Les défis que l'industrie régionale du jeu vidéo doit relever

Dans un contexte national en croissance et alors que les Oscars du jeu vidéo réunissent leur jury à Marseille, les entreprises régionales du secteur doivent continuer de prouver qu'elles savent bien se comporter et innover. Une condition sine qua non pour durer explique Ilan Urroz, le délégué général du pôle Primi.

Une croissance de + 4 % au niveau national. Un chiffre d'affaires atteignant 3,46 milliards d'euros et la deuxième place des industries culturelles en France. Le jeu vidéo se porte incontestablement bien. Il faut dire que le taux d'équipement en smartphone, important, contribue à booster le secteur. Il suffit pour cela de constater le succès des King et autres Candy Crush.

Ilan Urroz, le délégué général du pôle Primi, le cluster des industries créatives et numériques, le souligne cependant, "le marché est compliqué, volatile", bien qu'il performe "d'année en année" et que les projections portent sa croissance au niveau mondial à +7, 7 % à l'horizon 2020.

Ecosystème attractif

Quid de PACA dans tout ça ? "Le territoire n'est pas forcément en tête mais il possède des champions en devenir", résume Ilan Urroz.

Avec ses 40 studios, Provence Alpes Côte d'Azur se place comme quatrième territoire, derrière Auvergne-Rhône-Alpes et ses 78 studios, l'Occitanie qui en dénombre 86, le numéro un étant assez logiquement l'Île-de-France avec 366 entreprises.

"L'écosystème régional est structuré mais l'économie est fragile", note Ilan Urroz. Si la conjoncture est stable en matière de nombre d'entreprises - "certains studios ferment, d'autres se créent" - néanmoins l'attractivité justement de l'écosystème provençal et azuréen est réelle, certains studios parisiens venant aussi s'installer ici, à l'instar du créateur de serious game Manzalab, également présent à Aix-en-Provence. Et puis la réunion ces jours-ci à Marseille du jury des International Mobile Game Awards - qui sont au jeu vidéo ce que les Oscars sont au cinéma - doit aussi être perçue comme un signe de reconnaissance.

L'enjeu de demain

"Très fort", l'écosystème est donc armé pour répondre aux défis du secteur, l'enjeu portant notamment sur la réalité virtuelle. "Nous avons mené des formations que les tournages en 360°", rappelle Ilan Urroz, et ça, "c'est la prochaine révolution", assure le délégué général, chiffres à l'appui. Ainsi le marché mondial sur ce segment précis devrait atteindre 12 milliards d'euros en 2020 contre... 2 milliards aujourd'hui. "Les acteurs du jeu vidéo rencontrent ainsi ceux du documentaire". Et puis, "nous en sommes pas à l'abri d'un rupture technologique", glisse Ilan Urroz.

Bonne nouvelle dans ce contexte, la révision du crédit d'impôt adressant le jeu vidéo a été revu à la hausse, passant de 20 à 30 % avec un plafond par entreprise augmentant également, de 3 à 6 M€, pendant que les dépenses de sous-traitance sont désormais prises en compte à hauteur de 2 M€.

Avec 120 membres, issus de la fiction télé, du documentaire, de l'e-tourisme, de la réalité virtuelle, du serious gaming ou encore de la simulation, le pôle Primi est présent sur dix marchés internationaux et dispose d'1,5 M€ d'aides globales.

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