Roger Caligaris : "La transition numérique doit concerner tout type d'entreprise"

La digitalisation, ses conséquences et les bouleversements qu'elle entraîne ne doivent pas être un sujet traité de façon secondaire par les plateformes d'aide à la création et reprise d'entreprise estime le président d'Initiative Provence Alpes Côte d'Azur.

Le numérique est partout, même là où on ne l'attend pas forcément. Considérées comme l'une des portes d'entrées menant à l'entreprenariat, les plateformes d'aide à la création et reprise d'entreprises, longtemps appelées PFIL, sont elles-mêmes en train de faire évoluer non seulement leur réflexion mais aussi, par voie de conséquence, la façon dont elles accompagnent les porteurs de projets. Inévitablement, le numérique fait partie des sujets posés sur le papier. Comment accompagner les projets nouveaux ou déjà existants, c'est la question que se posent Initiative Provence Alpes Côte d'Azur et son président Roger Caligaris.

Ingrédient digestible

Sur le terrain, le numérique est devenu un élément indispensable des stratégies de développement, visibilité et diversification du chiffre d'affaires. Les plateformes concernent essentiellement des projets de TPE et PME. Néanmoins, "le numérique est un enjeu primordial pour notre réseau" insiste Roger Caligaris, reconnaissant que tout de même c'est une petite révolution que d'intégrer le digital autant dans les outils dont disposent les plateformes que dans l'accompagnement apporté. Mais "les changements induits par le numérique sont tels que nous devons nous en emparer". Certes, mais comment ?

En revenant aux fondamentaux, apparemment. "Les jeunes créateurs se croient formés, pratiquent le numérique parfois très bien mais d'autres fois très mal. Nous devons leur donner des forces stratégiques, aussi bien pour leur propre métier que pour ce qui concerne leur secteur d'activité. La transition numérique doit aborder tous les niveaux".

Charité bien ordonnée...

En interne, les 22 plateformes du réseau Initiative Provence Alpes Côte d'Azur doivent aller plus vite. "Nous avons nous-même entrepris cette révolution il y a trois ans, nous devons désormais la rendre opérationnelle. Nous devons travailler avec des outils modernes, avec un même logiciel qui soit ouvert et adapté".

Au-delà du sujet de la digitalisation, c'est bien celui de la pérennisation dont il s'agit. Pour rappel, en 2016, en région, les 22 plateformes ont financé 2 000 entreprises soit 4 500 emplois concernés, créés ou sauvegardés. "75 % de ces entreprises sont le fruit de porteurs de projets qui ont été "enlevés" du chômage. Et 88 % des entreprises aidées sont pérennes au bout de 3 ans. Le coût moyen du financement, toute aides confondues s'élève à 1 300 euros par an. Le résultat est là, frappant".

Esprit économique

Le financement justement, où en est-il ? Les conseils départementaux, qui apportaient leur soutien en monnaie sonnante et trébuchante, ne mettent désormais plus la main à la poche. La Région va-t-elle combler la différence ? Le sujet est sur la table. Le financement européen aussi, doit être regardé.

C'est que le financement recouvre lui-même un autre sujet, celui de l'aide présente dans des coins plus reculés de la région comme le Haut et le Moyen Pays. "C'est vrai que certaines plateformes coûtent plus cher dans le Haut Pays, mais notre rôle dans l'économie de proximité est essentiel. La vraie question c'est doit-on avoir l'esprit comptable ou l'esprit économique ?"

Décidé à tabler sur ce dernier, Roger Caligaris affirme que les objectifs sont de doubler le nombre d'entreprises aidées en 3 ans. Qu'une réforme du Code du Travail serait en effet la bienvenue. "Il faut faire la place aux jeunes créateurs, ils aident au décloisonnement de la société, mais ils ne doivent pas être pris dans un appareil qui les empêche de s'exprimer".

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