Stéphanie Godier : "Il faut encourager la mixité entre le monde académique et le monde économique"

Rendre ces deux mondes qui s'ignorent curieux l'un de l'autre, parce que c'est aussi la meilleure façon de faire passer l'innovation de la théorie à la pratique, tel est l'objectif de cette astrophysicienne, directrice générale de Recherche et Avenir, une association "militante".
L'astrophysicienne Stéphanie Godier estime que les étudiants doivent être familiarisés avec le monde économique afin de mieux essaimer l'innovation.

Il existe aujourd'hui des plateformes technologiques inconnues des entrepreneurs et plus particulièrement de ceux qui travaillent sur l'innovation. Comment expliquer cette méconnaissance ?

Les plateformes technologiques sont des outils de pointe, développées par le public et qui ont du mal à se faire connaître des entreprises. Le monde académique, de manière générale, a du mal à faire la promotion de ses produits. Pourtant, les entreprises ont parfois besoin d'un niveau d'expertise supérieure au FabLab, cependant elles n'osent pas franchir les portes des plateformes technologiques, même si elles en ont connaissance.

Vous avez intitulé le récent workshop organisé par Recherche et Avenir, "L'innovation au service de l'innovation". C'est-à-dire ?

Ce qui manque dans le lien entre le monde académique et celui des entreprises, c'est l'innovation du management. Pour que cela fonctionne, il faut que ce soit la même personne qui aille chercher l'innovation dans le laboratoire et aide au transfert au sein de l'entreprise. A partir du moment où le chercheur a travaillé une première fois avec l'entreprise il comprend mieux comment elle fonctionne et ensuite, alors, il est capable d'essaimer. Et plus nous entraîneront les étudiants dans cette mixité académique/économique, plus on essaimera rapidement l'innovation.

Comment concrètement y parvenir ?

Il faut former des personnes qui soient à l'interface. C'est l'interaction avec l'interface qui permet au phénomène de prendre forme. C'est comme le champagne : les bulles qui remontent le plus vite sont celles qui longent le verre, qui sont à l'interface, parce que c'est l'interface entre le gaz et le verre qui leur permet d'atteindre rapidement la surface.

Le financement de l'innovation est aussi un sujet récurrent et vous envisagez le crowdfunding comme solution possible dans certains cas.

Certains projets ne rentrent pas dans les cases leur donnant accès à un financement ANR (Agence Nationale de la Recherche), bpifrance ou FUI (Fonds Uniques Interministériels NDLR). Le crowdfunding peut être une piste de financement envisagée.

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