Pourquoi la CEPAC veut maîtriser son développement

Après l'opération de croissance externe menée en outre-mer, la banque, désormais n°2 national des Caisses d'Epargne, veut continuer à investir dans le territoire. Avec une stratégie de croissance maîtrisée.
La Cepac est désormais le n°2 hexagonal des Caisses d'Epargne.
La Cepac est désormais le n°2 hexagonal des Caisses d'Epargne. (Crédits : CC0 Public Domain)

Ce qui vaut pour les entreprises, vaudrait-il pour les établissements bancaires ? A priori, oui, si l'on en croit la façon dont laquelle la Caisse d'Epargne-Cepac - nouvelle appellation de celle qui couvre désormais 11 départements et 3 territoires d'outre-mer - entend mener son développement. Une croissance maîtrisée c'est le voeu affiché du président du directoire, Alain Lacroix. Il faut dire que l'opération de croissance externe, concrétisée en mai dernier et qui a vu l'ex-Caisse d'Epargne Provence Alpes Corse dépenser 1 milliard d'euros pour acquérir la Banque de la Réunion, la Banque des Antilles françaises et la Banque de Saint-Pierre et Miquelon, a mobilisé des forces et a exigé de l'attention. Beaucoup d'attention.

Digestion

Absorber des établissements bancaires qui jusqu'à présent avaient eu leur vie propre, leur histoire et leur culture, ce n'est pas aussi anodin que d'apposer sa signature en bas d'un parapheur. Une problématique que connaissent toutes les entreprises et avec laquelle la banque installée à Marseille va aussi devoir faire.

C'est pour cela qu'il est prudent Alain Lacroix. Non pas que les résultats du groupe ne soient pas en phase haussière, c'est même plutôt l'inverse avec notamment un PNB à 716 M€, soit + 10 %, mais c'est qu'il va falloir "digérer" le tout d'autant que s'entame une nouvelle phase, celle de la mise en place de la nouvelle organisation dont la fusion des systèmes informatiques prévue en novembre prochain.

Taille critique ?

Alors que la Cepac grossit - l'opération outre-mer lui a apporté 54 agences, 125 000 clients et 800 collaborateurs - l'autre établissement du groupe BPCE, les banques populaires, celle de la Côte d'Azur et Provençale et Corse, ainsi que la banque Chaix, réfléchissent à un rapprochement sous une seule et même entité de Banque Populaire Méditerranée. Est-ce à dire qu'il est question de taille critique ? Alain Lacroix balaie l'argument. "L'opération outre-mer répondait à une question stratégique", explique-t-il. "Nous étions déjà présents sur ces territoires mais pas avec la même puissance". De fait, la part de marché de la Cepac aux Antilles par exemple, a doublé, à 18 %.

Investissement à perpétuer

Mais s'il lui faut digérer son nouveau poids - 11 départements (Bouches-du-Rhône, Alpes de Haute-Provence, Hautes Alpes, Vaucluse, Corse du Sud, Haute-Corse, Réunion, Guadeloupe, Mayotte, Martinique, Guyane), 3 collectivités outre-mer (Saint-Pierre et Miquelon, Saint Barthélémy, Saint-Martin), 2 millions de clients, 3 500 collaborateurs, 319 agences - la Cepac veut continuer "à participer à la vie de la cité, ici et là-bas. Je ne souhaite pas que nous soyons un acteur superficiel". Là-bas, c'est notamment "l'accompagnement des grands groupes industriels familiaux". Ici, c'est continuer ce qui a déjà été fait dont le financement des projets liés aux ENR, ceux du domaine du shipping, des infrastructures immobilières. Il y a aussi le soutien aux start-up via l'accélérateur P.Factory que la Cepac a aidé financièrement via une injection de 2 M€. Il y a aussi les fonds d'investissement que sont Tertium et Connect et qui eux, adressent, de plus grosses entités en terme de taille et de chiffre d'affaires.

Numéro 2 national, est-ce ainsi que la Cepac compte conserver cette place, sans nul doute très enviée ? Alain Lacroix dit ne pas envisager la chose sous cet angle. Et répète que ce qui prévaut c'est l'investissement au quotidien.

"Le but ce n'est pas d'être n°2, ni même n°1, c'est d'être utile. Notre objectif est d'être reconnu comme acteur présent dans le territoire. C'est cela, notre stratégie".

La nouvelle plateforme de marque dévoilée début 2017 devrait un révéler un peu plus.

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