Macap, le pro du drapeau prêt pour l’Euro2016

La PME basée dans le Var a su se réinventer au rythme de la diversification de ses activités. Idéalement spécialisée dans le drapeau, et regardant donc avec intérêt en direction du prochain Euro 2016, elle s’affirme aujourd’hui plus largement sur le marché de la communication indoor et outdoor. Tout en mettant en avant une production 100 % française.

Ce n'est pas la moindre des anecdotes : le 1er juillet 2011, c'est la PME varoise qui fourni, lors du mariage princier d'Albert II de Monaco, les drapeaux qui ont flotté dans les rues de la Principauté. Une carte de visite, loin d'être la seule pour Laurent de Ricard, PDG de Macap, basée à Cuers, près de Toulon. Car si le savoir-faire historique de l'entreprise, qui fêtera ses 50 ans en 2017, converge vers la production de drapeaux, elle a su, avec les années, opérer une diversification de ses activités. Notamment grâce à une politique d'investissement soutenue, explique Laurent de Ricard. "Macap a été créée par mon père, Jean-Michel. A l'époque, le tourisme prenait de l'essor dans le Sud, et le marché du drapeau aussi, avec son utilisation sur les campings, les plages..."

Entré au sein de la structure familiale il y a deux décennies, Laurent de Ricard en a pris les rênes depuis 3 ans.

"Comme j'ai eu la chance de faire mes études aux Etats-Unis et que je parle la langue de Shakespeare, j'ai beaucoup voyagé et j'ai commencé à être à l'écoute des innovations technologiques  conçues hors de nos frontières, pouvant conforter notre activité. C'est ainsi que j'ai découvert, en Hollande, un prototype d'imprimante numérique dédiée au textile. J'ai été séduit".

Miser gros sur l'Euro2016

Macap est donc la première entreprise française à en faire l'acquisition, en 2000. Elle s'illustre dans une politique de renouvellement régulier de son outil de production. "Notre parc de machines vaut entre 500.000 € et 600.000 €, et il a moins de trois ans".  Peu à peu, la varoise s'impose donc également dans le secteur de la personnalisation et de l'identification d'entreprises, la communication indoor et outdoor, non seulement à travers le drapeau, mais aussi  les kakemonos, banderoles, toiles tendues, transats, parasols... Activité qui a pris depuis lors une part significative dans son chiffre d'affaires.

Malgré tout s'il y a un événement vers lequel l'entreprise regarde avec attention, c'est bien l'Euro2016, qui débutera dans quelques semaines. "Nous sommes prêts, et avons constitué nos stocks de drapeaux français". En la matière, le PDG ne peut que prendre des risques en misant gros, dans la mesure où l'on ne sait pas à l'avance quelle sera la demande. Car il s'agit d'un marché qui fonctionne en flux très tendus...

"Tout dépendra en fait des performances de l'équipe de France sur le terrain : plus elle ira loin, plus nous serons sollicités. J'ose imaginer que ce sera le cas, et je me dois d'anticiper. Mais si elle ne passe pas le premier tour, le risque que je prends aujourd'hui ne sera pas payant.  Nous nous sommes basés sur nos expériences de 1998 et de 2006. Lors de ce dernier mondial, nous avions vendus près de 100 000 drapeaux. Après chaque victoire, nos clients venaient par camions pour se ravitailler. Au-delà d'un certain seuil toutefois, il y aura saturation. Et nous sommes seulement quatre à cinq acteurs historiques en France en capacité de répondre à la demande. Le drapeau représente un petit marché de 60 M€ de chiffre d'affaires sur le terrain national".

Fabrication française

Drapeaux et communication, des marchés sur lesquels l'entreprise labellisée Imprim'vert s'impose, avec, dans son ADN, l'éco-responsabilité... et la fierté de son ancrage local : "nous communiquons beaucoup sur notre fabrication française, dont nous sommes très fiers. Nous maîtrisons notre production en interne, de A à Z. Ce qui veut dire que pour certains produits, pour lesquels on ne peut utiliser les machines, nous passons par la broderie. Nous possédons deux ateliers de couture in situ, ce qui constitue une véritable valeur ajoutée".  Des locaux synonymes de rupture technologique, donc, où voisinent côte à côte le high tech des machines à impression numérique dernier cri et les mains des brodeuses et des couturières, garantes du maintien de métiers plus traditionnels. Ce qui n'est pas toujours simple dans un bassin d'emploi qui n'a pas à proprement parler de culture textile. La formation interne se pose donc comme un pilier, dans cette entreprise familiale qui compte 39 salariés et un très faible turnover.

Une recette qui lui profite : la clientèle diversifiée de Macap, qui va de la petite agence de communication aux grands comptes en passant par les institutionnels, lui permet de réaliser un chiffre d'affaires de 5 M€. Elle est basée toutefois essentiellement sur le territoire français.

"Nous ne sommes pas assez présents à l'export. Seulement en Afrique et dans les pays limitrophes. Nous a avons justement la volonté de nous développer davantage à l'international".

La stratégie à l'export demeure plutôt d'ordre informel : elle passe par l'opportunité de rencontres et la signature de partenariats, en vue de transfert de leur technologie. "Car il est plus complexe de répondre aux impératifs de livraison lorsqu'on n'est pas implanté dans le pays en question", conclut Laurent de Ricard qui vise en premier lieu le pays de ses chères études, les Etats-Unis.

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