Jean-Louis Maurizi, l’atout consensus du Medef Sud

Après la nomination de Jean-Luc Monteil comme à la tête d’une commission nationale du Medef, son vice-président régional Jean-Louis Maurizi prend de plus en plus de place. Venu du monde de la santé, il met en avant ses qualités de diplomates et son avis tranché sur l'économie.
(Crédits : crédit FHP)

Arrivé en toute discrétion à la vice-présidence du Medef Sud, Jean-Louis Maurizi se montre de plus en plus. "C'est le vrai président", sourit Jean-Luc Monteil, à la tête du syndicat patronal de la région, mais de plus en plus occupé par ses fonctions parisiennes de président de la Commission Animation du réseau Régions et Territoires du Medef. La phrase amuse Jean-Louis Maurizi, "je suis davantage présent auprès des équipes, mais Jean-Luc réalise les arbitrages", corrige-t-il. Pourtant le voir un jour à la tête du Medef régional ne semble pas si improbable au regard de son évolution.

Né à Gardanne, il étudie à Aix-en-Provence où il enchaîne IEP économie et finance, DEA droit de la santé et du travail, puis du droit et de la fiscalité des entreprises avec une spécialité sociale à l'institut de droit des affaires. Un attrait pour la santé, le travail et le social sans doute hérité du travail de ses parents, qui ont fondé la polyclinique Saint Jean à Mimet aujourd'hui devenu le centre de rééducation Paul-Cézanne dont il assure la gestion. "Nous avons décidé en 2004, dans le cadre de la réorganisation du plan régional de santé, de nous séparer de la partie chirurgie".

Le moment le plus difficile de sa carrière puisque le centre passe de 150 à 40 lits avec cette restructuration. De cette douloureuse expérience, le dirigeant en tire aujourd'hui une force. "Ma plus grande peur était d'échouer, ma plus grande réussite est d'avoir 14 ans après autant de salariés et un chiffre d'affaires de 18 millions d'euros, ce qui dépasse nos attentes", raconte Jean-Louis Maurizi. Il estime en avoir tiré une légitimité sur ce type de sujet où les décisions sont "très difficiles à prendre et à mener".

CCI, FHP et Medef

En parallèle de son poste à Mimet, Jean-Louis Maurizi commence à murmurer à l'oreille de ceux qui décident. Il intègre la CCI Marseille-Provence en 2005 où ses rencontres avec d'autres dirigeants le pousse à s'investir un peu plus. "Discuter avec des personnes qui font un autre métier permet de lever la tête", analyse-t-il.

Il décide alors d'adhérer au Medef et devient vice-président lors du 2e mandat de Jean-Luc Monteil. Entre-temps, il accède à la présidence de la Fédération des hôpitaux privés (FHP) du Sud-Est en 2009, un poste qu'il occupe toujours après trois élections consécutives, où il est aussi en charge de la commission sociale. "Pour jongler, il faut être bien entouré", explique-t-il.

Pour aller jusqu'où ? Une aventure dans le monde politique ne l'intéresse pas. "Je n'en ferai jamais, j'aime trop avoir mes weekends", rigole ce pur produit provençal qui se dit amoureux de sa région. "J'ai besoin de cette luminosité, celle que l'on voit dans les toiles des artistes qui sont venus en Provence comme Picasso ou Braque", glisse-t-il. Mais Jean-Louis Maurizi connaît aussi les défauts du territoire et essaie au sein du Medef d'y remédier. "Les problèmes de logement ou de transport que j'ai pour ma clinique, un autre chef d'entreprise a la même".

Un diplomate aux idées claires

Au-delà de cette connaissance du tissu local, Jean-Louis Maurizi estime que sa principale qualité "est d'être diplomate, j'échange régulièrement avec l'ARS... il faut des consensus". Un consensus qui résiste à l'actualité. Jean-Maurizi dit "comprendre" les gilets jaunes... mais aussi Emmanuel Macron, sur la construction de l'hôpital dans le 12e, il rappelle avoir voté contre... mais espère que le projet, maintenant lancé, va réussir...

Toutefois, ses idées sur l'économie sont claires. "En Suède, les entreprises ont beaucoup plus d'agilité avec des charges plus faibles, mais quand elles distribuent la richesse à travers la rémunération du capital elles sont fortement taxées et cela a été accepté. En France, l'impôt sur la production est trop élevé", expose-t-il.

"Nous chefs d'entreprises, nous avons une légitimité, il ne faut pas laisser le dialogue aux politiques", estime Jean-Louis Maurizi qui aimerait entre autres que les mandats soient limités. Un message à faire porter encore plus haut au Medef ? L'intéressé balaie la réponse.

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Commentaire 1
à écrit le 24/02/2019 à 8:32
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Monsieur Maurizi semble être une personne dont la région Sud et la France aura besoin dans les défis nombreux que nous devons affronter.

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