Les ambitions à longue vue de Nexvision

Le bureau d’études optroniques basé à Marseille poursuit ses objectifs d’internationalisation, avec une offensive en cours dans les deux pays identifiés que sont le Canada et la Corée du Sud. Une étape dans un plan de développement ambitieux, qui verrait à terme l’entreprise devenir un groupe de 200 collaborateurs, contre 40 aujourd’hui.

Elle revient de la mission d'affaires londonienne organisée dernièrement par la Ville de Marseille... Une délégation à laquelle l'équipe de Nexvision, bureau d'études optroniques basé dans les quartiers Sud de la cité phocéenne, a pris part avant tout par opportunité. L'occasion de rencontrer quelques prospects mais aussi de prendre quelques contacts, notamment dans l'optique éventuelle de l'ouverture d'un bureau à Londres. "Nous nous considérons toutefois comme une entreprise européenne plus que française", avance l'un des trois fondateurs, Vincent Carrier. L'air de sous-entendre que les ambitions à l'international dépassent largement le cadre du Vieux Continent.

Ainsi en est-il de celle qui met en œuvre, selon les termes du PDG, "des projets au-delà de l'état de l'art. Nos clients (Texas Instrument, Zeiss, Thales, Sony, Nvidia, Airbus Helicopters, Photonis, NDLR) viennent nous chercher quand ils ont besoin d'innover. Nous sommes une sorte de bureau R&D externalisé... Pour 60% du travail d'une commande, on sait que l'on sait faire. Et pour le reste, il s'agit d'une percée perpétuelle dans l'inconnu..." Nexvision développe une expertise dans des domaines aussi divers que l'analyse et le traitement d'image, les systèmes de vision complexes, la réalisation de kits de développement pour les fabricants de composants électroniques... Et s'appuie notamment sur des briques technologiques, conçues en amont par ses équipes d'ingénieurs et à même d'intégrer divers produits. Un gain de temps déterminant dans des projets de longue haleine, se développant souvent sur plusieurs années.

Spécialiste de la réalité augmentée

Les projets, ce sont par exemple cette caméra 4K dédiée au 7ème art, ce système de vidéosurveillance évolutif conçu pour la ville de Fes, au Maroc... ou encore ces casques faisant entrer de plain-pied dans le monde de la réalité augmentée. Il y a tout d'abord Extrem Owl, projet collaboratif duquel émergera un système de vision de nuit pour casques de pilotes d'hélicoptères, permettant de combattre les incendies même une fois le soleil couché. Ou encore, cet autre, répondant au nom de NVS-11, muni de capteurs de nuit  offrant une vision sans faille dans l'obscurité la plus totale (Nuit 5, selon les critères de l'Otan). Un produit dédié au marché de la défense et pensé pour les forces spéciales au sol. Il permettra le traitement et l'analyse d'images en embarqué, la symbologie et la fusion des données (dans le but de détecter par exemple les silhouettes "amies" et "ennemies")...

C'est justement avec ce casque, constituant une réelle rupture technologique, que Nexvision entend conquérir le marché international.

"Suite à une étude menée avec le cabinet JW Associés, nous avons ciblé 2 pays : le Canada et la Corée du Sud. Le premier a envie de travailler avec la France, et l'on n'y trouve pas tout à fait la technologie que nous pouvons proposer. Leur positionnement stratégique fait aussi que l'on a nos chances... Quant à la Corée du Sud, elle est historiquement très dépendante des Etats-Unis, comptant plusieurs dizaines de milliers de soldats américains sur son sol. Des exercices militaires bilatéraux se tiennent régulièrement afin de faire face à une éventuelle invasion nord-coréenne".

La stratégie de Nexvision passerait par la conclusion de partenariats - les négociations sont en cours en Corée du Sud avec des partenaires d'ores et déjà identifiés - afin de réaliser un transfert de technologie.

Internaliser la production sous 3 ans

Des velléités de développement qui concourent à un but : faire passer l'entreprise à la cadence supérieure. Affichant en 2015 un chiffre d'affaires 2,1M€, l'équipe de Nexvision, qui a doublé ses effectifs depuis fin 2014 avec plus de 40 salariés aujourd'hui, ambitionne d'atteindre cette année les 5M€. "Nous avons déjà près de 3,5 M€ dans nos carnets de commandes. Il faut trouver les 1,5 M€ restants pour parvenir à notre objectif".

Ce n'est pas une fin en soi, car la feuille de route de Nexvision est des plus ambitieuses. Vincent Carrier évoque en effet une volonté d'enchaîner joint-venture (prochainement effective, avec une entreprise indienne), prise de participation et opération de croissance externe, elles aussi en cours. Sous trois ans, Nexvision envisagerait également d'avoir sur le sol de l'Hexagone sa propre ligne de production. Et vise d'ici 2021, en termes de masse salariale, les 200 équivalents temps plein, dont 100 CDI. Sous cette échéance, l'entreprise muterait en groupe, fort de deux branches (marchés et expertise), chacune comptant plusieurs business units et des équipes spécifiques pour chaque secteur, de l'aéronautique aux transports, en passant par la défense, la sécurité civile ou l'entertainment.

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