Telecom Valley - industrie : même combat ?

Le cluster des entreprises du numérique basé à Sophia-Antipolis continue de se rapprocher du monde industriel azuréen. Parce qu'il y a bien quelques problématiques en commun.

On les pensait éloignés. Depuis 2015, ils sont pourtant bien plus proches. Entre le cluster des entreprises du numérique et les industriels azuréens, on est passé du mode chacun dans son coin au mode ajout de compétences. Essentiel et assez malin.

Bonnes initiatives

Le premier pas c'est Telecom Valley qui le fait il y a deux ans. L'initiative revient à Pascal Flamand, le président d'alors, tout simplement parce que "nous ne nous connaissons pas et que nous avons beaucoup à apprendre mutuellement". Un constat suivi d'une action, la participation du cluster à Industria, le rendez-vous annuel et devenu incontournable de la filière industrielle azuréenne. Une première approche, qui n'est pas restée unique mais qui surtout a été productive.

"Le dialogue avec les industriels est meilleur", souligne d'ailleurs Pascal Vignon, l'un des deux co-présidents élus en mars dernier. La preuve : Telecom Valley continue de participer à Industria.

Mais ce n'est pas là l'unique manifestation de l'intérêt réciproque. Il y a aussi SoFab, le FabLab que le cluster gère et qui n'est pas sans répondre à la problématique numérique de l'industrie, entre virage obligatoire et industrie 4.0 qui se profile largement. "Nous avons vocation à accompagner les industriels sur ce sujet", dit bien Pascal Vignon. Des projets seraient d'ailleurs en cours de développement.

Autre sujet à partager, le lean management, un thème "sur lequel les industriels sont arrivés très tôt", reconnaît Pascal Vignon et qui ont donc de la plus-value à apporter aux entreprises du numérique. "Nous allons chercher des retours d'expérience et des bonnes pratiques". C'est ce qui s'appelle le fameux win win...

Mode d'emploi

Pas gagnant du tout en revanche est le problème de recrutement de talents. Une pénurie là encore que la filière numérique et la filière industrielle partagent. Et que Pascal Vignon analyse par "un manque d'attractivité de la région", essentiellement imputable "à la pression sur les salaires et un immobilier dont le coût augmente". Et le président de l'association de rappeler que seuls 250 ingénieurs sont formés par an quand les besoins sont bien plus élevés, de l'ordre de 2 000 postes à pourvoir annuellement. "Les écoles ne produisent pas suffisamment d'ingénieurs. On constate une désaffection envers les matières scientifiques après le bac". Or la filière industrielle embauche à bac +2 et la filière numérique à bac +5. Le manque se fait donc très vite sentir.

Sur ce sujet précis, Telecom Valley travaille à organiser d'ici la fin de l'année, via sa commission Emploi-Formation, un Forum de l'emploi dont le but est d'être pragmatique en réunissant en un même lieu les entreprises qui recrutent et les profils qualifiés. Une autre action win win. Mais qui ne peut résoudre le problème de fond. Comment favoriser les métiers scientifiques ? Comment orienter vers les filières qui recrutent ? Et surtout ne pas être obligés d'aller recruter à l'étranger ? La nouvelle ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, alors présidente de l'Université Nice Sophia Antipolis avait été sensibilisée sur le sujet notamment par le patronat local. Frédérique Vidal, désormais au gouvernement, contribuera-t-elle à porter la bonne parole ?

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