Fenotek entre en campagne

Ce mois de mai marque le lancement, pour la start-up basée à Aix-en-Provence, Fenotek, de la campagne de financement participatif relative à Hi, son interphone vidéo connecté. Un prélude, avant d’investir, à l’automne prochain, les principales chaînes de distribution et les réseaux spécialisés de domotique.

Objet au design tout droit sorti des années 30, il sera disponible dès ce mois de mai, en prévente sur la plateforme de crowdfunding Indiegogo : il s'agit de Hi, interphone vidéo connecté développé par l'aixoise Fenotek. La start-up a été fondée par Bruno Davoine, Didier Elbaz et Olivier Ros, totalisant à eux trois "40 ans d'expérience cumulée dans les nouvelles technologies. L'idée de Hi nous est venue d'un constat commun. Nous étions convaincus qu'il y avait matière à apporter de nouveaux usages dans des marchés de niche un peu poussiéreux. Les vidéophones en font partie... Ils n'ont jamais évolué, ni au niveau du design, ni sur le plan technologique", explique Didier Elbaz, illustrant par ces paroles toute la stratégie adoptée par Fenotek : investir des segments de marché peu visibles et peu dynamiques, afin de capter rapidement des PDM substantielles.

Dépoussiérage

Et pour dépoussiérer, Hi dépoussière. Plug and play intuitif, mais conçu suffisamment complexe pour éviter les imitations, ce majordome connecté conjugue des fonctionnalités utiles, notamment, lorsque l'on n'est pas présent à son domicile. Il prévient ainsi le résident via mobile en cas de visite, reconnaît les membres de la famille, permet à un tiers d'entrer en l'absence du résident grâce à une clé virtuelle, repère les mouvements suspects et prévient en cas de présence indésirable...

"Nous avons beaucoup travaillé sur la fiabilité de cet objet. D'autant que si l'image d'un produit français est positive en termes de design et d'innovation, elle ne l'est pas forcément en termes de robustesse. Nous avons voulu pallier cela en doublant les fonctionnalités de Hi, qui, par exemple, contient une batterie de secours".

Carton plein à Las Vegas

C'est en travaillant avec l'Ecole des mines de Gardanne sur les produits domotiques que l'équipe de Fenotek, accompagnée par ailleurs par Bpifrance, a peu à peu convergé vers ce concept de majordome connecté. "

En avril 2015 nous créions notre entreprise, avec 250.000 € de fonds propres et une entrée au capital de UserADgents, filiale de Highco. Et six mois plus tard, nous étions convaincus que nous tenions l'idée. Nous avons présenté les premiers prototypes au CES de Las Vegas, en décembre dernier, supportés par la French Tech. Nous voulions notamment nous assurer, avec ces premiers échanges, qu'il y avait un marché, et que l'objet que nous avions conçu y correspondait".

Pari gagné, avec plus de 500 contacts récoltés en une semaine. "Nous avons également pris en compte les remarques constructives, et fait légèrement évoluer le produit dans le design. Sa version définitive est plus ergonomique". Une expérience positive qui a donc conforté les trois fondateurs à lancer l'industrialisation de Hi.

Levée de fonds en cours

Elle se fera donc tout d'abord par le biais de cette campagne Indiegogo. Un petit nom anglais, Hi, et une plateforme de crowdfunding internationale : l'équipe de Fenotek affiche clairement ses ambitions à l'export, et vise, outre la France, les Etats-Unis et le Canada.

"Pour ce qui est de la campagne, nous nous sommes fixés la commande de 250 exemplaires, ce qui n'est pas énorme. Mais notre but est davantage de faire parler de nous, de sensibiliser au produit et de dévoiler au fur et à mesure des fonctionnalités nouvelles que de battre des records de vente".

Les contributeurs de cette campagne de financement participatif seront livrés en septembre. Mais dès novembre, il sera possible d'acquérir l'interphone vidéo connecté par des voies plus traditionnelles, avec l'objectif, en décembre, d'être présent sur les étals des principales chaînes de distribution et des réseaux spécialisés domotique. "Nous sommes actuellement en discussion", précise Didier Elbaz. Objectif : 2 à 3 000 unités vendues pour 2016, et un chiffre d'affaires de 10 M€ d'ici 3 ans.

Pour faire face à cette phase de production de masse, les trois fondateurs ont entamé des négociations afin de conclure un tour de table.

"Les discussions devraient se clôturer d'ici deux mois. Les sommes levées, quant à elles, sont destinées à nos besoins en fonds de roulement (BFR), notamment à l'achat des matières premières", poursuit Didier Elbaz.

Et l'avenir ? Se conjuguera-t-il avec le "dépoussiérage" d'autres "ancêtres" du home sweet home ? Pas forcément, pour le co-fondateur. "Notre projet, c'est plutôt d'adjoindre de nouvelles fonctionnalités à Hi, qui est par essence un produit upgradable. Nous sommes développeurs d'usages plus que d'objets connectés", conclut-il.

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