"Orange doit accompagner la révolution numérique"

Désenclaver les territoires, donner les conditions d'une activité intelligemment connectée, faire rêver avec l'aventure que semble promettre l'Orange Vélodrome... Les défis de l'opérateur en Provence-Alpes-Côte d'Azur sont pluriels. Ce sont aussi ceux de la nouvelle directrice régionale.
Nathalie Clère, directrice Orange Sud-Est

LA TRIBUNE - Comment se concrétise la stratégie digitale d'Orange sur le territoire régional ?

NATHALIE CLERE - La stratégie digitale d'Orange est inscrite dans ses gènes depuis l'origine. Elle joue sur les essentiels de chacun. C'est offrir à nos clients une expérience incomparable. Elle exerce le rôle de coach numérique. Nous développons la fibre aussi bien pour les professionnels que pour les entreprises ou les particuliers. C'est aussi le développement de l'Internet mobile avec la 4G. Nous participons ainsi au désenclavement des territoires. La fibre répond aux besoins d'ultraconnexion à débit rapide.

Vous évoquez le désenclavement des territoires. C'est l'un des éléments importants qui accompagnent le développement économique.

Nous avons un programme pour répondre à ce désenclavement. La 4G est déployée partout. Quelque 90 % du territoire sont couverts en PACA, 98 % dans les Bouches-du-Rhône, 99,5 % à Nice.

En matière de désenclavement, la fibre va favoriser le développement du télétravail. En ce qui concerne les TER, nous faisons également de gros efforts afin de permettre des trajets sans coupures. Nous travaillons sur la portion Marseille-Toulon. Cela fait partie des enjeux.

La vague du numérique impose aussi de regarder ce que font les startups...

Depuis longtemps, Orange dispose de laboratoires de R&D. En 2013, Orange Fab - un programme d'accélération - a été créé afin d'accompagner les jeunes entreprises innovantes. Il est aujourd'hui présent en France, mais aussi en Pologne, en Côte d'Ivoire, en Asie... En PACA, nous accompagnons Whoog, Wildmoka ou encore Lucie Labs [ayant respectivement développé une application permettant de gérer l'absentéisme au travail, l'enrichissement et la monétisation de contenus visuels et un bracelet connecté, ndlr]. Nous avons également créé un pôle d'investissement Orange Digital Ventures en 2015 avec l'objectif d'épauler les startups au stade de l'amorçage. Nous souhaitons faire partie de l'innovation ouverte.

La smart city est aussi un sujet important pour Orange ?

Bien sûr. Nous avons par exemple développé une offre big data nommée Flux Vision qui permet de cartographier des mouvements de circulation. Cela intéresse notamment le secteur du tourisme, en permettant l'analyse de la fréquentation d'une région ou d'un événement par exemple. Il y a également Orange Cash, l'application mobile de paiement sans contact ou encore Orange Money, service de transfert et d'envoi d'argent sécurisé de mobile à mobile. Nous voulons être leader du smart shopping. Et puis, nous sommes engagés dans Smartseille, le programme piloté à Marseille par Eiffage prévu dans le périmètre d'Euroméditerranée, programme pour lequel nous assurons le fibrage horizontal et vertical du quartier, le wi-fi dans les espaces communautaires. Nous apportons des services innovants comme l'e-conciergerie, l'affichage dynamique ou des parkings partagés, ainsi qu'un portail Web et mobile communautaire qui servira de plateforme d'échanges entre les habitants...

Le naming du Vélodrome offre un champ d'application de vos technologies...

Avec le Vélodrome, c'est une relation gagnant-gagnant. Orange a toujours été un sponsor sportif, notamment pour le football depuis plusieurs années. Le Vélodrome avec ses 67 000 places permet en effet d'afficher nos technologies. Il va permettre le partage de manière simultanée. Plus de 1 000 points wi-fi vont ainsi être déployés progressivement. Cela va offrir l'opportunité de s'appuyer sur le réseau pour apporter du service, via une application [qui devrait s'appeler Orange Vélodrome, ndlr] dédiée, qui sera développée dans le courant de l'année prochaine pour mise à disposition. Évidemment, il y a aussi tout ce qui concerne le big data, la gestion de mouvement dans le stade...

Vous êtes diplômée de Kedge Business School, l'école de management implantée à Marseille, et y êtes revenue en 2005. Comment analysez-vous l'évolution de la cité phocéenne et l'image qui est aujourd'hui la sienne ?

La transformation est frappante. Marseille a changé de peau. On dit souvent que l'on voit un pays qui bouge à l'activité de ses travaux publics. Or, Marseille est une ville en chantier...

Quelle est la mission des Maisons Digitales ?

Ces Maisons sont initiées par la Fondation Orange qui s'engage contre la fracture numérique et pour que les femmes en difficulté bénéficient d'un programme de formation qui leur ouvre des perspectives professionnelles. Il est prévu d'en déployer 24 sur le territoire national. Sur le périmètre de la direction Orange Sud-Est, nous en prévoyons quatre, à Aubenas, Gap, Marseille et au Lavandou.

Quel regard portez-vous sur la mixité dans les entreprises, un sujet qui est de plus en plus évoqué médiatiquement ?

La diversité fait partie de l'ADN d'Orange qui compte 36 % de femmes dans son effectif et 30 % dans l'encadrement [Stéphane Richard, son PDG, s'est engagé à atteindre 35 % de femmes dirigeantes d'ici à 2017]. Il ne faut pas oublier que nous sommes une société technologique. Orange est également partenaire fondateur de Happy Men [un réseau d'hommes qui vise à favoriser la réflexion sur l'égalité professionnelle], une initiative qui a accroché plusieurs entreprises. L'égalité professionnelle, ça va dans les deux sens !

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CV EXPRESS

Si Nathalie Clere connaît bien la région -elle est diplômée de Kedge BS, alors connue sous le nom d'Euromed, et y a exercé le poste de directrice du service clients de 2005 à 2009 - c'est surtout son bagage international qui a aiguisé son regard sur le programme de développement d'Orange. Singapour, la Belgique, la Suisse, la République Dominicaine, le Portugal, le Liban et dernièrement l'Île Maurice en tant que directrice générale adjointe de Mauritius Telecom/Orange sont sans doute des atouts dans une région elle-même composée de territoires très différents. Nathalie Clere a été nommée directrice Orange Sud-Est en septembre dernier.

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