Quelle sera la future façade maritime de Marseille ?

Ce n’est pas le moindre des chantiers... mais malgré tout, l’appel à projet international du J1 n’est pas une fin en soi. Il ne figure qu’une étape dans la transformation radicale qui atteindra à terme l’ensemble de la façade maritime de Marseille. A quoi ressemblera-t-elle ?

Le moins que l'on puisse dire, à l'aune du lancement de l'appel à projet international du J1, c'est que l'heure est à l'euphorie... et à l'ambition. On le serait à moins : après le Mucem, le Silo, la Fondation Regards de Provence, les Voûtes de la Major, les Terrasses du port ou encore les Docks, transformations qualifiées de "pleine réussite, tant au plan commercial, touristique qu'urbain", par le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, c'est au tour du J1 de s'apprêter au lifting. Ce n'est pas un petit chantier : le périmètre concerne 3 plateaux de 8 500 m2 construits sur l'eau, 16 500 m2 de terre-pleins, l'usage possible des postes 82 et 84 et éventuellement, "si certains candidats le souhaitent, un lot optionnel, à savoir un linéaire de 700 mètres sur la partie Sud de la digue du large à mettre en valeur", précise la présidente du directoire du GPMM, Christine Cabau-Woehrel. Bref, un projet forcément d'envergure qui continuera à conforter la place marseillaise - et le Grand Port Maritime, qui tirera du revenu de ses aménagements des ressources supplémentaires pour investir et optimiser ses équipements - dans la vocation qu'on lui enjoint : gagner en attractivité et en compétitivité. Savoir jouer des coudes vis-à-vis de ses concurrentes internationales... Rotterdam en tête.

Un idéal : Istanbul

Et pour ce faire, l'équipe dirigeante du GPMM, qui assure que contrairement aux deux consultations précédentes, l'appel à projet ne demeurera pas infructueux, entend viser haut. Car la ville que Jean-Marc Forneri, président du conseil de surveillance, cite en exemple, ce n'est rien de moins qu'Istanbul... La même qui fait office de vitrine politique, cherche à acquérir ses galons de ville-monde et se façonne à coup de mégaprojets. Ces derniers parfois qualifiés de titanesques, à l'instar du Kanal Istanbul, qui opérera une mutation radicale du site et un redéploiement de l'agglomération pour un coût estimé entre 10 et 20 milliards de dollars... Au programme, un troisième aéroport, de vastes zones résidentielles et d'affaires, deux villes nouvelles de part et d'autre du Bosphore... Alors certes, à Marseille, dont l'appel à projet du J1 pourrait se chiffrer entre 150 et 200 M€ de travaux, on n'en est pas là. Mais le ton est donné. Et puis, ce n'est qu'une pierre de plus à l'édifice. "Un nouvel appel à projet sera lancé à la fin de l'année pour l'extension des Terrasses du Port. Dans la foulée, nous sélectionnerons également un grand urbaniste afin d'amorcer la réflexion sur l'aménagement des 400 hectares qui vont du J1 à l'Estaque", annonce Jean-Marc Forneri. Les grands noms, si possible mondiaux, sont bien évidemment attendus. Et Jean-Claude Gaudin de citer le Master Plan d'aménagement et de développement liant le Port de Marseille-Fos et l'ensemble des collectivités territoriales visant à se pencher sur la "grande Joliette". "Je pense enfin aux 640 hectares dédiés au projet PIICTO qui constitueront une nouvelle étape de nos perspectives de développement", martèle encore le maire de Marseille. A terme, c'est bien toute la façade maritime qui s'en trouvera transformée.

Quelques éléments de prospective

Mais à quoi tout cela pourrait-il ressembler ? Les exigences définies dans l'appel à projet donnent quelques pistes. Des bémols, tout d'abord : les aménagements proposés ne doivent pas nuire à l'activité portuaire, ni consister en la proposition de casino, boites de nuit... Enfin, les projets dont l'objet est exclusif (100 % bureaux, loisirs ou commerces) ne seront pas éligibles non plus. La volonté de l'équipe dirigeante du GPMM étant que les candidats se tournent vers des programmes multi-activités ou multifilières, une combinaison harmonieuse entre les métiers portuaires et les synergies culturelles et urbaines. "Pas question que l'on fasse Miami sur Méditerranée. Un groupement qui avance l'idée d'utiliser les bords à quais et la digue du large bénéficiera par exemple d'a priori positif. Un projet qui permettrait à un plaisancier amarrant son yacht d'aller admirer des sculptures sur la digue, avant de faire du shopping puis de réaliser une visite touristique et culturelle des lieux tandis que son bateau serait entretenu par les équipes portuaires a par exemple toute cohérence", illustre Jean-Marc Forneri, ajoutant que des intérêts, à l'échelle internationale, se sont déjà déclarés pour cet appel à projet. Voire... pour celui qui n'a pas encore été lancé, à savoir celui concernant l'extension des Terrasses du Port. Puisque c'est parce qu'ils ont été sollicités sur l'aménagement de cette zone que les dirigeants du GPMM ont décidé de lancer cet autre appel à projet fin 2017. Mais en la matière, pas question d'aller vers du tout-boutique. "A Paris, des parcs de loisirs indoor se sont développés... Ce type d'aménagement serait bienvenu", ajoute Jean-Marc Forneri. Mais pour l'heure, c'est bien du J1 qu'il s'agit...

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