Skema Business School et le principe de la firme globale

Avec sa structure volontairement atypique et un ancrage international revendiqué, l'école de management basée à Sophia-Antipolis fait encore évoluer son modèle pour dit-elle répondre plus finement aux enjeux des entreprises. Et des étudiants capables d'innovation.

Skema Business School est un peu comme une entreprise qui grossit, grossit, grossit : elle doit s'adapter. Dans un environnement concurrentiel fort, il est évident que se différencier est la clé pour être visible et compétitif. A ce jeu-là, Skema Business School assure être dans le peloton de tête. En 2009, il était par exemple déjà question d'ouverture à l'international. Aujourd'hui il est question de réponse adaptée aux entreprises et d'accompagnement plus large à l'entreprenariat. Car c'est cela, l'économie de demain.

Casser l'inertie

Le choix de se structurer en académie, c'est justement pour "répondre aux besoins des entreprises", donnant faveur à la multidisciplinarité. "Il faut décloisonner les disciplines" dit Alice Guilhon, la directrice générale de l'école. "Et travailler ensemble autour des trois axes qui font notre ADN, c'est-à-dire la globalisation, la digitalisation et la numérisation". Alors certes c'est une petite révolution dans un milieu plutôt habitué aux schémas classiques. C'est que la transversalité n'est pas naturelle. "Nous voulons casser l'inertie du monde académique".

Dans un monde des écoles de management - quid des classements, ces sacro-saints bons points distribués sur des critères qui ne prêtent pas toujours à l'unanimité ? "C'est une condition nécessaire. Les classements viennent sanctionner la stratégie d'une école. Mais une stratégie ne doit pas être basée sur les certifications ni sur les classements. Si les classements viennent conforter la stratégie, c'est parfait. Peut-être à nous d'expliquer en quoi notre stratégie est ambitieuse, différenciante et devrait être prise en compte par les classeurs".

Entreprise globale

La différenciation de Skema BS justement c'est quoi ? "Une structure atypique" dit la directrice générale. Et encore une fois une volonté de sortir des sentiers battus avec la forte implication à l'international (outre Paris, Lille et Sophia-Antipolis, Skema est présente à Raleigh aux Etats-Unis, à Belo Horizonte au Brésil et Suzhou en Chine NDLR). "Nous avons choisi d'être Chinois en Chine, Brésilien au Brésil, Américain aux Etats-Unis. Nos sommes une firme globale avec une holding qui est française, mais demain, cela peut évoluer. Peut-être que d'autres nous suivrons..."

Bacs à sable

S'il faut donc répondre au plus près des demandes des entreprises, il va de soi qu'il faut tout mettre en place pour pousser les capacités des étudiants à entreprendre. Et là encore, Skema Business School veut faire fi des routes toutes tracées pour prendre les chemins de traverse. Ça, c'est le rôle de Skema Ventures. L'objectif est de "permettre à un étudiant qui développe une idée à Sophia-Antipolis de pouvoir la faire incuber en Chine et accélérer aux Etats-Unis, entouré pour cela d'une équipe de professeurs et de coachs. C'est faire des campus de Skema, des bacs à sable. Nous ne voulons donner aucune limite géographique. Ainsi les projets qui émergent sont davantage des solutions globales. Rêver d'un projet en Chine n'a pas les mêmes contours qu'un projet à Sophia-Antipolis".

Logique d'écosystème

Intégrée dans l'Université Côte d'Azur qui porte l'Idex, Skema BS s'y implique fortement,  des diplômes et des parcours à l'international étant dessinés en commun. "L'Idex est une superbe opportunité de montrer ce que nous savons faire et qu'il est possible de marier le public avec le privé. C'est prometteur". Accueillir aussi le Village by CA dans son giron fait partie de cette "logique d'écosystème". Une déclinaison de la célèbre fertilisation croisée du professeur Laffitte, le père fondateur de la technopole de Sophia-Antipolis De même, la participation au cluster Educ'Azur est une façon de faire partie des initiatives qui vont dans le même sens. Skema développe d'ailleurs le K-Center, un "vrai laboratoire d'innovation, un lieu physique, sorte de hub où chacun peut partager son idée d'innovation". Plusieurs millions d'euros - le montant exact n'a pas été précisé - y ont été consacrés.

"Je crois beaucoup aux logiques partenariales sur ce territoire", indique Alice Guilhon.

Une philosophie tout autant qu'une nécessité.

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