Totem Mobi, c'est pour mémoire ce système d'auto-partage de voitures électriques né voilà 3 ans à Marseille et lancé par Emmanuelle Champaud et Cyrille Estrade. Depuis le réseau de Twizys (le fameux bi-place électrique de Renault NDLR) continue, doucement mais sûrement, à tracer sa route... Avec, tout d'abord, "une vraie accélération du recrutement des abonnés, se chiffrant aujourd'hui à 340", annonce la présidente, Emmanuelle Champaud, qui a également étoffé son équipe, forte aujourd'hui de 6 salariés temps plein, un contrat en alternance et un freelance. "Nous n'étions que 4 il y a seulement 18 mois", rappelle-t-elle.

Du côté des entreprises, on compte également quelque 8 stations supplémentaires sorties de terre depuis un an, implantées à proximité de leurs locaux. Parmi ces dernières, Haribo, l'EFS (Etablissement français du sang), ou encore Kedge Business School, déjà cliente, qui a multiplié le nombre de stations. Sans oublier EDF, en totalisant 4 à elle seule. "Nous avons au total une dizaine de comptes entreprises. Elles ont fait transférer leur budget d'indemnités kilométriques sur Totem et nous nous acquittons, les concernant, d'un système de facturation", précise Emmanuelle Champaud.

Fortifier le maillage

Le réseau se construit donc progressivement. Ainsi le sud de Marseille bénéficie-t-il aujourd'hui d'un meilleur maillage. Aubagne devrait également voir s'implanter 5 nouvelles stations.

"Nous avons déjà eu le feu vert de Mobilidées (l'association chargée du Plan de déplacement interentreprises sur le pôle Paluds Aubagne Gémenos, NDLR). Nous attendons à présent celui de la mairie... Par ailleurs, nous nous lançons à Marignane ce 4 juin, avec une zone verte et trois stations".

Totem Mobi se trouve également en discussion avec la Métropole Aix Marseille Provence, en vue du développement de son réseau sur une autre commune du territoire, avant la fin de l'année. "Maintenant, cela devrait aller très vite", lance la dirigeante, qui prévoit donc, fin 2016, un total de 30 stations implantées. Au lieu d'une vingtaine à ce jour.

"L'objectif pour cette année, c'est de consolider Marseille, de lancer Marignane et peut-être Aix-en-Provence ou La Ciotat. En 2017, on parachève le réseau sur la Métropole. En 2018, nous commencerons à nous implanter dans des territoires extérieurs à cette dernière... avec la volonté d'être présents dans 32 villes françaises en 2020".

Communes qui répondent toutes au profil spécifique de celles qui ont tout intérêt à accueillir un tel système d'auto-partage : plus de 100 000 habitants et des problèmes de stationnement récurrents.

Besoins de développement

Enfin, qui dit réseau plus étoffé dit aussi flotte revue en conséquence. "Pour l'heure, elle se compose de 40 Twizys... mais d'ici un mois et demi, nous en aurons près de 70". Une trentaine de voitures en commande, donc. De nouveaux besoins en fonds de roulement qui nécessitent forcément une levée de fonds. Une première augmentation de capital, de l'ordre de 50.000 euros, a été réalisée par le biais de la jeune plateforme de crowdfunding Kaalisi. Emmanuelle Champaud a également rencontré dernièrement business angels et autres investisseurs. "Nous cherchons à lever au total 650.000 euros. Nous devrions en réunir 450.000. Le reste sera constitué de prêts long terme ou d'obligations". Outre le BFR, ces fonds sont également destinés à la refonte totale de l'application développée maison, Datamobile. Des moyens supplémentaires et un réseau élargi pour viser fin 2016, en termes de chiffre d'affaires, les 300.000 € contre 234.000 en 2015.