Réseau Entreprendre : pourquoi ça marche ?

Perçu comme un "label", ancien dans le paysage de l'aide à l'entreprenariat, qu'est-ce qui pousse les chefs d'entreprise à faire appel à une association faite de pros ?

Le slogan - même s'il est pour l'ensemble du réseau national - vaut mieux qu'un long discours. "Pour créer des emplois, créons des employeurs", c'est clair, court et précis. Et ça résume assez bien la philosophie d'une idée née en 1986, développée par l'ancien PDG du groupe Phildar, André Mulliez qui a vu dans le principe la possibilité de donner le coup de pouce qui va bien à ceux qui voudraient entreprendre. Désormais présent dans l'Hexagone au travers de 83 implantations, le Réseau Entreprendre s'est quelque peu dépoussiéré. En Provence comme en Côte d'Azur, ça se ressent d'ailleurs dans les chiffres. Et la fréquentation.

A bonne école

Car l'intérêt pour le Réseau ne se dément pas, malgré - ou grâce ? - au nombre d'années. "L'aide au financement a longtemps été un produit d'appel", résume Claude Schoonheere, co-président du Réseau Entreprendre Provence. "Or aujourd'hui la concurrence existe sur le financement. Les entrepreneurs viennent davantage pour l'accompagnement. Nous sommes complémentaires par rapport à d'autres dispositifs". Surtout, il semblerait que les bons conseils distillés par des alter égo en quelque sorte, ces chefs d'entreprises qui ont eux aussi connus les doutes, joies, peines, galères, victoires, défis aient plus de poids et de valeur ajoutée que ceux donnés par d'autres structures. "Le chef d'entreprise est l'ADN de notre association", dit d'ailleurs Christian Malaterre, l'autre co-président du Réseau Entreprendre Provence. Car ici, c'est le bénévolat qui fait que les entrepreneurs viennent apporter leur connaissance aux autres entrepreneurs. Et finalement, c'est ça qui paye. "C'est un acte totalement gratuit et bénévole. Le salaire que l'on n'a pas c'est le plaisir que l'on donne". Et il ne faut pas croire que l'expérience soit à sens unique. "Le Réseau est une école de formation continue du chef d'entreprise", poursuit Christian Malaterre. "C'est du partage d'expérience", renchérit Claude Schoonheere.

La force de l'exemple

"Nous sommes un réseau historique, nous avons trente ans d'histoire", rappelle pour sa part Olivier Bret, le président du Réseau Entreprendre Côte d'Azur. "Nous recherchons la qualité et l'efficacité". Parce que dit-il aussi, on ne naît pas entrepreneur, on le devient. "Le vrai facteur différenciant du Réseau, c'est le mentoring qu'apporte un chef d'entreprise qui a réussi lui-même son aventure entreprenariale", rajoute de fait celui qui est un ex-lauréat. "Le Réseau m'a permis de devenir entrepreneur, de prendre une certaine hauteur de vue". Et puis surtout, considéré comme un label, le Réseau est ainsi plutôt bien perçu de la part des établissements bancaires. "Les banques savent que les entreprises passant par le Réseau ont validé leur business modèle", explique Olivier Bret.

Constat chiffré

Toutes ces belles paroles s'accompagnent de chiffres. En Provence, 20 à 25 projets sont accompagnés chaque année pour un million d'euros distribué en prêts d'honneur. "95 % des entreprises sont encore en vie à 3 ans" insiste Christian Malaterre. En Côte d'Azur, 2016 a déterminé 15 projets lauréats pour une aide en espèces sonnantes et trébuchantes de 490 000 euros. "84 % des entrepreneurs jugent que le Réseau Entreprendre Côte d'Azur a eu une part importante dans leur réussite", indique le président azuréen.

Discours de la méthode

Mais c'est donc la méthode - assez intransigeante et plutôt très cadrée - qui explique sans doute l'engouement autant que les résultats. "L'accompagnement se fait dès la réception de la candidature. Le chef d'entreprise est challengé dès ce moment sur son business-plan. Quatre chefs d'entreprise l'aident à mûrir le projet. Puis il y a synthèse et passage devant le comité d'engagement. L'admission se fait à l'unanimité. L'accompagnement se fait ensuite pendant deux ans, en individuel avec mentor et en collectif via le Club des Lauréats (qui réunit les autres membres de la promo NDLR)" détaille Claude Schoonheere. "Le Réseau est un outil structuré" ajoute Olivier Bret. La rançon d'un (certain) succès.

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