Comment Néostep change l’image de la chaussure orthopédique

Modifier l'image de celle qui est généralement perçue comme vieillissante et peu sexy en proposant des modèles dans l'air du temps grâce à des procédés innovants, c'est le pari de la PME installée dans le Var.

Elle s'appelait encore Centre Varois de Podo-Orthèse voilà un an mais porte aujourd'hui le nom de Néostep : l'entreprise fondée à La Garde en 2001 par Julie Bertolino et Aurélien Debaque ne doit pas ce changement au hasard. "Nous nous sommes développés au fil du temps dans la région avec un point d'application à Gap il y a 8 ans, puis à Marseille, sur le site de la Timone, deux années plus tard... enfin d'ici 2018 nous nous implanterons également à Nice", explique Aurélien Debaque. Une appellation plus générique et non rattachée au territoire d'origine de la PME qui va donc de pair avec cette stratégie de déploiement.

Nouvelle pointure

Mais l'esprit de conquête des deux fondateurs ne se limite pas à l'aspect géographique des choses. Car ils ont entrepris de mener une autre lutte : celle contre les idées reçues, relatives à la chaussure orthopédique. "L'opinion en a généralement une image vieillissante. Nous lui répondons à notre manière, en concevant des modèles modernes, jeunes, en nous inspirant des tendances du marché. En outre, les patients ont le choix, puisque nos trois catalogues à l'attention des hommes, des femmes et des enfants recensent en globalité plus de 2 000 modèles. Sachant que l'on fait du sur-mesure et que l'on peut aussi, en fonction du souhait du patient, mixer deux modèles, changer la couleur, et réaliser des chaussures qui vont coller à 100 % au souhait de ce dernier". Une fois la commande validée, il faut près de 5 semaines pour fabriquer la paire en question, confection qui s'opère au sein de l'atelier de La Garde où œuvrent six des onze collaborateurs de la PME. Travail sur mesure certes, ce qui n'empêche pas de conjuguer tradition avec innovation.

Passage prochain à l'impression 3D

C'est justement le positionnement qu'a adopté Néostep, puisque les deux fondateurs n'hésitent pas à entrer en veille technologique afin de trouver des nouveaux matériaux. Parfois même, en allant quêter dans des secteurs qui n'ont rien à voir avec celui de la chaussure orthopédique. "C'est une recherche au quotidien. Par exemple nous avons trouvé dans le monde du maritime (et notamment du bateau de course) des matériaux alvéolés, hyper légers et en même temps très résistants". Ce qui a permis de concevoir un modèle moins lourd au pied, plus confortable. Néostep aura très bientôt recours à l'impression 3D pour fabriquer les différentes paires de chaussures orthopédiques.

"Traditionnellement, on utilise des moulages plâtre qui permettent d'obtenir le positif du pied. Nous n'allons plus avoir recours à ce système. En lieu et place, nous allons scanner les pieds et sortir leur réplique au moyen d'une imprimante 3D. Nous développons cela en ce moment avec une start-up toulonnaise nommée Adesim, qui propose les prestations d'un bureau d'études. Nous allons réaliser les premiers essais d'ici la fin du mois d'avril. Et serons donc les premiers dans le secteur à mettre en place ce nouveau process, même si certains concurrents poussent eux aussi la réflexion dans ce sens".

Autre avantage, le procédé permettra à Néostep de gagner en coût de fabrication, dans la mesure où jusqu'ici, la PME se fournissait en moules en Allemagne. Les futures chaussures estampillées de l'enseigne varoise seront donc 100% made in France... Un positionnement qui permet à l'entreprise de confectionner près de 1 500 paires de chaussures par an et de totaliser de fait un chiffre d'affaires de 1,2 M€.

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