Daniel Sfecci : "Le numérique et l'industrie est un sujet sur lequel il ne faut pas aller à reculons"

Le numérique marque-t-il une nouvelle révolution industrielle ? Oui et non. Mais tout dépend de comment le chef d'entreprise aborde ce sujet d'apparence ultra-sensible. Il y a les convaincus et les récalcitrants. Pour le vice-président de la commission Industrie à la CCI Nice Côte d'Azur, également président de l'UIMM06, il faut y aller, bien préparé mais sans tergiverser.

Le numérique est partout et l'industrie n'y échappe pas. La filière est bien consciente de ce nouveau paradigme qui vient sinon bouleverser tout au moins remettre en question certaines certitudes, business modèles et autres façons d'envisager les métiers.

Y aller groupés

Comme dans de nombreux secteurs, la vague digitale peut tout emporter sur ton passage. L'industrie, activité discrète mais pas modeste au vu de son poids - 7 500 entreprises pour 60 000 emplois dans les Alpes-Maritimes - prend conscience de son intérêt à regarder le phénomène avec attention. Ce n'est pas pour rien que le sujet du salon Industria qui rassemble l'ensemble des acteurs de l'industrie azuréenne affiche cette année une thématique ciblant "les industries connectées". L'industrie, ce secteur pluriel dont il a fallu "redéfinir le périmètre", dit Daniel Sfecci. Le patron de l'UIMM06 est aussi le vice-président de la commission Industrie portée par la CCI Nice Côte d'Azur, laquelle est présidée par Philippe Gautier, le président de la Fédération du BTP 06. Un juste équilibre dit-il. Et s'il a fallu redéfinir les contours de l'industrie azuréenne, c'est parce dit-il "il ne fait pas s'arrêter aux codes NAF, mais regarder l'ensemble des acteurs".

Spécifiquement 4.06

La filière "représente une richesse locale. La question c'est : comment faire pour la conserver ?" Le programme Industrie du futur lancé au niveau national s'inscrit bien évidemment parfaitement dans cette démarche de regard tourné vers ce que le numérique et le futur peuvent apporter de plus-value. "Nous sommes dans un département qui n'est pas en retard. Notre industrie est riche et talentueuse, mais peu visible. Comment digitaliser nos entreprises en essayant de rattraper le retard pris sur certains pays ?" pose Daniel Sfecci. En faisant en sorte de monter un programme d'accompagnement, plaide celui qui parle avec sa casquette d'élu consulaire. Le programme Industrie 4.06, concocté tout exprès, a été pensé pour prendre une entreprise par la main et la mener vers ce qui lui convient numériquement parlant. "25 entreprises ont déjà bénéficié de ce diagnostic. Le but ce n'est pas y a qu'à faut qu'on mais de construire un modèle applicatif qui aille avec ce que l'entreprise peut concevoir. Il faut y aller pas à pas, avec des plans mesurables".

Progrès constant

Adapter le discours et la méthode à l'entreprise, voilà la meilleure façon de réussir ce que certains appellent la "transition numérique" quand d'autres y voient une révolution réelle. Dans ce contexte, l'intelligence artificielle pose inévitablement la question de la place de l'homme et de son métier. "Pas de conservatisme", exhorte Daniel Sfecci. "La vraie question c'est comment on s'y prépare. Oui l'intelligence artificielle peut être à la fois inquiétante et enthousiasmante. Il ne faut pas y aller à reculons, ni tête baissée non plus". C'est aussi ce que dit Michel Manago, le président de l'Appim, l'association des partenaires pour la promotion de l'industrie méditerranéenne. "Les nouvelles technologies nous poussent vers le progrès. Nous ne pouvons leur tourner le dos, a fortiori en tant qu'industriels".

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