Vect-Horus en phase de levée de fonds

La société de biotechnologie basée à Marseille finalise un tour de table qui doit lui permettre de poursuivre les travaux sur ses produits destinés au cerveau ou au cancer, notamment le cancer du pancréas.
La biotech marseillaise travaille actuellement sur le cancer du pancréas.

La constitution de sa plateforme technologique Vectrans® est une véritable innovation de rupture. En développant des vecteurs peptidiques permettant de transporter des médicaments dans le cerveau et les tumeurs en passant outre la barrière hémato-encéphalique, Vect-Horus ouvre un champ des possibles pour tout ce qui concerne les maladies neuro-dégénératives mais pas seulement. Son innovation s'applique ainsi à d'autres aires thérapeutiques comme le cancer du pancréas, une maladie qui connaît encore un fort taux de mortalité de l'ordre de 75 % la première année et qui touche 12 000 personnes en France tous les ans et sur lequel Vect-Horus travaille actuellement. Son marché mondial est estimé à 1,7 Mds de dollars. Ainsi, dans le cas de la lutte contre le cancer, la sélectivité des vecteurs permet au médicament administré de ne pas s'accumuler dans les tissus sains.

Cheval de Troie

Le principe du vecteur peptidique est de fonctionner exactement comme un cheval de Troie, permettant aux médicaments d'être littéralement "transportés" par des récepteurs au-delà de la frontière habituellement infranchissable qu'est la barrière hémato-encéphalique. "Cette barrière protège le cerveau" explique Alexandre Tokay, co-fondateur du spin-off issu d'un laboratoire du CNRS et de Aix-Marseille Université (AMU), dirigé par le Dr Michel Khrestchtisky. Après un accord passé avec Sanofi et Servier l'an dernier, la biotech marseillaise finalise un nouveau tour de table auprès de fonds publics et de fonds privés pour un montant à plusieurs zéros mais qui reste encore confidentiel. Ceci dit, Vect-Horis connaît bien l'exercice pour avoir déjà levé 14 M€, dont 6 M€ de subventions remportées dans six appels d'offres ANR et un FUI dans des projets collaboratifs avec la recherche publique, depuis sa création fin 2005.

Business modèle

"Nous avons une R&D très forte qui nous permet de tirer un avantage compétitif dans l'identification de plusieurs récepteurs cibles" explique Jamal Temsamani, en charge du développement. "Notre business modèle est hybride puisque d'un côté nous développons nos produits vectorisés et de l'autre nous mettons nos vecteurs à disposition des big pharma". Un nouveau contrat industriel devrait être signé au cours du premier semestre puis un second au cours du semestre suivant. Passé par Impulse, soutenu par AMU et bpifrance, Vect-Horus participe au rayonnement de Marseille comme second centre de recherche à l'échelle nationale après Paris en ce qui concerne les neurosciences. Surtout, comme le souligne Alexandre Tokay, le mix public/privé est un cercle vertueux pour la valorisation de la recherche académique dans la région.

D'ailleurs, la création d'un Département Hospitalo-Universitaire sur les maladies neurodégénératives (DHUNE) labellisé en juin 2015 et soutenu par l'AP-HM, AMU, le CNRS, l'INSERM et plusieurs sociétés devrait permettre de renforcer les liens entre la recherche académique, clinique, biotechnologique et les grands groupes pharmaceutiques autour de programmes translationnels.

Vect-Horus emploie 18 personnes et compte réaliser un chiffre d'affaires qu'elle dit "très significatif" à l'horizon 2018 sur la base d'accords de licence avec l'industrie pharmaceutique.

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