Quand nombreuses sont les PME qui ont le regard tourné vers les Etats-Unis ou l'Afrique, l'Asie de l'Ouest reste un territoire peu exploré. C'est notamment le cas de l'Iran. Cette Perse, qui depuis janvier 2016 ne subit plus les sanctions européennes, présente un intérêt certain pour les PME en recherche de croissance à l'international. Un PIB en 2015 qui s'élève à 412 milliards de dollars US, ce même PIB qui devrait engranger +4,6 % de croissance entre 2016 et 2018, 15 milliards de dollars US injectés par les programmes d'investissement publics en 2017...
Places à reconquérir
C'est bien ce qu'explique Céline Robert Chapot, la déléguée générale de l'Apex, le club des entreprises de l'international, basé à Marseille. "La situation géopolitique est en pleine évolution", les sanctions libérant ainsi un pays qui a longtemps été un partenaire naturel de la France. Mais, ça, c'était avant, notamment avant les sanctions. "La France a perdu quasiment toutes ses parts de marché, alors qu'elle était un partenaire historique" note Céline Robert Chapot. Et de fait, l'Hexagone est aujourd'hui le 15ème fournisseur de l'Iran, détenant 0,9 % du marché quand en retour, l'Iran est le 70ème client de la France. Au total, une vingtaine d'entreprises hexagonales sont présentes sur le sol iranien.
A étudier
Tout reste donc à (re)construire. "L'Iran est une zone aguerrie, c'est un pays qu'il faut étudier", poursuit Céline Robert Chapot qui organise justement une conférence "Comment réussir son business en Iran" le 17 novembre prochain à Nice. Preuve de son potentiel, le Medef International a ouvert le Centre Français de Téhéran, un espace dédié aux entrepreneurs qui viennent y trouver des axes de développement et des opportunités de croissance. Les secteurs les plus en pointe, ou en tout cas ceux qui représentent les besoins du pays sont tout ce qui concerne le SAV, l'industrie, l'agro-alimentaire, les cosmétiques...
"L'Iran est un pays où le savoir-faire français peut être exporté. Certes, c'est un pays de contrainte, mais ce ne sont pas dans les pays simples que le business est facile" ajoute Xavier Gesnouin, le président des Conseillers du commerce extérieur de la France Côte d'Azur. "Le pays est demandeur de nos compétences".
Freins réels
Car bien sûr, sous le vernis idyllique d'un pays qui veut capter les envies d'export des entreprises extérieures et fait tout pour, les freins existent. Et principalement, il est d'ordre bancaire. "Aucune banque française n'est présente dans cette zone", souligne Céline Robert Chapot. Avec pour conséquences de sacrément complexifier le rapatriement d'argent. Pas facile alors pour les PME de développer un business de façon sereine. Parmi les conseils que distille Business France, trouver des partenaires locaux et se protéger, tant d'un point de vue juridique que propriété intellectuelle sont l'unes des clés de réussite en Iran. "La linguistique est aussi un obstacle. On ne peut pas aller prospecter en Iran sans parler la langue", souligne Xavier Gesnouin. "La volonté économique et politique est là". Et les entreprises depuis deux ans, commencent à regarder autrement cette partie du monde. L'Iran qui est un pays riche. Bourré de potentiels surtout pour celui qui sait s'entourer. Et comme un chef d'entreprise averti en vaut deux...
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