir". Et le médecin qu'il est de ne pas davantage ignorer le sujet des déserts médicaux, d'où cette annonce d'amplifier les dispositifs déjà existants.

Avec l'instauration d'un label "capitale régionale de la culture", Renaud Muselier veut réitérer et pérenniser l'engouement généré avec MP 2013 et pas que en terme d'appropriation de l'événement par la population mais parce que c'est aussi un axe de gain économique, pour rappel MP2013 ayant généré 500 M€ de retombées.

Méditerranée mon amour

Se tourner vers "ce que le général de Gaulle appelait l'Orient compliqué", voilà l'indispensable regard que la Région doit porter, estime Renaud Muselier, c'est-à-dire vers les pays du Golfe et de la Méditerranée. Ce qui semble une lapalissade est pourtant bel et bien une vraie stratégie qu'il ne faut pas seulement appeler de ses vœux mais à qui il faut donner toutes les chances de réussir. En effet, "nous avons tous les atouts géographiques, culturels, économiques" pour avoir la politique internationale qui va bien. Et pour apporter de nouvelles opportunités d'affaires, de nouveaux marchés aux entreprises provençales, alpines et azuréennes. Le nerf de la guerre.

Le programme sur lequel Christian Estrosi avait basé sa présidence s'appelait "Ça va changer". "Nous avons commencé en équipe, nous finirons en équipe", redit pour sa part Christian Estrosi.

Finalement, ça va (pas trop) changer. Et la stabilité, ça a - parfois - du bon.

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