Fos : quel potentiel pour le GNL ?

Moins nocif pour l'environnement, choisi dernièrement par CMA CGM pour neuf nouveaux porte-conteneurs, entrant entièrement dans la transition énergétique, le gaz naturel liquéfié est le nouveau carburant moteur. Et à Fos, le directeur des terminaux méthaniers explique pourquoi.

"C'est un vrai bouleversement dans le milieu de l'énergie", dit Mathieu Stortz. Et si le GNL est le nouveau carburant qui tient la corde, c'est grâce à "la transition énergétique, qui aide".

Le gaz naturel liquéfié a longtemps eu trois destinations privilégiées, l'Asie, les Etats-Unis et l'Europe. "Les Etats-Unis sont devenus producteurs indépendants. L'Asie, qui drivait une partie du marché, a vu ses centrales nucléaires redémarrer ce qui amoindri ses besoins", analyse Mathieu Stortz. Reste donc l'Europe, qui semble accueillir à bras ouverts ce carburant à l'avenir prometteur, le virage significatif s'étant réalisé en 2016. Sur la période 2017-2021, de nouvelles unités de liquéfaction devraient se mettre en production, "une production qui va croissante", dit le directeur des terminaux méthaniers de Fos, l'Europe étant un marché de bouclage, c'est-à-dire moins rémunérateur que d'autres marchés.

Segments prometteurs

Néanmoins, c'est par exemple sur le service de rechargement navire que le virage s'est matérialisé, le prix de l'énergie différant d'une région à l'autre du monde, entraînant un intérêt pour la chose. A Fos Cavaou, ce sont onze rechargements qui ont été enregistrés dans l'année, et c'est ici qu'on été drainés la majorité des rechargements d'Europe.

Pour ce qui est du chargement citerne, le regard sur l'activité se veut suffisamment significative : 14 camions chargés à Fos Tonkin en 2014, 920 en 2016 et 1 800 en 2017. Prometteur, au point qu'une baie de chargement sera construite sur Fos Cavaou et mise en service en 2019.

Pas une réponse à tout

Même si ses propriétés sont environnementalement intéressantes (-25 % d'émissions de dioxyde de carbone, -80 % de Nox, pas d'émissions de particules ou de souffre), le GNL n'est pas la réponse à toutes les usages. L'électricité correspond bien à la ville, le GNV pour les flottes captives et le GLV pour les camions traversant de grandes distances en Europe, rappelle Mathieu Stortz.

Et puis il y a les projets d'avenir plus larges. "Nous pourrions avoir ces mêmes conteneurs sur des trains plutôt que sur des camions", même si certes, "le marché n'est pas encore là".

Quand CMA CGM lance une tendance

Pourtant, l'autre signal fort, c'est l'annonce faite le 8 novembre dernier par CMA CGM de la commande effectuée auprès d'un chantier naval chinois de neuf porte-conteneurs fonctionnant au GNL, et cela malgré le coût plus élevé à l'achat. "CMA CGM a mis un pavé dans la mare et lancé une tendance".

Le travail prospectif, lui, s'effectue main dans la main avec le Grand Port Maritime de Marseille. L'un des projets en réflexion serait d'avoir un micro-méthanier en GNL qui puisse souter au port les navires de croisières et les porte-conteneurs. Un marché qui pointe le bout de son nez. De nouvelles perspectives de croissance pour Fos comme pour le secteur tout entier, affirmées par les dernières constructions de navires, de plus en plus au GNL. Un carburant environnement friendly et économiquement productif. Ou l'inverse.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.