2016 est incontestablement l'année du spatial pour Smac, filiale du groupe Mont Blanc Technologies. L'entreprise, spécialisée dans la conception et la réalisation de pièces techniques en élastomères innovants, s'est en effet acquitté au premier semestre 2016 de la livraison d'équipements dans le cadre de programmes internationaux, portant sur des expéditions sur les planètes Mars et Mercure. Ainsi, peu à peu, l'entreprise, qui réalise encore l'essentiel de son activité dans l'aéronautique (il représente 60 % du chiffre d'affaires) met le turbo dans le spatial. "Pour la deuxième année, nous avons participé au Space Symposium de Colorado Springs. Nous y avions un stand. Un de nos ingénieurs s'est exprimé sur nos performances, ce qui marque une certaine reconnaissance de notre activité", se réjouit Philippe Robert, le PDG. L'occasion également de rencontrer un certain nombre d'acteurs venu des USA, du Japon... et de nouer des liens. "Ils ont marqué un certain intérêt. A l'issue du Space Symposium, nous avons fait un tour aux Etats-Unis et au Canada auprès de ces industriels. Des entrevues couronnées de succès, même s'il reste maintenant à transformer l'essai". Cela semble toutefois être le cas, puisque les commandes continuent à affluer. "Nous avons reçu notre première commande de pièces de la part de SpaceX, fabricant de fusées pour le gouvernement américain détenu par le milliardaire Elon Musk". Sans compter que SMAC poursuit également ses invectives à l'Est...  Par le biais du Gifas, organisation dont elle est membre, elle a effectué une mission exploratoire en Russie. "Nous avons donc rencontré également des industriels du spatial russe, eux-aussi intéressés par nos produits", explique Philippe Robert, qui annonce d'ores et déjà "de nouvelles opportunités pour l'automne". Peut-être de quoi lisser une activité qui jusque là, était considérée par le dirigeant comme cyclique. "Le spatial se stabilise et a tendance à se lisser en croissant".

Se concentrer sur des niches

Malgré tout, c'est toujours l'aéronautique qui fait office de locomotive parmi les 4 secteurs dans lesquels s'illustre Smac. Les trois autres étant le spatial, la défense (15 % chacun), ainsi que l'industrie et les courses automobiles (10 %). "Nous avons par exemple été retenus pour l'avion chinois ARJ21, pour des équipements de réduction de bruit. Il s'agit de premières commandes. C'est donc porteur pour les années à venir". Une croissance qui se fait à la faveur des deux points forts de la varoise : l'agilité et l'innovation. "Nous mettons notamment au point de nouvelles formulations de caoutchouc, on poursuit sur ces innovations-là. Nous officions sur un marché concurrentiel, mais de niche, avec des chiffre d'affaires relativement faibles. Il y a peu d'entrants et peu d'acteurs, la concurrence n'est pas exacerbée". Sur ce marché, Smac réalise 7 M€ de chiffre d'affaires annuels, dont plus de 50 % à l'export (Italie, USA, Chine, Espagne, Allemagne, Ukraine). Et pour s'y imposer la  PME a trouvé la bonne stratégie : "pour une entreprise comme la nôtre, il faut rester dans des niches pour échapper à l'intérêt des grandes sociétés. Hors de question par exemple de faire des pièces de caoutchouc pour l'automobile de grandes séries. Nous œuvrons dans des secteurs stratégiques, notre métier est de proposer un produit particulier, presque du sur-mesure". Pour mener à bien cette orientation, la typologie de l'entreprise en termes de RH est assez atypique : une quarantaine de collaborateurs, donc plus de la moitié sont des profils à haute valeur ajoutée. "Ce qui entraîne un taux horaire supérieur en termes de facturation à nos clients", conclut Philippe Robert.