L'objectif international du pôle PRIMI

Le cluster régional des industries créatives, basé à Marseille, veut aller plus vite sur sa dimension export. Tout en intensifiant la structuration d'une filière riche en compétences, mais encore trop dispersée.

Les industries créatives en Provence Alpes Côte d'Azur vont plutôt bien, merci. Dynamiques, visibles, reconnues. Mais cela n'empêche pas les défis et les pistes d'amélioration. Car il y en a, évidemment. Et l'une d'entre elles concerne l'international. Plus exactement la visibilité du pôle PRIMI en dehors des frontières régionales et nationales. Ça, c'est la feuille de route que se fixe Frédéric Chambon. Le directeur général du cluster, nommé en septembre dernier, arrive avec dans son escarcelle sa vision et surtout son expérience de l'international développée dans les pays émergeants, autant dans des structures privées que publiques. L'international, un axe qui devient aujourd'hui primordial pour un cluster couvrant une grande région (fiaancé  nourri d'une centaine d'adhérents évoluant dans l'animation, l'audiovisuel, le jeu vidéo, la communication digitale ou le cinéma.

"Notre volonté est de projeter l'écosystème à l'international mais aussi d'attirer l'international dans la région. Il faut placer davantage PRIMI et l'écosystème en réseau", annonce Frédéric Chambon. Une mise en réseau qui doit se faire avec des labs, d'autres clusters, "entrer dans des collaborations qui ouvrent la porte de l'international, pour des projets concrets. Cela crée ainsi des leviers, déclenche des gammes de relation, de business". Clairement, ne pas rester hors-sol, mais "créer une dynamique d'échanges croisés".

Belgique, Canada, et cetera...

C'est par exemple du côté de la Belgique que PRIMI tourne son intérêt. Le Plat Pays, ses "clusters bien structurés et ses mécanismes financiers intéressants" pourraient être une source d'inspiration et de liens plus étroits à nouer. Le Canada est également une piste privilégiée, notamment Toronto et Vancouver, plutôt dynamiques sur le volet innovation. Le British Council, l'organisation gouvernementale qui promeut les relations culturelles britanniques, a également fait part de son intérêt pour le cluster régional.

Fragmentation

"Les industries créatives représentent un vrai secteur à part entière cependant il faut faire un effort de fédération, car il est encore trop fragmenté", analyse Frédéric Chambon. La distance entre les deux pôles géographiques que sont d'un côté les Bouches-du-Rhône et de l'autre les Alpes-Maritmes peut rendre "compliqué" un rassemblement des compétences pourtant indispensable. Pourtant, la volonté semble bien être présente et pas seulement que du côté des entreprises. Les institutionnels - comme la Chambre de commerce Nice Côte d'Azur qui porte la Commission du film - aussi savent que l'union est la meilleure façon d'atteindre la fameuse taille critique, celle qui donne justement de la visibilité nécessaire à l'international.

Les GAFA en embuscade

PRIMI en PACA, c'est un ADN très fortement composé d'audiovisuel dit "classique", deuxième destination de tournages de contenu télévisuel oblige. "Cela dit quelque chose de l'écosystème", remarque Frédéric Chambon. Pour ce qui concerne le contenu innovant, les entreprises ont aussi su être proactives. "Audiovisuel classique, documentaire et audiovisuel de demain, cela crée de la cohérence de contenu. C'est un enjeu politique, économique et territorial. La prédominance de la technologie fonctionne au service des contenus. Les industries créatives portent les besoins". Mais le danger vient des plus gros, des GAFA qui ont bien compris qu'il fallait une offre plus complète et structurée, "qu'il faut contrôler toute la chaîne". Un risque accru de se laisser dépasser si les industries créatives justement ne défendent pas leur place. "Lorsque le circuit sera fermé il sera trop tard. Il est vital de continuer à développer une industrie créative", argumente Frédéric Chambon.

Le maillon faible ?

Si le secteur dispose de beaucoup d'outils pour performer, peut-être manque-t-il un maillon à la chaîne, celui de l'accompagnement. Approché par un fonds d'investissement canadien, PRIMI réfléchit en même temps à la mise en place de dispositifs qui n'existent pas et qui pourraient se placer entre les différentes étapes de création et financement. Une sorte d'accélérateur comme il existe pour les startups et les PME dynamiques, capable d'architecturer l'offre pour avoir un accès au marché cohérent. "Il ne suffit pas d'aller chercher de l'argent pour qu'un entreprise ou un projet fonctionne".

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