Philippe Renaudi, la croissance et la (bonne) formule à appliquer

Pas suffisant, c'est le verdict du patron des patrons azuréens après les premiers pas du gouvernement en matière économique. Pour encourager les entreprises, il faut le vrai bon coup de pouce pour embaucher, former en fonction des filières en tension et prendre en compte les desiderata venus du terrain.

Certes "des signes forts" ont été envoyés reconnaît le président de l'UPE 06. Mais l'élève Macron, bien que faisant preuve d'une apparente bonne volonté, peut encore mieux faire, estime le patron des patrons azuréens. Et s'il avait pris position au second tour pour celui qui est aujourd'hui président de la République, cela n'empêche pas Philippe Renaudi de monter (encore) au créneau.

Bons signes ?

La réforme du Code du travail ? "Pas assez ambitieuse". Le prélèvement à la source ? "Il faut l'abandonner". Le compte pénibilité ? "Nous demandons une suspension définitive".

Et si de manière générale, "ça va dans le bon sens", ces points noirs vont devoir être rapidement éclaircis. Car frémissement indéniablement, il y a. Mais un frémissement ce n'est jamais qu'un signal encore trop faible. A qui il faut donner tous les atouts pour s'amplifier. "Durant 15 ans, le Code du travail a été durci. Résultat : 6 millions de chômeurs. Plus une entreprise n'ose embaucher. L'hyper-protection est néfaste". Bref, le vrai changement, ça doit être maintenant.

Le bon sens

Et pour ce qui concerne "son" territoire, celui des Alpes-Maritimes, Philippe Renaudi a sinon une méthode, tout au moins une stratégie : jouer collectif et écouter ce qui vient de la "base".

Le rapprochement effectué avec la Chambre de commerce et d'industrie Nice Côte d'Azur ? La meilleure façon de constituer un duo qui "a du sens", insiste le patron azuréen et qui estime-t-il, pèse dans le développement économique local, ne serait-ce que parce qu'il permet à chaque entité d'être dans son rôle - à l'Upe le rôle de syndicat, à la CCI celui de conseil - et d'être à l'écoute des entreprises. Cette oreille tendue envers les spécificités locales, c'est l'indispensable façon de sentir ce qui ne va pas. Les Rencontres économiques, instituées à l'automne dernier et qui rassemblent parlementaires, élus et entreprises, vont se poursuivre dans les différents bassins du département. Parce qu'elles permettent une certaine proximité extrême et l'occasion pour les élus d'être la courroie de transmission vers les instances nationales. "Cela donne aux chefs d'entreprises l'impression d'être écoutés et entendus" dit Philippe Renaudi. Une sensation jamais inutile.

Parce que parmi ce qui ne va pas, il y a la problématique du recrutement et son corollaire, la formation. "40 000 emplois sont non pourvus en PACA. Même s'il n'y en avait que 10 000, ce serait 10 000 de trop. Dans un pays qui cherche à créer de l'emploi, cela n'est pas normal. Nous avons un problème de fléchage. Il faut arrêter de former des psychologues alors que l'on a besoin d'informaticiens. Et il faut des jeunes "employables" au sortir de leur cursus". Un sujet que Philippe Renaudi évoquait avec Frédérique Vidal, trois semaines avant sa nomination comme ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et l'innovation. Un premier relais national efficace ? Un relais, indéniablement, le bienvenu.

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