Jean-Jacques Castillon : "Nos infrastructures, c'est notre compétitivité territoriale"

Activité des travaux publics et du bâtiment, question cruciale du traitement des déchets, délais de paiement… les sujets qui pourraient fâcher tout rouge le secteur ne manquent pas et plutôt que d'opposer mieux vaut expliquer. C'est la démarche engagée par Jean-Jacques Castillon, le président de la FBTP 83 qui engage le dialogue avec les députés varois.

Il s'agit d'une question de "timing". D'autres diraient d'alignement des planètes. En résumé, c'est le bon moment. Le bon moment pour ouvrir le dialogue avec les parlementaires, tout juste élus et dont il faut parfois pour les nouveaux venus en politique expliquer les tenants et les aboutissants. Réunion au sommet aura donc lieu le 10 novembre prochain. Avec des points précis à aborder.

Mobilité oui mais les infrastructures d'abord

En premier lieu, l'activité des travaux publics dont "70 % de l'activité est liée à l'investissement public, une donnée que les députés doivent avoir en tête" dit Jean-Jacques Castillon. Dans le viseur, la loi d'orientation sur les mobilités voulue par le Président de la République pour le premier semestre 2018. Le candidat Macron avait prévu un Conseil d'orientation des infrastructures qui devait éviter les stop-and-go. "Notre message est de dire que ce n'est pas tout d'avoir des services performants mais qu'il faut que les infrastructures précédent. Les questions de mobilité se résoudront d'abord par des infrastructures de qualité. Or depuis 5 ans nos infrastructures - qui étaient de bonne tenue - se dégradent car des investissements n'ont pas été faits. C'est une question de compétitivité des territoires. Nos infrastructures c'est notre compétitivité et donc notre économie".

Eviter les contractures

Côté bâtiment, le sujet des APL crispe le secteur. "Va-t-on être capable d'en sortir par le haut pour qu'il n'y ait pas de blocages de l'investissement de la part des promoteurs ? Au niveau national, le logement social représente quasiment dix points de l'activité du bâtiment", précise le président de la FBTP 83 comme pour bien faire mesurer quelles pourraient être les conséquences économiques d'une contracture qui se mettrait en place. De même, la suppression des APL liées à l'accession à la propriété pose "la question de la solvabilité des ménages modestes dans leurs projets d'acquisition".

Et puis il y a aussi la thématique de la rénovation énergétique, et sur ce point, pour Jean-Jacques Castillon, les pouvoirs publics ne sont pas toujours en capacité de montrer l'exemple. Alors que si "le parc des bâtiments publics faisaient en sorte de lancer des travaux de rénovation énergétique et d'accessibilité, cela ferait une somme de chantiers pour les entreprises et irriguerait de façon positive les territoires".

Micro-entreprise, maxi concurrence

Dans la famille des sujets qui fâchent vraiment très fort, on retrouve celui de l'auto-entrepreneur appelé désormais micro-entrepreneur, avec la même demande faite de la part de la profession : sortir le bâtiment du champ de la micro-entreprise. "Si le dispositif partait d'une bonne intention, il relève aujourd'hui d'une mauvaise opération. Il représente une concurrence qui n'est pas anodine". A rajouter à cela le statut de travailleur détaché qui fait l'objet d'inquiétudes de la part de la profession laquelle estime qu'un certain temps va s'écouler avant que la régulation soit effective. "On canalise mieux la fraude, mais on ne résout rien", une problématique qui perdurera "tant que nous n'aurons pas le même régime social en Europe".

Facilitation

La thématique des déchets pose aussi une véritable interrogation, d'autant que depuis le 1er janvier 2017, les négociants en matériaux ont l'obligation de récupérer les déchets chantiers de leurs clients. "Les décharges publiques doivent laisser la place à une offre de déchetterie privée. Le professionnel doit pouvoir valoriser la mise en décharge", estime Jean-Jacques Castillon. "Et il faut une offre plurielle dans tous les territoires".

Et si en plus de tout cela, les délais de paiement étaient respectés, cela ferait du monde du BTP un secteur qui gagnerait en compétitivité. La question est bien là, autant pour la bonne santé économique intérieure que l'attractivité extérieure.

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