Miami, terre promise ?

Créer, entreprendre, innover aux Etats-Unis, ça paraît simple et facile. Mais en Floride comme ailleurs, il y a les légendes et la réalité. Pour qui veut tenter l'American Dream, il y a pourtant deux, trois trucs à savoir.

Elles sont 500 chaque année à tenter l'aventure floridienne. 500 entreprises nées en France et qui voient dans Miami une terre entreprenariale prometteuse. Un chiffre issu des statistiques de la Chambre de commerce franco-américaine et qui serait en augmentation chaque année selon l'institution. Ce qui plaît aux Américains, c'est évidemment l'inaltérable French Touch, surtout pour ce qui concerne les secteurs de la restauration et des spiritueux. Ou encore, de l'innovation.

Et si la Floride attire les Hexagonaux au point de les pousser à traverser l'Atlantique, c'est à la fois parce que le décalage horaire "entre la France et la Floride n'est que de 6 heures, ce qui permet des déplacements fréquents et des correspondances quotidiennes facilitées. Ensuite parce que Miami se trouve proche de New York et est la porte d'entrée vers les Caraïbes et l'Amérique latine, ce qui facilite les échanges entre partenaires commerciaux", explique Chloé Eck, coordinatrice business développement au sein de la Chambre de commerce franco-américaine. A ajouter à cela, un taux d'imposition intéressant par rapport à d'autres Etats et un coût de la vie moins élevé que dans le reste du pays. Attractif, évidemment.

Echec, mode d'emploi

Cependant, si l'esprit d'entreprendre souffle fortement sur la Floride en particulier et les Etats-Unis en général, il faut aussi tordre le cou aux idées reçues : on ne met pas un pied sur le sol américain par hasard. On n'y vient pas le nez au vent, avec quelques dollars en poche et le secret espoir de réussir. S'installer à Miami comme ailleurs demande de respecter des règles et de ne pas arriver bourré des certitudes.

Ce chemin pas si facile, David Bensoussan l'a vécu. Parisien, il s'installe à Miami il y  à 5 ans mais n'entre sur le sol américain qu'après avoir revu son projet entreprenarial à plusieurs reprises. De cette expérience il en tire le positif : la création de sa propre startup - StartHubMiami - destinée à accompagner les entreprises françaises souhaitant s'installer sous le soleil floridien. Car l'exercice demande une certaine capacité à l'adaptabilité et notamment de laisser tomber ses réflexes franco-français.

"Nombreuses sont les sociétés étrangères qui pensent pouvoir gérer leur développement, de la même manière qu'elles ont pu le faire en France à leur démarrage. La différence étant que désormais, on parle d'expansion et non de démarrage, et donc de ressources dirigées vers la génération de revenus et non la mise en route ou le testing de business model".

Changer de réflexes

Normal, à ce moment charnière du projet d'implantation, d'avoir le réflexe de se rapprocher de la Chambre de commerce, de demander conseils à son avocat, comptable ou banquier. Logique d'après David Bensoussan, car "ce sont les premières ressources à disposition et on a tendance à établir un lien de confiance avec ces acteurs". En revanche, le danger est grand de se prendre au jeu, "et rapidement on veut tout faire soi-même pour satisfaire son ego d'entrepreneur, dépenser le moins possible et contrôler les opérations a 100%", note encore le dirigeant de StartHubMiami. Tout cela menant au même résultat : l'échec. Des erreurs liées a un manque de vision sur le marché, d'expérience et a un manque de connaissance et compréhension de ce marché. Entraînant alors tout ce qui a de plus désagréable : frustration, déception, alors que c'est l'un des plus dynamique au monde et qu'en parallèle, cela entraîne une notoriété à refaire.

A la Chambre de commerce franco-américaine, on ne dit pas autre chose. "Beaucoup de français arrivent sur le marché avec une idée en tête : se faire de l'argent rapidement, mais malheureusement force est de constater que de nombreuses entreprises ferment assez rapidement après leur ouverture", précise Chloé Eck. Qui conseille pêle-mêle, de bien choisir la forme et la structure de l'entreprise, notamment de bien définir le type de responsabilité financière qui veut être engagé, de ne pas oublier qu'à Miami, vu la chaleur, les business meetings se font en voiture et qu'il est donc bien vu de mettre un parking à disposition des clients pour se garer. "Les lois et règlementations différent en fonction des Etats et celles de la Floride sont bien différentes du reste des Etats-Unis, il faut donc s'entourer d'avocats compétents. Ne pas négliger la place considérable du marketing et de la communication, qui sont plus qu'important aux Etats Unis !", ajoute Chloé Eck. "Miami est un marché ultra dynamique et encore émergeant", ajoute David Bensoussan. Une terre promise pour qui avance structuré.

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