La franchise, un business-modèle attractif ?

Dupliquer un modèle qui a fait ses preuves, c'est rassurant et permet de mettre un premier pied dans l'entreprenariat. Mais pas sans accompagnement et réflexion structurés.

La franchise, modèle éprouvé ? Toujours attractif semble-t-il. C'est ce que dit Sylvie Gaudy, directrice du salon dédié, Top Franchise. "La franchise offre l'avantage de s'associer à un réseau et de bénéficier de retours d'expérience déjà effectifs. Bien souvent, les futurs porteurs de projet évoquent leur souhait de créer leur propre activité, mais ils ne savent pas toujours vers quel secteur s'orienter. En France la solution de la franchise s'ouvre à près de 90 secteurs : de la mode à l'automobile en passant par la beauté, la décoration, le bâtiment... C'est une spécificité française et européenne, puisque si l'on prend par exemple les Etats-Unis, la franchise ne concerne guère que le fooding et les services. Bien sûr, la restauration reste aussi en France un secteur fort". Mais toujours est-il que pour le candidat en manque d'inspiration, les idées pour entreprendre ne manquent pas. Quel est vraiment l'intérêt alors d'un salon dédié ? Justement de balayer le plus grand nombre de secteurs afin de mettre cette variété en exergue. A Marseille, le salon Top Franchise s'est ouvert ce 9 octobre entre autres à des enseignes du sport, de l'immobilier, de la mode, de l'automobile, de la coiffure, ou encore de la boulangerie, avec la présence de réseaux locaux "dynamiques à l'échelle nationale".

Moins de défaillances, mais rien n'est acquis

L'autre avantage de la franchise est sa tendance à rassurer davantage le monde bancaire, puisque le concept de l'enseigne choisi est forcément déjà éprouvé. "D'ailleurs, il ne s'y trompe pas : les neuf banques nationales ont aujourd'hui leur service dédié à la franchise", poursuit Sylvie Gaudy. Il faut dire, les entreprises sous enseigne connaissent cinq fois moins la défaillance que les indépendantes. Formation, accompagnement, suivi du franchiseur ne sont sans doute pas étrangers au phénomène. "Le dispositif est sécuritaire, c'est vrai. Le choix d'une franchise a une dimension facilitatrice. Toutefois, il ne faut pas croire que faire le choix d'une activité sous enseigne, c'est une garantie zéro défaillance. Le risque existe tout de même, parce que ces commerces-là sont soumis aux mêmes règles que les autres : le choix du bon emplacement, le bon concept au bon endroit... Il est important d'expliquer aux candidats de bien se préparer en allant à la rencontre des organismes d'appui à la création d'entreprise afin d'être accompagnés dans leur projet, des cabinets d'avocats pour le côté juridique, ou encore d'expertise comptable", explique de son côté Laurent Kruch, fondateur de Territoires et Marketing, l'institut d'études spécialisé dans les franchises. Des étapes à ne pas négliger, quand on sait que "l'investissement moyen pour devenir franchisé, c'est 238 000 €", précise de son côté Sylvie Gaudy.

Du potentiel en PACA

Ne reste ensuite qu'à se lancer... Et force est de constater qu'avec 130 sièges de réseaux de franchise implantés en Provence Alpes Côte d'Azur, il n'y a que l'embarras du choix. "La région détient 15 % des sièges sociaux de réseaux. Il s'agit d'un territoire dynamique, mais nous n'avons pas pour autant atteint une situation de saturation. PACA, c'est 35 commerces sous enseigne pour 10 000 habitants, contre 41 à l'échelle nationale, en moyenne. Il y a donc encore du potentiel en termes de développement. C'est particulièrement vrai pour les Bouches-du-Rhône. Si en valeur absolue, ce département se positionne comme numéro un, avec 6 000 commerces sous enseigne, il n'en compte que 30 pour 10 000 habitants. Le Vaucluse, c'est 41, les Hautes-Alpes, 49. Ce qui est somme toute logique : sur les territoires où l'on observe une faible population, dès lors que quelques commerces s'implantent, le ratio explose", analyse encore Laurent Kruch.

 Supplément d'âme ?

Ainsi, il y a encore de la place, non seulement pour les franchisés, mais aussi pour les franchiseurs. Avis donc aux entrepreneurs dont la success-story dicte aujourd'hui de dupliquer le modèle. Mais là encore, prudence, car tous les concepts victorieux ne se prêtent pas à la franchise. "Il faut se demander au préalable s'il y a un réel savoir-faire, unique, confidentiel et substantiel. Se demander ce qui fait le positionnement différenciant, le supplément d'âme. Et cela ne doit pas concerner uniquement la technique, mais aussi la façon dont on fait tourner son commerce. Par ailleurs, le futur franchiseur est-il capable, sur les plans émotionnel et organisationnel, de transmettre ce qui lui appartient, notamment des secrets de fabrique, de visiter le franchisé, de l'évaluer via pilotage ? Tout cela demande une disposition d'esprit particulière", conclut Laurent Kruch.

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