Marseille, Miami, l'innovation et l'économie

En allant prospecter sur les terres de Floride, le territoire d'Aix-Marseille a voulu aller sonder ce qui pouvait être inspirant et dupliquable. De fait les ressemblances sont nombreuses et troublantes. Les liens à tisser, évidents. Mais entre la France et les Etats-Unis, tout n'est pas pareil, non plus.

La mission séduction a largement dépassé les espérances de la "dream team" qui est arrivée "groupée" à Miami. Cette task force comme l'a appelée Martine Vassal, la présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et vice-présidente en charge de l'attractivité économique au sein d'Aix-Marseille Provence a donc réuni Département, Ville, Métropole et la Chambre de commerce et d'industrie. Quatre "forces", quatre façons de montrer aux interlocuteurs américains que le fameux "chasser en meute", on sait faire aussi du soleil de Provence à celui de Floride.

Séduire et rassurer

Le chasser en meute ce n'est pas tant une attitude mais un argument auquel les Américains sont sensibles. Comme tout territoire que l'on essaie de séduire finalement. Savoir montrer que la bonne entente et le regard dans la même direction sont des fondamentaux, c'est peut-être basique mais c'est... rassurant.

Et les investisseurs aiment être rassurés. Cette délégation importante, avec élus et chefs d'entreprises, était venue à Miami pour frapper fort. Et pour ramener du concret ou du moins des promesses rapides de concret, même si on sait parfaitement que ce type de mission ne peut que s'inscrire dans la durée et que le répétitif est mille fois plus porteur que les "one-shot".

Exporter le savoir-faire

Et puis quitte à revendiquer une identité de métropole internationale, l'export des compétences, le faire savoir, n'est-ce que pas logique ?

L'international c'est encore la meilleure façon que l'on ait trouvé pour affiner des axes de développement économique. Territoire = entreprise : même combat. Reprocherait-on à une PME ou à un grand groupe d'aller voir ce qu'il se passe ailleurs ? "Lorsque les responsables élus d'un pays en rencontrent d'autres, il se créé des liens d'amitié, de considération et d'estime réciproque" souligne Jean-Claude Gaudin. Le maire de Marseille et président de la Métropole estimant que les liens noués avec Miami depuis 2015 sont la base "d'échanges économiques fructueux". Et ça, c'est bon pour le plan de développement export du territoire.

"La Métropole déploie sa stratégie d'internationalisation", explique Jean-Philippe Hanff, le directeur général adjoint en charge du développement économique et de l'attractivité au sein d'Aix-Marseille Provence. Une stratégie qui n'a pas tardé à identifier Miami et les Etats-Unis sur la carte mondiale des points géo-économiques à considérer avec intérêt (comme le Japon, Hambourg ou le Maghreb). "Les missions doivent être basée sur l'attractivité et le développement économique. Notre objectif c'est la diplomatie économique, pour ouvrir les portes aux échanges". Et Jean-Philippe Hanff de dire que bien sûr, "une mission se travaille dans la durée, la récurrence". Celle menée à Miami permet "de faire exister la Métropole dans la compétition internationale, de générer du business pour nos entreprises des deux côtés et apprendre ce qui se fait ailleurs".

Vélocité

Pour Jean-Luc Chauvin, c'est une stratégie de hub qui doit être créée. Tout simplement parce que "la compétition des métropoles est mondiale et que le territoire doit être encore plus visible". La mission à Miami ? "Dix ans de gagnés en matière de relations internationales".

"Nous ne sommes pas les meilleurs mais nous devons être rapides", ajoute Philippe Stéfanini, le directeur de l'agence de développement économique, Provence Promotion qui a agit pour donner aussi envie aux Américains de venir dans le Sud de la France.

On sait par exemple déjà que le cluster de l'aérospatial, Space Florida sera provençal en décembre prochain et ira faire un tour du côté de chez Team Henri-Fabre.

On sait aussi qu'une entreprise floridienne, spécialisée dans les moteurs de bateaux, a bouclé en 24 heures la vision stratégique de ce qu'elle compte faire sur le territoire aixo-marseillais. 24h chrono serait-on tenté de dire, cela ayant été possible parce qu'en quelques heures, elle a pu rencontrer les élus des collectivités et les dirigeants du GPMM. Du temps de gagné, de l'efficacité aussi. Ce qui est bien le but.

French Touch

La rencontre entre jeunes pousses, réalisé à l'espace de coworking Wework Miami a également été l'occasion de montrer l'impact au-delà des frontières qu'apporte le label French Tech. Un label national et une sorte de French Touch qui donne envie à l'écosystème des startups floridiennes de constituer un French Tech Hub. Si pour l'heure, il n'y a plus d'appel à projets en ce sens, il n'empêche que du côté des institutionnels métropolitains, on trouve l'idée formidable. Parce que c'est aussi ce type d'exercices, visibles à l'extérieur, qui peut donner envie aux entreprises de s'implanter d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique.

L'économie à Miami et surtout les moyens mis à disposition pour la développer, ne serait-ce qu'en termes de budget alloués, sont à la taille du pays : gigantesque. 120 M€ pour Visit Florida, l'agence de développement touristique. 60 M€ pour Enterprise Florida, l'agence de développement économique chargée de séduire les investisseurs. Mais c'est peut-être davantage la philosophie et le business modèle qui peuvent être inspirants.

"Think big", un mantra n'a jamais été aussi vrai. Et qui fonctionne bien en économie aussi.

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