5 000 dispositifs, 1 000 guichets différents : lesquels allez-vous solliciter ?

Ou comment saisir les opportunités du financement non-dilutif public.

En pleine mode du french-bashing, les défenseurs du système français mettent régulièrement en avant l'étendue des dispositifs de financement publics à disposition des entreprises. Et personne ne peut les contredire : on estime ainsi à près de 5000 le nombre de dispositifs de soutien existants ; la Banque Publique BPI France ayant à elle seule octroyée plus de 18,6 milliards d'euros de financements en 2015 (hors investissement en capital).

On peut donc affirmer qu'il existe des opportunités de financement pour chaque entreprise, et pour chaque projet : innovation, croissance, recrutement, développement à l'export...etc.

Mais derrière cet apparent paradis pour les entrepreneurs et dirigeants, le parcours de financement reste très complexe et s'apparente à une succession d'examens à passer dans le bon timing, avec des critères d'évaluation et de sélection très variés.

Il est pourtant primordial pour une entreprise d'utiliser ces ressources afin d'optimiser son plan de financement. Et ce afin de :

-        Limiter la dilution entrainée par les investissements en capital, et concentrer les levées de capitaux sur les projets les plus créateurs de valeur pour maximiser la valorisation de l'entreprise.

-        Diversifier ses sources de financements afin de limiter le recours au capital, la ressource la plus chère, et à l'endettement bancaire afin d'éviter les situations de dépendances envers ses banquiers.

-        Optimiser son plan de financement avec des ressources au coût très attractif (subventions, prêts à taux zéro) et adaptées à la nature des projets (avances remboursables en cas de succès, prêts avec différés de remboursement, financement du BFR...etc).

Des ressources à mobiliser impérativement, d'autant plus qu'elles sont disponibles à tous les stades de développement et pour tous types de projets.

Si les dispositifs de soutien à l'innovation sont les mieux diffusés auprès des entreprises, des financements sont également disponibles pour beaucoup d'autres natures de dépenses, notamment celles que les financeurs privés (banquiers et investisseurs) ne savent pas financer : études de faisabilité, recrutement, investissement matériel et immatériel, prospection à l'export, besoin en fonds de roulement...etc. Et ce pour des montants allant de 3.000 euros à plusieurs dizaines de millions, pour des entreprises rentables ou non.

Des dispositifs adaptés à chaque situation, qui donnent accès à des ressources aux conditions très attractives et qui permettent d'optimiser son parcours de financement ; le tableau semble idyllique.

Malheureusement, l'accès à ces financements recèle de nombreuses embuches, du fait :

-        De guichets éclatés, avec des particularités locales, des interlocuteurs aux parcours très différents et disposant d'enveloppes budgétaires limitées, et donc parfois épuisées très tôt dans l'année. Il faut donc savoir trouver le bon interlocuteur et surtout lui parler avec le bon langage pour éviter de voir un beau projet rejeté dès le départ faute d'avoir été bien compris.

-        De dispositifs qui ont chacun leurs conditions d'attribution, leurs grilles d'analyses et leur formalisme. Sans compter les clauses contractuelles spécifiques qui bien souvent réservent des mauvaises surprises aux chefs d'entreprise à l'issue des projets. Il est donc primordial de maîtriser les dispositifs sollicités afin de ne pas perdre du temps avec des dossiers non éligibles et d'optimiser les conditions d'obtention.

-        D'un séquencement des dispositifs qui implique que les aides doivent être sollicitées dans un ordre bien précis, certaines étant interdépendantes. Combien de chefs d'entreprises sont restés médusés quand ils ont compris que puisqu'ils avaient obtenu l'avance remboursable X pour 100k€, ils n'avaient plus droit à la subvention Y de 200k€ qui pourtant cadrait parfaitement avec leur projet... Connaître le portefeuille de dispositifs de chaque guichet est donc indispensable afin de de saisir toutes les opportunités au bon moment et de maximiser les financements obtenus.

La multiplicité des guichets, la complexité des critères d'analyse et l'interdépendance des dispositifs sont donc autant d'obstacles à l'obtention de ces financements.

Il est donc impératif d'intégrer dans sa stratégie de financement les financements non-dilutifs publics en y consacrant les mêmes efforts que pour les autres types de financement.  Ces dispositifs doivent être planifiés et sollicités de manière à mettre en face de chaque dépense la ressource optimale, et donc de maximiser la valeur créée par chaque euro obtenu.

*Smart Entrepreneurs est une banque d'affaires innovante implantée à Nice, Sophia Antipolis et Aix-en-Provence qui accompagne avec conviction les dirigeants dans leurs problématiques de croissance : financements, acquisitions ou cessions.

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